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Grand oral du bac : Économie LES MONNAIES

Publié le 30/01/2019

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La liquidité de la monnaie

 

La monnaie peut aussi permettre de constituer une réserve de valeurs. Par exemple, si un acte de vente n’est pas immédiatement suivi d’un acte d’achat, la monnaie peut être stockée entretemps : elle n’est plus active dans les échanges mais permet potentiellement d’acquérir de nouveaux biens. Réserve de valeurs, la monnaie devient ainsi une des formes de la richesse. Elle fait partie du patrimoine d’un individu, au même titre que d’autres types de richesse comme les produits de l’épargne monétaire ou financière, les actifs réels tels qu’œuvres d’art, immeubles, etc. La détention de monnaie (le bas de laine), par rapport aux placements (le compte épargne), présente l’inconvénient de ne pas rapporter d’argent. L’intérêt de la détention de monnaie réside par contre dans sa liquidité: elle peut être échangée contre toutes sortes de biens, sans délai, ni coût, ni risque de perte en capital. Détenir de la monnaie au nom de sa fonction de réserve de valeurs résulte donc d’une préférence pour la liquidité.

 

Monnaie et activité économique

 

Dans les économies développées, la quasi-totalité des échanges est aujourd’hui réalisée sous forme monétaire. Malgré cet usage généralisé, il n’existe parmi les économistes aucun consensus sur l’importance relative des différentes fonctions de la monnaie, et par conséquent sur la position de la monnaie dans l’activité économique et la politique monétaire.

 

Pour les économistes libéraux (des classiques des xvme et xix' siècles aux monétaristes d’aujourd’hui), la fonction principale de la monnaie est celle d’intermédiaire des échanges - la monnaie facilite les échanges puisque, en circulant elle-même, elle permet aux biens de

 

LES MONNAIES DU MONDE

mieux circuler. Adam Smith écrivait déjà, au xvin' siècle, que la « richesse ne consiste pas dans l’argent ou dans la quantité de métaux précieux, mais bien dans les choses qu’achète l’argent et dont il emprunte toute la valeur, par la faculté qu’il a de les acheter». Et Walras, au xix' siècle : « Le besoin que l’on a de monnaie n’est autre que le besoin de marchandises que l’on achètera avec cette monnaie. »

 

Cette conception se trouve au cœur de la théorie quantitative de la monnaie de David Ricardo (1772-1823), qui énonce que la valeur des biens susceptibles d’être échangés est proportionnelle à la quantité de monnaie en circulation. La monnaie est ici simplement le moteur des mécanismes de marché ; s’il y en a trop, elle devient un facteur d’accélération de l’inflation en contribuant à la hausse des prix. Cette conception de la monnaie implique que l’État doit ajuster la croissance de la quantité de monnaie à la croissance de l’activité économique par une politique monétaire, tandis que les taux d’intérêt (variation de la quantité de monnaie que rapporte annuellement un placement) ne sont déterminés que par les marchés financiers. C’est ce type de politique qui fut notamment appliqué au début des années 1980 aux États-Unis sous la présidence de Ronald Reagan, et en Grande-Bretagne sous le gouvernement de Margaret Thatcher.

 

À l’opposé, John Maynard Keynes et les économistes keynésiens voient en l’émission de

monnaie une réponse aux demandes de crédits des acteurs économiques à la recherche de financements pour leurs activités productives. Dans sa fonction d’intermédiaire des échanges, la monnaie est fluctuante. Dans sa fonction de réserve de valeur, elle est destinée à la conservation. Dans ces conditions, il s’agit de décider s’il vaut mieux garder la monnaie ou s’en défaire. Ce choix détermine le flux et le reflux de la monnaie. Inscrite au cœur des économies monétaires, cette ambivalence est l’une des explications du risque permanent d’instabilité. Pour assurer la stabilité du financement des activités productives, la politique monétaire ne doit pas être centrée sur le contrôle de la quantité de monnaie en circulation mais sur le contrôle des taux d’intérêt. C’est cette politique qui fut conduite par les principaux pays industrialisés de l’après-guerre, jusque dans les années 1970.

 

Les récentes modifications néolibérales en matière de politique monétaire ont provoqué la transformation de l’économie, tandis qu’on assiste à une libéralisation des marchés financiers. Alors que la libre croissance monétaire et les faibles taux d’intérêt réels favorisaient l’activité productive et l’emploi, l’économie actuelle à croissance monétaire contrainte et forts taux d’intérêt favorise à l’échelle mondiale l’expansion de rentes improductives au détriment de la création d’emplois.

La direction des Monnaies et Médailles relève du ministère de l’Économie et des Finances. Elle est chargée, entre autres missions, de fabriquer les monnaies métalliques françaises. Son usine se trouve à Pessac, en Gironde. Elle emploie 20 graveurs à l’hôtel de la Monnaie, situé quai de Conti. On se souvient, par exemple, que le peintre Mathieu avait gravé la pièce de 10 F en 1974.

« Les monnaies marqua la fin du «système de Bretton Woods», qui faisait du dollar la seule référence monétaire internationale directement liée à l'or, 1 once d'or valant 35 dollars.

Évolution des systèmes monétaires Née en Chine au VIII' siècle -aidée par l'inven­ tion de l'imprimerie -, la monnaie de papier n'apparaît en Europe (Italie) qu'aux XIV' e_t XV' siècles sous la forme de lettres de change.

A partir du XVII' siècle, les banques prennent la place des orfèvres pour jouer le rôle de coffres­ forts, notamment en Hollande, en acceptant de garder, contre une commission et en échange de "certificats d'or», les détentions en or de leurs clients.

À l'usage, ces certificats, simples billets représenta tifs des détentio ns en or, conservent la valeur des dépôts qu'ils représen­ tent: remboursables à tout moment mais plus légers et plus maniables, ils remplacent peu à peu l'or dans la circulation monétaire.

]1 Dès le XVIII' siècle, les banques découvrent � qu'une partie de leur stock d'or reste oisif, les a; � individus préférant dans la majorité des cas - s'échanger des certificats plutôt que de l'or.

Elles commencent donc à prêter de l'or contre des certificats provisoires sans contrepartie.

Dès lors que les certificats de dépôts sont utilisés dans les transactions comme moyen de paiement, les banques peuvent consacrer une partie de leur activité à créer de la monnaie, en prêtant par exemple de l'argent à leurs clients, ce qui ne pré­ sente aucun risque tant que les détenteurs de certificats ne réclament pas tous simultanément la conversion de leurs disponibilités en or.

Les certificats d'or étant utilisés comme mon­ naie, la circulation de l'or entre les individus diminue.

En revanche, les flux interbancaires ne peuvent toujours être soldés que par des trans­ ferts d'or entre banques, ce qui est à la fois oné­ reux et risqué.

Les paniques financières, en inci­ tant une majorité des clients à récupérer sans délai leurs disponibilités, peuvent provoquer l'insolvabilité des banques et leur banqueroute.

Ces risques conduisent à la mise en place au XIX' siècle (en 1848 pour la France) d'une banque centrale, dont le rôle est, en tant que banque des banques, d'émettre des billets per­ mettant les règlements interbancaires (contre des dépôts d'or).

En acceptant d'accorder des prêts aux banques, la banque centrale couvre les risques de banqueroute bancaire.

Les banques ont alors tendance à remettre à leurs clients des billets de la banque centrale plu­ tôt que de l'or.

Ces billets ne servent donc plus seulement aux opérations interbancaires, mais aussi aux transactions entre individus.

À la convertibilité en or se substitue la convertibilité en billets de la banque centrale, réputés "aussi ......

C'est à l'hôtel de la Monnaie à Paris, construit de 1768 à 177 5 par l'architecte Antoine, que sont frappées depui s1777 les pièces de monnaie françaises.

Après la dramatique expérience de la banque royale du financier Law, une caisse d'escompte est créée, en mars 1776, pour garantir la convertibilité.

Elle sera supprimée en juillet 1793, à la suite de l'effondrement des assignats.

' La colonisation de l'Afrique et de l'Asie par les puissances occidentales n'a jamais fait disparaÎtre totalement le troc (ici, un échange de coquillages au Soudan).

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Cet état de fait est entériné par une loi: les certificats émis par les banques ne sont plus convertibles en or mais seulement en billets de la banque centrale, qui seuls demeu­ rent convertibles en or (ces billets ont cours légal en France depuis 1870).

Au XX' siècle, la phase suivante de l'évolution correspond à l'abandon de la convertibilité en or des billets de la banque centrale (en France, cette inconvertibilité devint définitive en 1936): historiquement, un tel abandon provient d'une création excessive de billets née de l'explosion industrielle, qui engendre des besoins en mon­ naie importants.

Pour un stock d'or donné, toute création de monnaie entraîne une dévaluation des billets.

Il faut donc interdire aux banques commerciales d'émettre des certificats d'or, et. »

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