La Seconde Guerre mondiale 1939-1945 (Histoire & économie)
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
• La France fut l'une des grandes victimes de l'occupation allemande.
Son
économie fut désorganisée, non seulement
par les réquisitions et extorsions de
toute nature, mais
par la coupure longtemps étanche du territoire français en
plusieurs zones.
En outre, elle fut à peu près totalement isolée du monde exté
rieur, et privée des importations indispensables.
A la fin de la guerre, l'écono
mie française était exsangue, moins du fait des destructions - qui affectèrent
surtout les transports -
que par la privation prolongée de matières premières
et d'équipements vitaux.
• Les États-Unis en 1939 étaient à peu près dépourvus d'industries de guerre.
Les commandes franco-anglaises permirent
d'en créer.
D'autre part, les États
Unis
n'échappèrent pas à la nécessité d'instituer une économie dirigée.
Ils le
firent
d'une façon assez désordonnée : par la création en janvier 1941 de l'Of
fice of Production Management, suivi par la Supp/y Priorities and Allocations
Board, puis, une fois les États-Unis entrés en guerre, par le Board of Economie
Warfare.
Mais, plus que par la mise en route de ces administrations compli
quées, le génie personnel de Roosevelt se manifesta
d'une façon conforme à
l'énorme potentiel et aux traditions libérales des États-Unis comme
au tempé
rament américain : il lança le Victory Program, dont l'idée directrice était
d'arriver
à surclasser l'Allemagne dans toutes les branches du matériel de
guerre, cela sans se préoccuper des possibilités pratiques de réalisation.
En fait, des analyses ultérieures montrèrent que le programme n'était pas
réalisable tel quel.
Mais
par l'énormité même des objectifs, Roosevelt stimu
lait les qualités de travail, d'initiative, d'imagination de ses compatriotes, qui
furent bien près
d'arriver à cet idéal utopique : « le beurre et les canons ».
Toutefois, les Américains subirent quelques privations - notamment du fait
de l'arrêt total de la production d'automobiles
pour les besoins civils- et l'im
portant pouvoir d'achat accumulé par le travail dans les industries de guerre
ne pouvait se dépenser intégralement
au fur et à mesure, et devait jouer un
rôle analogue à celui, dans d'autres pays, de l'accumulation des besoins.
Malgré le large appel à l'initiative privée, le développement
du rôle de l'État
dans l'économie se manifesta aux États-Unis
d'une autre façon encore.
Les
achats relevant de la Défense nationale, qui représentaient en 1939, 1,2
mil
liard de dollars, soit 1,32% du produit national brut, passèrent à 49,4 mil
liards en 1942, soit 31,17 % du PNB.
Même au cours du dernier trimestre de
1945, malgré la démobilisation et l'arrêt des commandes de guerre, les
dépenses militaires représentaient encore le
quart du PNB ; le gouvernement
fédéral est resté
de très loin le plus gros client de l'industrie américaine, ce qui
implique évidemment des actions et des influences réciproques.
C'est ce que
le président Eisenhower allait appeler le
« complexe militaro-industriel ».
•
On aurait pu penser que l'URSS, du fait de son économie intégralement pla
nifiée, s'adapterait plus facilement à l'économie de guerre.
Il n'en fut rien, par
suite notamment de la nécessité de déplacer vers l'Est une bonne part de ses
industries
trop exposées dans les zones occidentales.
En outre, l'URSS subit
de terribles destructions, et à la fin de la guerre, elle avait perdu une bonne
part de son potentiel économique..
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