la globalisation financière
Publié le 07/12/2022
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La globalisation financière favorise-t-elle la croissance économique ?
Définition : globalisation financière : processus de dérèglementation, de décloisonnement et de
désintermédiation des marchés de capitaux : Processus qui aboutit à une accélération des flux de
capitaux à l’échelle internationale.
La rencontre entre agents à capacité de financement et à besoin de
financement s’opère sur le plan mondial.
Un moyen de mesurer le processus de globalisation
financière est l’indicateur de Feldstein et Horioka : un décalage fort entre l’épargne nationale et
l’investissement national traduit d’une forte globalisation financière.
Cadrage temporel : La globalisation financière est un processus qui débute avec la première
mondialisation.
Au début du 20ème siècle, 50% de l’épargne anglaise est placée hors d’Angleterre.
Au
milieu du 20ème siècle, la circulation mondiale des capitaux s’atténue largement.
Il faut attendre les
années 1970 pour voir frémir les flux internationaux de capitaux avec notamment le développement
des pétrodollars puis surtout les années 80, marquées par la volonté des grandes puissances de
libéraliser de manière plus intense les marchés de capitaux.
Nécessité de donner des exemples de ce processus : en France par exemple, loi bancaire de 1984 :
déspécialisation bancaire, on autorise les banques de dépôt à spéculer sur les marchés financiers, fin
du contrôle des changes, fin de l’encadrement du crédit, développement d’un marché unifié des
capitaux...
La conséquence : croissance des flux internationaux de capitaux.
Ce processus est cependant à la fois
inachevé et inégal.
Certains pays ne sont pas encore totalement ouverts à tous les flux de capitaux.
Les
mouvements internationaux de capitaux se sont intensifiés et les marchés nationaux de capitaux sont
devenus interdépendants, comme le montre par exemple la propagation de la crise financière de 20072008.
Développement de données sur les flux internationaux de capitaux à partir au moins des années 80
Forte hausse du taux d’ouverture financière international jusqu’à 2008 puis baisse ensuite.
Forte
hausse des investissements de portefeuille puis ralentissement par la suite.
Hausse des IDE en
direction des pays émergents à partir des années 1990.
Pbtique et annonce de plan : Le processus de globalisation financière qui s’intensifie depuis les années
80 a pu favoriser la croissance mondiale, et tel était son objectif.
Toutefois, ce processus s’est
accompagné d’une croissance de l’instabilité financière qui en a fortement atténué les gains.
Il est sans
doute nécessaire de réfléchir à nouveau à la manière dont il est possible de limiter l’instabilité
financière tout en continuant à bénéficier des gains fournis par la mondialisation financière.
En d’autres termes, à quelles conditions la globalisation financière peut-elle permettre de soutenir la
croissance économique ?
I/ La globalisation financière doit favoriser la croissance économique
A/ La globalisation financière s’appuie sur l’hypothèse d’efficience des marchés (efficience
informationnelle, opérationnelle et allocative).
Efficience informationnelle : E.
Fama.
(1965 et 1970 : Efficient capital markets) le développement et
la libéralisation des marchés internationaux de capitaux (3D) contribuent à rapprocher le marché des
conditions de la CPP (décloisonnement des marchés, désintermédiation.).
L’efficience
informationnelle traduit le fait que les variations des cours des titres intègrent toute l’information
disponible pertinente.
Cette information guide l’allocation du capital vers les placements les plus
performants et donc les plus socialement productifs.
La libéralisation financière permet un meilleur partage du risque et une rencontre entre des agents
à aversion pour le risque différente.
Rôle du développement des marchés de produits dérivés et rôle positif de la spéculation.
Les agents
qui ont une forte aversion pour le risque peuvent se couvrir et donc cela tend à un développement de
l’investissement.
Meilleur partage du risque sur le plan international : accès à une diversification
portefeuille plus large.
Par exemple, les marchés dérivés sur le marché des changes permettent une
couverture face au risque de change et donc hausse du volume des échanges internationaux.
Rôle
stabilisant et essentiel de la spéculation comme contrepartie nécessaire de la prise de risque...
Rôle stabilisateur de la spéculation sur les marchés financiers : rôle des innovations financières comme
les produits dérivés qui permettent une meilleure couverture contre le risque pour les agents à forte
aversion...
Transition : L’efficience informationnelle doit conduire à l’efficience allocative c’est-à-dire doit
conduire à une utilisation optimale des capitaux à l’échelle internationale.
B/ Faciliter la circulation mondiale des capitaux offre de nombreux avantages.
Un manque d’épargne dans les PED qui permet difficilement d’enclencher un processus de rattrapage
(R.
Nurske : cercle vicieux de la pauvreté dans les PED, Modèle de Solow : rôle de l’épargne dans la
croissance économique).
La globalisation financière permet de mettre à disposition des PED l’épargne
des pays développés.
Allocation optimale de l’épargne à l’échelle internationale.
Illustration : Progression des IDE dans les pays émergents à partir des années 90 et croissance
supérieure dans ces pays à celle du RDM.
La théorie économique enseigne que les capitaux se placent
là où ils sont le plus rares et donc là où leur productivité marginale est la plus élevée.
Effet structurel
ou qualitatif.
Transferts de technologie (capital technologique), accumulation de capital humain (effet
d’apprentissage, learning by doing), financement des infrastructures (capital public).
(Possibilité de
mobiliser donc les théories de la croissance endogène).
Le processus de globalisation financière s’est
accompagné d’une baisse des inégalités au niveau mondial.
L’équilibre macroéconomique en économie fermée montre que S=I.
Les investissements peuvent donc
être fortement contraints par l’épargne intérieure.
En économie ouverte, on a X-M=S-I.
Par
conséquent, un déficit d’épargne intérieure peut être compensé par l’épargne extérieure.
La
circulation mondiale des capitaux présente en outre l’avantage de pourvoir desserrer (au moins
temporairement) les contraintes qui pèsent sur les opérations courantes.
Exemple : les contraintes qui
pèsent sur le SMI de BW à cause d’un cloisonnement important des marchés de capitaux nationaux.
De plus, l’équilibre macroéconomique en économie ouverte montre que la contrainte de financement
des Etats peut être réduite : Alors qu’en économie fermée, le déficit public nécessite le recours à
l’épargne nationale pour être financé, en économie ouverte, il est possible de faire appel à l’épargne
extérieure.
Les politiques économiques ont donc théoriquement une marge de manœuvre plus
importante..
C+S=C+I+G-T+X-M
(S-I) =(G-T) + (X-M)
(S-I) + (T-G) =(X-M)
S= épargne I= Investissement G= dépenses publiques T= impôts X= exportations et M= importations
Théorie du cycle de vie de F.
Modigliani : La mondialisation financière peut permettre de corriger les
déséquilibres démographiques à l’échelle internationale.
Les pays jeunes (à faible épargne) peuvent être financés par les pays vieillissants (à accumulation
importante du capital).
En retour, les flux de revenus issus des flux d’épargne permettent de financer
les retraites des pays développés.
M.
Kose, E.
Prasad, K.
Rogoff et S.
Wei (rapport FMI ; 2007) : Les avantages indirects de la
globalisation financière sont tout aussi importants que les avantages directs.
L’ouverture aux flux de
capitaux conduit à une « discipline de marché » qui conduit à une amélioration des institutions, une
amélioration des marchés financiers nationaux, de meilleurs politiques macroéconomiques et donc de
manière plus générale, une meilleure gouvernance.
Ces effets sont valables pour les PED mais aussi
pour les PDEM.
Les liens entre croissance économique et mondialisation financière dans la première mondialisation
Circulation de l’épargne entre les pays développés et les pays « émergents » de l’époque.
Rôle des flux
de capitaux dans la croissance américaine par exemple...
lien entre le repli des mouvements de
capitaux dans la période des années 30 et la diffusion vers l’Europe de la grande dépression.
II/ Toutefois, la globalisation financière n’a....
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