La théorie du capital humain
Publié le 06/11/2019
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La théorie du capital humain soulève une autre difficulté théorique, voire idéologique car elle explique les différences de salaires par des différences d’investissement individuel, et donc par des choix personnels. Ainsi si certaines personnes gagnent moins, c’est qu’elles ont préféré consommer plutôt que d’investir dans une formation.
Or, justifier les différences de salaire uniquement par des préférences personnelles peut paraître douteux, en effet cette explication n’est que partielle. L’investissement en capital humain ne concerne
pas seulement l’acquisition d’une formation mais peut aussi comprendre le déplacement géographique, le changement d’entreprise… Mais alors l’idée majeure d’investissement en capital humain perd de sa force.
Diverses controverses sont également apparues à propos du rôle de l’éducation. Pour certains, la formation professionnelle n’est pas le moyen d’améliorer sa productivité mais une simple manière pour l’individu de signaler ses capacités présumées à ses futurs employeurs (théorie du signal, Spence, 1973). D’autres soulignent que l’école a plus un rôle de diffusion de la culture que de formation.
Enfin, dans la gestion du personnel, cette théorie entraîne des risques de discriminations à l’embauche, si le recruteur ne se base que sur des critères d’études.
Bibliographie
- Dictionnaire d’économie contemporaine ; Moktar Lakehal ; Vuibert, 2000 ; p 678
- Dictionnaire d’économie et de sciences sociales ; sous la direction de Claude-Danièle Echaudemaison ; Nathan, 2001 ; p. 58 à 60
- Dictionnaire d’analyse économique ; Bernard Guerrien ; La Découverte, 2002 ; p. 54-55
- Introduction à l’analyse économique ; Jean-Marie Chevalier ; La Découverte, 1994 ; p. 42
- Les prix Nobel de sciences économiques : 1969-1990 ; Dominique Roux et Daniel Soulié ; Economica, 1991 ; p. 153-154
- Problèmes économiques n° 2637, article L’économie à travers les prix Nobel ; 27 octobre 1999 ; p. 16 et 29
- The Scandinavian journal of economics ; article The Nobel memorial prize in economics 1992 ; 1er trimestre 1993 ; p. 2, 9 à 12 et 26 à 28
«
c’est donc parce qu’ils ont choisi de « sacrifier » de leur temps et de leurs revenus afin d’acquérir une formation qui
augmente leur productivité.
Cet investissement en capital humain est aussi un investissement profitable du point de
vue de la société puisqu’il augmente la productivité globale de celle-ci : on parle d’externalité positive dans le sens
où des gains sociaux sont procurés par une décision individuelle.
Pour l’employeur, la distinction entre capital humain spécifique et capital humain non spécifique est fondamentale.
En effet, le salarié peut acquérir une formation générale qui peut être utile à d’autres entreprises ou une formation
bénéficiant exclusivement à son entreprise.
Cette dernière a intérêt à privilégier les formations de deuxième type
car sinon elle risque de voir partir le salarié valoriser sa formation ailleurs.
Apports
Schultz et Becker ont contribué à « banaliser » la formation professionnelle, en la traitant comme un investissement
quelconque, tout en rappelant certaines de ses spécificités qui tiennent au fait que le capital humain est
inséparable de celui qui le possède.
La théorie du capital humain a également été à l’origine de nombreuses études statistiques par exemple dans le
but d’analyser la plus grande mobilité des jeunes travailleurs comparée à celle de leurs aînés (l’explication retenue
étant que les travailleurs plus âgés disposent de moins de temps pour tirer les
bénéfices d’un changement de situation, ces derniers risquent donc plus de ne pas couvrir les frais impliqués par le
déplacement).
Leur théorie a également conduit à prescrire des politiques de développement qui mettent l’accent non seulement
sur l’investissement matériel mais aussi sur l’investissement humain.
Les travaux de Schultz ont en effet montré à
quel point cet investissement joue un rôle fondamental dans la croissance économique à long terme et donc dans
le processus de développement, notamment de l’économie paysanne.
Limites
Tout d’abord, G.
Becker néglige la valeur de consommation de l’éducation, c’est-à-dire qu’il considère que les
préférences des individus ne jouent un rôle que dans le choix entre consommation immédiate et investissement.
Or, cette hypothèse n’est vraiment performante que dans le modèle de concurrence pure et parfaite, car dans la
réalité il est clair que les goûts personnels (comme par exemple les matières que l’on aime) influent sur la décision
de se former.
La théorie du capital humain soulève une autre difficulté théorique, voire idéologique car elle explique les
différences de salaires par des différences d’investissement individuel, et donc par des choix personnels.
Ainsi si
certaines personnes gagnent moins, c’est qu’elles ont préféré consommer plutôt que d’investir dans une formation.
Or, justifier les différences de salaire uniquement par des préférences personnelles peut paraître douteux, en effet
cette explication n’est que partielle.
L’investissement en capital humain ne concerne
pas seulement l’acquisition d’une formation mais peut aussi comprendre le déplacement géographique, le
changement d’entreprise… Mais alors l’idée majeure d’investissement en capital humain perd de sa force.
Diverses controverses sont également apparues à propos du rôle de l’éducation.
Pour certains, la formation
professionnelle n’est pas le moyen d’améliorer sa productivité mais une simple manière pour l’individu de signaler
ses capacités présumées à ses futurs employeurs (théorie du signal, Spence, 1973).
D’autres soulignent que
l’école a plus un rôle de diffusion de la culture que de formation..
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