Faut-il craindre le déficit budgétaire ?
Publié le 10/11/2012
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Sur le plan conjoncturel, différentes raisons peuvent être invoquées. Outre-Atlantique, la politique
étrangère des Etats-Unis les ont replongé dans le déficit budgétaire. En Europe, le ralentissement de la
croissance est responsable d’un creusement du déficit public de la zone euro (-2,4%,-2,8% et -2,7% les
trois dernières années) sachant que le déficit budgétaire en explique la majeure partie.
Sur le plan structurel, la rigidité des dépenses et le poids de la charge du personnel réduisent les marges
de manoeuvre par exemple en France. La charge de la dette pèse lourdement dans le budget. L’hostilité
de l’opinion publique et des syndicats à une réduction jugée drastique du nombre de fonctionnaires
conduit le gouvernement à des choix délicats. Les charges en personnel constituent 43% du budget de
l’Etat en France.
Le déficit budgétaire est donc d’autant plus à craindre qu’il est difficile de revenir à l’excédent. Des
réformes profondes sont nécessaires pour le résorber.
«
de l’Union européenne.
Or, la crise de 1973 porte un coup d’arrêt à la croissance des Trente glorieuses.
La mise en œuvre des
politiques keynésiennes ne sont plus suivies d’effet positif.
Les déficits successifs creusent la dette.
Le
chômage de masse envahit les pays développés tout en coexistant avec de l’inflation : c’est la stagflation.
Le déficit budgétaire est désormais sérieusement contesté.
2- Le déficit budgétaire contesté par les économistes classiques
Un des moyens de résorber la dette et donc de pouvoir renouveler un déficit consiste à générer de
l’inflation.
La fraction du déficit qui est consacrée au service de la dette peut être réduite en termes réels
grâce à l’inflation.
Plus l’inflation est importante, plus les intérêts réels sont faibles.
C’est pourquoi, en
France de la fin des années 1970 et au début des années 1980 le taux d’inflation dépasse les 10% durant
plusieurs années.
Ce moyen facile de régler le problème du déficit budgétaire est pris en défaut par les
arguments monétaristes.
La lucidité des agents économiques se traduit par une hausse des taux d’intérêt
qui va lui -même
peser sur la dette et donc aussi le déficit en alourdissant le service de la dette.
Les néo-classiques portent une autre offensive en arguant des anticipations d’une hausse future des
prélèvements obligatoires pour rembourser les déficits.
La prétendue vertu du déficit primaire censé
stimuler la demande effective apparaît caduque.
Au lieu de consommer les agents épargnent pour
pouvoir rembourser les futurs impôts.
L’effet d’éviction rend le déficit budgétaire inefficace.
Inutile, le
déficit budgétaire pose le problème de l’endettement : il est donc à craindre.
Ce débat théorique entre partisans et adversaires du déficit budgétaire semble aujourd’hui dépassé dans
la mesure où l’ouverture des économies ont révélé une nouvelle limite aux politiques économiques : la
contrainte extérieure.
B) Un outil devenu caduque dans le cadre de la mondialisation et de l’intégration régionale
1- La stratégie économique du déficit budgétaire remise en cause par la mondialisation
L’économie ouverte implique la prise en compte de la balance commerciale et de la mobilité des capitaux.
Dans ces conditions, la stratégie du déficit budgétaire perd en pertinence.
Toutes choses égales par ailleurs, la hausse de la demande effective favorise les importations.
Cette
dernière, si au-delà d’un certain seuil, dégrade la balance commerciale.
Les entreprises située sur le
territoire national ne bénéficie donc pas forcément d’un déficit budgétaire censé relancé l’économie.
Entre
mai 1981 et juin 1982, le gouvernement Mauroy bute
ainsi sur la contrainte extérieure.
Sa politique expansionniste a creusé le déficit budgétaire sans relancer
l’économie.
Il a fallu rebrousser chemin au bout d’un an pour passer à la politique de rigueur.
En régime de changes flexibles, la politique budgétaire se traduit par une hausse du taux d’intérêt qui
favorise l’afflux de capitaux ce qui engendre l’appréciation de la monnaie nationale elle-même
préjudiciable à la compétitivité.
Au final, la relance souhaitée par le déficit budgétaire est d’autant plus
limitée que les capitaux sont mobiles.
La mondialisation compromet ainsi la politique budgétaire eu égard
au régime de changes flexibles depuis la fin du système de Bretton Woods en 1971.
Cette stratégie du déficit budgétaire est compromise avec l’internationalisation croissante.
Elle est encore
plus contrainte dans le cadre des intégrations régionales.
2- Les contraintes spécifiques de l’intégration régionale
Plusieurs ensembles régionaux favorisent les libertés de circulation de biens et services, de capitaux
voire de personnes (MERCOSUR, ALENA, ASEAN et Union européenne).
Cette intégration remet en
cause, plus ou moins directement, les pratiques anciennes et solitaires en matière de déficit budgétai.
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