Grand oral du bac : LES ÉTATS-UNIS, SUPERPUISSANCE
Publié le 09/02/2019
Extrait du document
La grande diplomatie
De la présidence de Bush, on retient surtout l’implication spectaculaire des Etats-Unis dans la guerre du Golfe et son action, moins spectaculaire mais très efficace, en faveur du déblocage du processus de paix au Proche-Orient.
Après que les troupes irakiennes ont envahi le Koweït (2 août 1990), le Conseil de sécurité de l’ONU autorise le recours à la force (20 novembre). Toutes les tentatives de négociation afin de résoudre la crise ayant échoué, la coalition alliée «dirigée» par les États-Unis décide de passer à l’offensive. Des milliers de tonnes de bombes sont déversées sur l’Irak et la force multinationale libère le Koweït (février 1991).
Les États-Unis ont démontré alors la formidable efficacité de leur appareil militaire, et le monde a découvert les frappes «chirurgicales» et la prodigieuse technologie mise en œuvre par les missiles antimissiles. Tour de force militaire, la guerre du Golfe est également une réussite diplomatique de premier ordre: nombre de pays arabes ont refusé de rallier le camp de Bagdad, et Israël, qui a pourtant essuyé le tir de quelques missiles irakiens, est resté en dehors du conflit, tout comme l’ex-URSS.
L’instabilité au Proche-Orient, qui s’est manifestée avec les conflits dans le Golfe, incite Bush à œuvrer pour la paix dans la région. Aussi la der-
Chars américains engagés dans la guerre du Golfe en 1991. L’intervention de l’ONU, sous le commandement armé des États-Unis, a été la réponse de l’Occident à l’invasion du Koweït par les troupes irakiennes du président Saddam Hussein.
nière année de sa présidence est-elle marquée par la volonté de débloquer le processus de paix enlisé depuis les accords de Camp David (paix israélo-égyptienne). L’activité du secrétaire d’État, James Baker, permet de rassembler autour d’une même table, après bien des difficultés, Israéliens et Palestiniens.
Mais bien qu’il ait bénéficié du soutien massif de ses concitoyens tout au long de la guerre du Golfe, Bush n’en retire pas les dividendes électoraux attendus. Il appartient à son successeur, le démocrate Bill Clinton, élu en 1992, de retirer tout le bénéfice de la politique proche-orientale de Bush. Celle-ci trouve son épilogue dans la conclusion, en 1994, de l’accord israélo-palestinien (autonomie de Jéricho et de la bande de Gaza).
Élu sur un programme de politique économique et sociale, Clinton fut relativement heureux en politique étrangère. C’est vrai en ce qui concerne le dénouement de l’affaire des réfugiés cubains - réglée par voie diplomatique avec La Havane (août 1994) - ainsi que dans l’opération «Restaurer la démocratie » en Haïti : débarquement des marines à Port-au-Prince, départ de la junte au pouvoir et retour du président Jean-Bertrand Aristide. Malgré leur hésitation initiale à s’engager dans le conflit en ex-Yougoslavie, considéré comme l’affaire des Européens, les États-Unis ont pesé de tout leur poids pour obtenir la signature des accords de Dayton (1996) censés régler le conflit.
Il reste que dans un monde marqué par la disparition de la menace communiste, les États-Unis ne peuvent plus se poser comme les gendarmes du monde libre. D’autant plus que les dirigeants américains doivent tenir compte d’une opinion publique de plus en plus isolationniste.
DATES CLÉS
1929
Krach de Wall Street.
1932
Franklin Delano Roosevelt est élu président.
1941
Les Etats-Unis entrent en guerre.
1945
Mort de Roosevelt ; Harry Truman lui succède. Bombardement atomique d’Hiroshima.
1950-1953
Guerre de Corée.
1960
Le démocrate John Kennedy est élu président.
1962
Crise de Cuba.
1963
Le président Kennedy est assassiné à Dallas.
1968
Le pasteur Martin Luther King est assassiné.
1969
Des astronautes américains sur la Lune.
1973
Les troupes américaines évacuent le Viêt Nam.
1974
Le scandale du Watergate contraint le président Richard Nixon à démissionner.
1979- 1981
Crise des otages américains à Téhéran.
1980- 1988
Présidence de Ronald Reagan.
1988
George Bush est élu président.
1989
Intervention américaine au Panama.
1991
Guerre du Golfe.
1992
Bill Clinton est élu président.
1994
Intervention des marines en Haïti.
1996
Réélection de Bill Clinton
Alors que les manifestations contre la «sale guerre» se multiplient sur le sol des États-Unis, le FNL lance en janvier 1968 une attaque généralisée contre les villes et les bases américaines du Viêt Nam du Sud: l’offensive du Têt (Jour de l’An vietnamien). Celle-ci se solde peut-être par un échec militaire pour les Vietnamiens, mais elle démontre aux Américains que la victoire suppose une guerre coûteuse en vies, en argent et en prestige.
Après de longues et difficiles négociations, entamées secrètement par Johnson en 1968 et poursuivies officiellement par Richard Nixon (1969-1974) à partir de 1969, les États-Unis, le Viêt Nam du Nord et le Viêt Nam du Sud signent les accords de Paris (27 janvier 1973). Washington s’engage à rappeler ses troupes, et des élections doivent décider du sort Viêt Nam du Sud. Mais l’application de ces accords se heurte à l’opposition de Hanoi et de Saigon, et la guerre se poursuit pendant deux années jusqu’à la chute de Saigon, le 30 avril 1975, prélude à la réunification du pays. Non seulement les Américains n’ont pas réussi à maintenir en place le régime sud-vietnamien, mais leur image dans le monde a beaucoup souffert: l’utilisation du napalm, la destruction de villages et le massacre de leurs habitants, la réalité d’une guerre perçue pour la première fois dans l’histoire en direct à la télévision ont terni l’image de l’Amérique et de sa diplomatie, tout en déclenchant une crise intérieure.
Reagan et le « reaganisme »
La confiance de l’époque d’Eisenhower a été emportée par la guerre du Viêt Nam. Succède alors l’ère du doute. La présidence, comme d’ailleurs l’ensemble de la classe politique, a souffert du scandale du Watergate - les locaux officiels du parti démocrate ont été mis sur écoute par Nixon -, et ce ne sont pas ses successeurs, le républicain Gerald Ford (1974-1977) et le démocrate Jimmy Carter (1977-1981), qui parviennent à dissiper les ombres et la suspicion. La présidence de Carter prend fin dans la confusion à la suite de l’intrusion de l’affaire des otages de l’ambassade américaine de Téhéran sur la scène politique intérieure. D’ailleurs la chute du shah d’Iran est apparue comme l’un des signes de la faiblesse d’analyse et d’intervention diplomatique des États-Unis.
Il appartient à Ronald Reagan (1980-1988) de redonner confiance à l’Amérique en jouant avec un talent reconnu sur le registre du nationalisme et de l’Amérique étemelle. Sa présidence est marquée par un soutien massif à la guérilla antisandi-niste au Nicaragua et par l’intervention militaire à la Grenade (1983). Ayant réussi à restaurer le prestige de la présidence, l’ancien gouverneur
Réellement commencée sous la présidence de Kennedy, poursuivie par Johnson, la guerre du Viêt Nam s’achève dans la confusion et la douleur avec Nixon.
«
Les
États-Unis, superpuissance .t John Kennedy lqrs de sa campagne A présidentielle.
Elu en 1960, il propose aux
Américains de conquérir une • nouvelle frontière •,
c'est-à-dire la conquête de nouveaux espaces,
sociaux, culturels et scientifiques.
constitue un tournant psychologique fondamen
tal.
Tandis que des grands travaux sont mis en
chantier, des actions sont menées en faveur de
l'agriculture, de l'industrie et des travailleurs.
Roosevelt bénéficie de deux ans d'état de
grâce, mais force est de constater qu'en 1935 la
dépression n'est pas terminée, et les effets de
la crise continuent à se faire sentir.
L'Amérique
compte encore 9 millions de chômeurs en 1938.
La politique du New Deal attire des critiques
de toutes parts: des conservateurs, qu'inquiètent
les lois sociales, des communistes, de la Cour su
prême, qui invalide certaines décisions du gou
vernement.
Malgré sa réélection facile en 1936
et la poursuite de sa politique interventionniste
(le second New DeaO, Roosevelt ne parvient pas
à mettre un terme à la crise.
C'est en fait la guerre
qui va contribuer au rétablissement du pays.
L'cc arsenal n des démocraties
Le conflit qui éclate en 1939 est pour les États-Unis
une guerre générale, qui mobilise toutes les forces
vives de la nation.
Avant l'engagement direct dans
la guer�e, la première bataille que doivent rempor
ter les Etats-Unis est celle de la production.
Sous la
houlette du War Production Board, c'est une vic
toire totale, comme le montrent les 300 000
avions, 86 000 chars et 3,6 millions de mi
trailleuses construits durant la guerre.
L'économie
américaine est stimulée par l'embrasement de
l'Europe.
Le chômage disparaît avec la mobilisa
tion de millions d'Américains et l'entrée massive des
femmes dans le monde du travail.
Fbur mobi
liser les énergies, la propagande, contrôlée par
l'Office of War Information, utilise tous les médias.
Les effets sont parfois scandaleux: plus de 100000
Améri cains d'origine japonaise, considérés
comme une menace contre la sécurité du pays,
sont internés d'office.
Roosevelt, réélu pour un
troisième (1940), puis un quatrième mandat
(1944), met l'accent sur un seul objectif: la vic
toire, et délaisse les projets de réforme intérieure.
La guerre entraîne des mutations sociales, dont
la principale concerne la place des Noirs dans la
nation: au cours du conflit, l'armée se lance pro
gressivement dans une politique d'égalité raciale.
Enfin, le gouvernement se préoccupe de prépa
rer la reconversion de l'économie dans la pers
pective de la fin du conflit: il faut aussi gagner la
paix.
Désormais, l'Amérique accepte d'être une
puissance mondiale.
Faire échec au communisme
L' euphorie de la victoire a masqué un temps les
dissensions entre Alliés.
L'Armée rouge a libéré
l'Europe de l'Est et s'est arrêtée à Berlin.
Il est
clair que Staline entend conjuguer gains terri
toriaux et gains politiques.
Selon la formule du
Premier Ministre anglais, Winston Churchill, un
"rideau de fer» s'est abattu sur l'Europe.
Les deux décennie s de l'après-guerre
(1945-1964) corresponqent à la véritable apogée
des Américains.
Les Etats-Unis apparaissent
comme le puissant porte-parole des démocraties
occidentales durant la guerre froide.
Washington
met en place le plan Marshall, qui permet la
reconstruction de l'Europe occidentale.
Parallè
lement, sous les présidences de Harry Truman
(1945-1953) et Dwight Eisenhover (1953-1961),
ils se lancent dans une politique d'endiguement des
menaces d'expansion communiste sur fond
de crises: blocus de Berlin (1948), guerre de
Corée (1950-1953), affaire de Suez (1956).
Fbur
assurer les_grands équilibres européens et mon
diaux, les Etats-Unis contribuent à replacer l'Alle
magne et le Japon sur la scène internationale.
Au
plan intérieur, l'hystérie anticommuniste se trouve
incarnée par le sénateur Joseph McCarthy, qui,
entre 1950 et 1954, terrorise la classe politique et
les milieux de la culture et de la science, menant
une véritable chasse aux sorcières.
La cc cicatrice n vietnamienne
À la domination républicaine des années 1950
succède une période de changements rapides.
La présidence du démocrate John Kennedy
(1960-1963) est marquée sur le plan intérieur
par le projet social de "nouvelle frontière>>: déve
loppement de programmes sociaux, lutte contre
la pauvreté, tentatives de réponse aux aspirations
libérales, mais aussi émancipation -non exempte
de violence- des Noirs.
À l'extérieur, Kennedy montre sa fermeté vis-à
vis de l'URSS (crise de Cuba, 1962) et en_gage son
pays dans la guerre du Viêt Nam.
Les Etats-Unis
soutiennent d'abord modestement les Sud-V ietna
miens, jusqu'à la décision de Kennedy d'augmen
ter le nombre de conseillers militaires.
Sous la
présidence de son successeur Lyndon Saines
Johnson (1963-1969), le soutien militaire se trans
forme en véritable guerre.
À partir de 1965, les ef
fectifs américains augmentent pour atteindre plus
d'un demi-million d'hommes en 1967.
Mais ni
l'emploi massif du napalm et des bombes antiper
sonnel ni les bombardements sur Hanoi n'enta
ment la résistance du FNL et de la République dé
mocratique du Viêt Nam.
Au contraire, soutenu
par les livraisons d'armes et de matériels russes et.
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