La place du risque dans les sociétés contemporaines
Publié le 31/10/2012
Extrait du document
«
1.
La saillance du risque : risques majeurs et société productrice de risque
La société produit des risques majeurs capables de la détruire ou du moins de la transformer en
profondeur.
Ces risques apparaissent comme des dangers colossaux, pensant de manière plus ou moins
diffuse sur les individus (Lagadec) :
a.
Les risques nucléaires, technologiques et sanitaires , nés du ou renouvelés par le progrès
techniques : Le risque nucléaire, autrefois « confiné » au domaine militaire, devient un risque
pour le grand public et une remise en question de la modernité.
Le risque technologique, avec
le risque chimique (Bophal en 84) représente les dangers d’une modernité qui ne se contrôle
plus et qui compromet la pérennité de la société (risque de pollution).
Le risque sanitaire :
avant, ils étaient fléaux, frappant les imaginaires.
Les risques sont maintenant créés par
l’homme : SIDA, épizooties du type Vache folle, expérimentations (OGM…) qui frappent
prioritairement des groupes dit « à risque » ( disqualification)
b.
Le risque systémique : Financiarisation du capitalisme, libéralisation des échanges de capitaux
amènent à la démultiplication et la mondialisation des conséquences d’un risque de faillite du
système financier.
Analyse d’A.
Orléan ( L’empire de la valeur ) : mise en avant de la quête
de saillances à la Schelling, qui entraine un processus de mimétisme et de focalisation sur une
attitude supposée devant l’incertitude des agents économiques.
Pour lui, ce risque est inhérent
au système et rationnel.
Le risque, devenu spéculatif, est démultiplié par la liquidité accrue des
titres.
Le marché a tendance à sélectionner des conventions haussières productrices de bulles
spéculatives (le marché se focalise sur la croyance qui sert le mieux sa prospérité).
L’aveuglement face au désastre prévaut.
Enfin, lorsque la bulle éclate, la cascade de
pessimisme, provenant de la tendance au repli d’agents devenus craintifs, freine voire
empêche la reprise.
2.
La construction sociale subjective du risque
a.
Naissance d’un climat d’insécurité avec la perception de risques qui touchent les individus de
manière plus ciblée et différenciée.
Risque incivilitaire : délinquance et incivilités = menace
pour les biens et les personnes, pouvant être attribués à des mécanismes sociaux ou aux
propriétés fondamentales des personnes (figue de l’étranger).
Risque social : accroissement du
risque de chômage, cadre de récession économique peur du déclassement (Chauvel) ou de
la pauvreté.
b.
La construction sociale du risque : Rencontre d’un sentiment d’insécurité et de catégories
disponibles pour la penser.
Opération en 3 étapes : l’identification et la dénomination, (filtres
spécifiques); l'attribution d’un système d'inter-causalité ; la mise en œuvre d'une réponse.
Processus de construction sociale du risque, (Claude Gilbert), à la croisée des initiatives des
autorités publiques, de groupes organisés issus de la société civile (Chateauraynaud et Torny :
« profanes vigilants ») et d’un ensemble de « jeux d'acteurs multiples et variés » (réseau
sociotechnique).
Dans la construction des « filtres » : importance des experts pour constituer
un « référentiel » ; et surtout des médias (Theys et Slovic) qui amènent à surévaluer ou
minorer les risques (« craintes irrationnelles »).
3.
Des individus preneurs de risques
Le risque se fait encore plus omniprésent quand c’est l’individu lui-même qui est au cœur du
processus de risquification de la société :.
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