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La production de masse et la consommation de masse ont été deux caractéristiques essentielles de la croissance des pays capitalistes après la Seconde Guerre mondiale. Quels obstacles rencontre aujourd'hui ce type de croissance ?

Publié le 11/03/2011

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• La crise de la consommation réagit en retour sur la crise du travail. En effet, un nouveau produit, c'est aussi une nouvelle activité industrielle dans laquelle peuvent être réalisés progressivement des gains de productivité qui profitent à l'ensemble de l'activité économique. En outre, l'absence de nouveaux biens de consommation aussi attractifs que l'automobile fait apparaître comme de plus en plus exorbitants les efforts imposés par les normes de travail tayloriennes.    • Les fondements de la croissance des pays capitalistes des trente années d'après-guerre paraissent donc rencontrer de sérieux obstacles. On ne peut cependant, au-delà des difficultés actuelles, écarter l'émergence d'un nouveau fordisme.   

« (3 x 8), permettant une utilisation plus intensive des équipements. • L'extension de ces procédés est aujourd'hui de plus en plus difficile, parce qu'ils sont déjà très répandus et parcequ'ils se heurtent à une résistance de plus en plus forte de la part des travailleurs, qui refusent de payer le droit à laconsommation au prix d'un travail pénible et d'un contenu inintéressant.

Le développement de l'absentéisme et duturn-over, même s'il est réduit aujourd'hui par la peur du chômage, révèle l'ampleur du phénomène.

• La crise du travail est intimement liée au second phénomène qui vient remettre en cause la croissance fordiste.: lasaturation des besoins de consommation. B.

La crise de la consommation • On observe depuis le début des années soixante-dix une transformation dans le mode de consommation qui nejoue plus le rôle de moteur de la croissance qu'il avait antérieurement.

On constate une stagnation relative de laconsommation des biens durables.

L'équipement des couches salariées moyennes et supérieures sur lequel avait étéfondée la croissance est, dans l'ensemble, réalisé.

Le système se montre pour l'instant incapable de créer denouveaux marchés pour ces biens (pas d'extension de la consommation de masse aux pays du tiers monde, saufexception).

Les biens nouveaux apparus plus récemment — congélateurs, lave-vaisselle, magnétoscopes — ne sontpas pour l'instant susceptibles de jouer le rôle moteur qui a pu être celui de l'automobile dans la période antérieure. • La crise de la consommation réagit en retour sur la crise du travail.

En effet, un nouveau produit, c'est aussi unenouvelle activité industrielle dans laquelle peuvent être réalisés progressivement des gains de productivité quiprofitent à l'ensemble de l'activité économique.

En outre, l'absence de nouveaux biens de consommation aussiattractifs que l'automobile fait apparaître comme de plus en plus exorbitants les efforts imposés par les normes detravail tayloriennes. • Les fondements de la croissance des pays capitalistes des trente années d'après-guerre paraissent doncrencontrer de sérieux obstacles.

On ne peut cependant, au-delà des difficultés actuelles, écarter l'émergence d'unnouveau fordisme. Deuxième partie : vers un nouveau fordisme ? • Comme nous l'avions vu en introduction, le fordisme n'est pas seulement fondé sur le développement conjoint de laproduction et de la consommation de masse.

C'est aussi un mode de régulation sociale spécifique.

Or, aujourd'hui, lacrise provoque un abandon des compromis sociaux sur lesquels était fondé le rapport salarial fordiste.

Pourtant, lasortie de la crise ne sera pas trouvée dans un retour en arrière, mais dans la construction de nouveaux rapportssociaux, construction que peut favoriser l'émergence des nouvelles technologies.

A.

La crise du mode de régulation sociale 1) La remise en cause de l'État-providence • L'intervention croissante de l'État dans la vie économique qui avait accompagné le développement du fordisme estaujourd'hui remise en cause du fait de l'incapacité des politiques keyné-siennes à mettre un terme à la crise.

Depuis1973, l'inflation qui était jusque-là considérée comme le prix à payer pour maintenir une forte croissance s'estaccélérée alors que le rythme de l'expansion régressait.

D'où le néologisme « stagflation » employé pour désigner laconjoncture actuelle, mélange de stagnation et d'inflation. • Il en résulte un renouveau des idées libérales.

Puisque les méthodes utilisées après 1929 ne fonctionnent plus, onrevient à celles qui les ont précédées.

La démarche intellectuelle peut paraître curieuse quand on sait la faillite qu'aconnue la théorie libérale à cette époque.

Elle dispense tout au moins de faire preuve d'imagination. • Le développement des politiques classiques de lutte contre l'inflation fondées sur l'austérité s'inscrit dans cettelogique.

D'où l'accélération du développement du chômage lié au ralentissement de l'activité économique, elle-mêmedue à la chute de la consommation.

Il en résulte paradoxalement, à l'heure de la saturation des besoins, undéveloppement de la pauvreté dans les pays riches.2) La remise en cause des équilibres sociaux • La remise en cause des systèmes de protection sociale à laquelle on assiste depuis le début de la crise vaégalement dans le sens d'une remise en cause des compromis sociaux qui ont fondé la croissance de l'après-guerre. • Dernier volet : le développement des emplois précaires et la remise en cause de la contractualisation de l'emploi.L'essor du travail intérimaire, des contrats à durée déterminée, la volonté du patronat de revenir sur les acquis desconventions collectives témoignent d'un retour à des rapports salariaux qu'on croyait quasiment disparus. • Une telle politique, loin de permettre une sortie de crise, ne peut, au contraire que l'aggraver.

L'acceptation de laguerre économique qui revient à réduire le pouvoir d'achat des salariés et la consommation interne pour tenter derelancer l'activité conomique par les exportations peut réussir à un, ou même plusieurs pays, mais elle ne peutglobalement qu'entraîner le monde dans le cercle vicieux de la sous-consommation.

La remise en cause du rapport. »

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