L'année 1995: Économie
Publié le 05/12/2018
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UNE ANNÉE DÉCEVANTE
Après la reprise économique de 1994, l'année 1995 s'est avérée décevante dans les économies développées. Les Etats-Unis, pour leur part, ont su maintenir le cap, mais les espoirs mis dans la croissance ont été partiellement contrariés en Europe, tandis que le Japon s'est enlisé dans la crise. Dans l'ensemble de ces pays industrialisés, les brusques mouvements des taux monétaires et des changes ont handicapé les économies. En revanche, les pays d'Asie du Sud-Est et d'Amérique latine, l'Inde et l'Afrique subsaharienne, ont tiré leur épingle du jeu. C'est aussi le cas de certains États d'Europe centrale, dont le redressement contraste avec la situation de la Russie.
En 1995. à l'exception des États-Unis, où la croissance s’est remarquablement prolongée, atteignant un taux d’environ 3 % - alors que tous s'accordaient à pronostiquer un infléchissement de cette tendance -, les pays les plus riches de la planète n'ont pas atteint les objectifs escomptés. Au Japon, la crise s'est accélérée : la production industrielle a poursuivi sa chute, reculant de plus de 5 % au deuxième trimestre, après que le tremblement de terre de Kobé a révélé la fragilité de l’embellie économique que connaissait l’archipel ; parallèlement, les exportations ont stagné, sous l'effet de la forte appréciation du yen par rapport au dollar. L'économie japonaise s'est alors trouvée dans une situation proche de l'asphyxie. Le recul de l'emploi - pour la première fois, le taux de chômage a dépasse 3 % - a incité les ménages à privilégier l'épargne, préférant cependant dans ce domaine les placements publics (la poste), en raison de la multiplication des faillites bancaires. Ce sont notamment les pertes accusées par la
Banque Daiwa aux États-Unis qui ont terni l’image du système bancaire nippon. Aussi, dans un souci de transparence, les banques japonaises ont-elles avoué, à la mi-novembre, que les créances « douteuses » allaient atteindre la somme de 13 500 milliards de yens (plus de 700 milliards de francs), soit 10 % de l'encours des prêts ; un montant plus réaliste que celui annoncé précédemment. Le gouvernement a dû prendre des sanctions sévères. Un plan de redressement, en préparation au ministère des Finances japonais, prévoit que les établissements bancaires supporteront l'essentiel de ces pertes. Face aux menaces déflationnistes, le gouvernement a alors mis en chantier un nouveau plan qui comporte, cette fois, une large gamme de dépenses publiques directes (destinées à la reconstruction de Kobé, notamment). Elles devraient injecter des capitaux dans l'économie.
«
LES
ESPOIRS DÉÇUS
DE L'EUROPE
En Europe, où un spectaculaire redresse
ment de l'économie avait eu lieu en 1994, l'es
poir d'une forte croissance s'est estompé au fil
de l'année.
L'activité a ralenti à mesure que les
facteurs d'incertitude incitaient les agents éco
nomiques à la prudence.
La crise mexicaine,
qui a simultanément entraîné une hausse des
taux d'intérêt et un affaiblissement du dollar a
donné le signal de ce ralentissement.
Handi�a
pée par la hausse du mark, l'Allemagne a,
certes, retrouvé un niveau des prix (2 %)
conforme à ses vœux, mais elle a subi une
diminution de ses exportations, qui a pesé sur
son économie et sur le marché du travail.
D'au
tant plus que certains pays européens, Italie et
Espagne en tête, profitent, sur les marchés exté
rieurs, de la dévaluation de leur monnaie.
En
Europe, à l'exception de l'Allemagne, la volon
té de réduire les déficits a conduit les gouverne
ments à augmenter les prélèvements ou à dimi
nuer les dépense� publiques.
Dans ce contexte,
les ménages sont restés extrêmement prudents
et, malgré une amélioration de leur revenu, ont
consommé sans excès et préféré épargner.
Pour
leur part, les entreprises se sont remises à inves
tir, mais pas au rythme que l'on pouvait espérer,
leurs anticipations étant influencées par la fai
blesse de la consommation finale.
Au Royau
me-Uni, les premiers signes d'essoufflement se
sont manifestés au cou.rs de l'année : le taux de
croissance n'a pas dépassé 2% pour le deuxiè
me trimestre.
LE COMMERCE
INTERNATIONAL
Après avoir été en expansion en 1994, le
commerce international s'est contracté.
Cependant, la contribution des pays en voie de
développement y est devenue plus importante.
Les économies en voie d'industrialisation rapi
de, en particulier, alimentent les échanges
internationaux, mais, malgré leur dynamisme,
la croissance des importations mondiales a
globalement ralenti par rapport à l'année 1994,
durant laquelle elle avait atteint un taux de
plus de 11 %.
Les échanges internationaux,
tout comme les économies nationales, ont subi
une nouvelle fois les fortes secousses enregis
trées sur les marchés des changes et des taux
d'intérêt.
La crise de confiance qui a déstabili
sé le peso en décembre 1994 a entraîné un
affaiblissement du dollar.
En effet, dans le
cadre de l' ALENA, les États-Unis ont soutenu
la monnaie du Mexique et prêté des devises à
ce dernier.
Cette crise s'est soldée simultané
ment par une sévère purge de l'économie
mexicaine et un accès de défiance envers le
dollar, dont la forte baisse a handicapé les
exportations des pays européens et du Japon.
Au printemps, les tensions sur les taux d'inté
rêt ont freiné encore l'activité.
En outre, cer
taines monnaies européennes se sont dépré
ciées, contribuant à accentuer les à-coups dans
les échanges.
Toutefois, les taux d'intérêt, ainsi que la lire
et la peseta ont retrouvé
pendant l'été des niveaux
plus équilibrés.
À l'autom
ne, le dollar lui-même s'est
légèrement redressé face
aux monnaies européennes
et au yen.
Ces fluctuations
ont également touché les
zones commerciales en
train de se constituer.
Mal
gré la croissance américai
ne, la crise mexicaine et la
forte récession qui a suivi
ont souligné les limites des
unions douanières et économiques entre des
pays dont les niveaux de développement sont
inégaux.
En revanche, dans la zone Pacifique, il en
va autrement : le Sommet de l'APEC, qui s'est
déroulé à Osaka en novembre, a plutôt été un
succès.
En effet, dix-huit chefs d'État ou de
gouvernement du Forum de coopération de
l'Asie-Pacifique (en l'absence des États-Unis)
ont adopté un plan d'action qui conduirait au
libre-échange dans les années 2020.
Première
concrétisation de ce plan, le Japon avancerait à
1996 -au lieu de 1998 -la date de l'abaisse
ment des tarifs douaniers, sur 697 produits,
qu'il avait accepté dans le cadre de l'Uruguay
Round.
Quant à la Chine, elle devrait réduire
de 30 % au moins ses droits de douane sur
4 000 produits et éliminer ses quotas.
En tout
cas, les pays d'Asie du Sud-Est et du Nord ont
connu en 1995 une croissance soutenue.
En
Chine, celle-ci a presque atteint 10 %.
Cepen
dant, les autorités s'efforcent d'éviter réguliè
rement les dangers de surchauffe qui menacent
le pays, où l'inflation a dépassé les 17 %.
Quant à l'Amérique latine, plus particulière
ment les pays du Marché commun du Cône
sud (Mercosur), l'activité a ralenti en Argenti
ne, mais le Brésil est presque parvenu à
vaincre l'inflation, tout en affichant encore une
croissance vigoureuse.
L'adoption d'une nou
velle unité monétaire, le réal, a cette fois été
une réussite.
Confrontée désormais au « vent C'EsT À LA sum DU TREMBL.EMEIIT
DE TERRE DE KOBÉ QUE LA SITUATION
ÊCONOMIQVE DE l'ARCHIPEL NIPPON
S'EST AGGRA Vell.
Ct·DESSUS : DES HABITATIONS
PROVISOIRES POUR LES VICTIMES
DU SÉLSME.
PARMI LES PAY S EN DÉVELOPPEMENT, L'INDE
EST DE CEUX QUI ON'T CONNU UN TAUX
DE CROISSANCE RELATIVEMENT IMPORTANT.
Ct·OilSS US : lA BOURSE DE BOMJJAY..
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