Economie: LE COMMERCE MONDIAL
Publié le 03/02/2019
Extrait du document
Jusqu’au milieu du XXe siècle, les foires aux bestiaux étaient l’occasion de rassemblements. Ici, la traditionnelle foire au mouton de mai à Boston, en Angleterre, vers 1830.
Le cauri est
un coquillage qui fait office de monnaie dans certaines régions de l’océan Pacifique et de l’océan Indien.
▼ Cet agent de change officie en pleine rue dans le quartier commerçant d’un émirat arabe.
Au Moyen-Orient, des chameaux font encore l'objet d’un commerce lucratif.
Ceux-ci sont convoyés en 4x4 vers la foire aux bestiaux d’Abou Dhabi.
Les accords du GATT
La montée du libre-échange en cette seconde moitié du xxe siècle est le résultat d’accords internationaux, négociés à partir de 1947. C’est, en effet, cette année-là qu’a été fondé le GATT - Accord général sur les tarifs et le commerce -, organisation qui siège à Genève et qui regroupe aujourd’hui plus de cent pays. Les premières négociations du GATT ont visé à abaisser les barrières tarifaires - c’est-à-dire les droits de douane - entre les pays.
En effet, ces taxes, qui augmentent le prix des produits importés (mesure protectionniste d’un pays pour protéger son marché intérieur de la concurrence), atteignaient dans de nombreux cas plus de 40% et limitaient considérablement le commerce international des marchandises. Progressivement, au cours de plusieurs cycles de négociations appelés rounds, les pays du GATT ont abaissé leurs droits de douane à des taux compris entre 6% et 7%. On peut partiellement attribuer à ce décloisonnement des échanges la croissance économique o. qui a marqué les dernières décennies. D’autre part, en rapprochant les pays industrialisés par l’intermé-§ diaire d’une interdépendance économique de plus x en plus marquée, la montée du commerce interna
togers/Tnp Mary Evans Picture Liorary
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tional a aussi eu pour effet de limiter les conflits politiques et militaires. C’est, en effet, sur le terrain économique que se sont déplacées certaines confrontations, réglées aujourd’hui à coups de sanctions économiques.
L’un des exemples de cette pratique est la loi Helms-Burton, qui permet aux États-Unis de condamner pour «trafic» toute entreprise commerçant avec un pays qu’ils ont frappé d’embargo. Cette loi fut, en 1996, à l’origine de conflits entre, d’une part l’Union européenne, le Canada, le Mexique et le Japon, et d’autre part, les États-Unis,
souvent brutales des cours. Ce qui peut entraîner des mouvements de panique et provoquer des krachs: effondrement massif et cumulatif des valeurs boursières qui résulte du dégonflage des bulles spéculatives. C’est ce qui se passa en 1929, où le krach évolua en une « Grande Crise », et en 1987, où le krach fut compensé par l’action des banques centrales.
Le rang des pays industrialisés
De nos jours, les pays industrialisés assurent toujours la plus grande partie du commerce international avec 70% des échanges contre 20% pour les PVD et 10% pour les anciens pays de l’Est. Mais, depuis la fin des années 1970, on assiste à la montée en puissance des pays asiatiques, les « petits dragons », dont le taux de croissance est exceptionnel: en vingt ans, Hong Kong est passé du 25e rang au 1 ? rang mondial pour le volume des échanges, suivi par Taiwan (12e) et la Corée du Sud (13e). Quant à la Chine, passée au cours de la dernière décennie de la 22e à la 14e place, elle représente un formidable marché potentiel, du fait de ses ressources et de sa forte population.
Tout au long du siècle, la position de la France a oscillé entre le 4e et le 5e rang du commerce mondial, derrière les États-Unis, l’Union soviétique, l’Allemagne et le Japon. Ses points forts sont les produits alimentaires, les industries de service (2e rang mondial derrière les États-Unis), et la vente des armes (3e rang mondial) - quoique celle-ci ait enregistré une chute rapide en volume consécutive à la fin de l’antagonisme Est-Ouest. Mais les échanges varient d’une année sur l’autre, et l’équilibre des importations et des exportations - la balance commerciale - reste difficile à maîtriser. Depuis plusieurs années, la France connaît une balance excédentaire du commerce extérieur (plus d’importations que d’exportations), sauf en 1991. Ce résultat signale l’effort considérable fait par le pays pour s’insérer dans le marché mondial.
Même si les pays industrialisés font surtout du commerce entre eux (80% des échanges), ils s’ouvrent de plus en plus aux pays en voie de développement et aux anciens pays de l’Est (10%) depuis leur abandon du système économique communiste. Les principaux clients de la France sont l’Allemagne et l’Italie, qui sont par ailleurs ses premiers fournisseurs.
«
Le
commerce mondial
blé, il donne au meunier une partie de celui-ci en
échange du service rendu.
Il y existe également une sorte d'échanges sous
la forme de dons ou de présents.
Dans les socié
tés industrialisées, un don est reçu gratuitement et
n'est donc pas assimilé à une forme de com
merce.
Mais dans certaines sociétés, un système
de dons peut faire office de troc à long terme.
Les
Polynésiens des îles Trobriand, par exemple, ont
développé un système complexe d'associations
de dons, centré sur l'échange de cadeaux céré
moniaux.
Cès présents, offerts lors de rituels, éta
blissent la promesse d'un "remboursement»,
moins officiel, dans le futur; ce remboursement
étant lui-même l'objet d'un nouvel échange, qui
relance le système.
Quelques formes
d'associations de dons
On peut distinguer plusieurs types d'associations
de dons.
Ainsi, un don de nourriture peut être
reçu en échange d'un don de travail.
Les Polyné
siens des îles Salomon construisent des maisons
collectivement.
Les futurs habitants de la maison
offrent un repas en guise de remerciement.
Les
morceaux de premier choix reviennent naturelle
ment à ceux qui ont le.
plus œuvré, mais tout le
monde, quelle que soit la durée de sa tâche,
reçoit une part égale de repas.
Dans d'autres cas, les dons de même nature sont
échangés entre eux.
En Irlande, la communauté
rurale fonctionnait sur un système d'échanges basé
sur le travail, dans lequel tous les membres d'une
famille participent au fauchage ou à la plantation
des pommes de terre de leurs voisins qui les
aident, en retour par exemple, à remailler les filets
de pêche ou à construire un enclos.
En Pennsylva
nie, les membres de la communauté Amish
construisent encore des granges et les récoltes
appartiennent à tous les membres de la société.
Chez les Sianes, en Nouvelle-Guinée, le com
merce se présente également sous forme de dons
entre différents groupes.
Ainsi, lorsqu'un village
voisin a besoin de sel, que seuls quelques-uns !
Le Moyen Âge a vu l'essor des grandes
a cités,
enrichies par le commerce
lntematlonal.
Jusqu'au XVf siècle, Venise dut
sa prospérité à sa position privilégiée,
au carrefour de l'Europe du Nord et de l'Europe
de l'Est.
Cette vue de la place Saint-Marc, peinte
en 1496, montre Venise au faite de sa gloire.
produisent, la tradition veut qu'il apporte des
porcs au village producteur de sel.
Un grand ban
quet est alors organisé au cours duquel on
consomme les porcs.
En retour, on donne du sel
aux demandeurs.
De telles traditions festives sont
typiques des sociétés agricoles.
Au cours de la
cérémonie, la coutume veut que le chef soit
honoré par des présents, généralement sous
forme de nourriture qu'il redistribue ensuite.
Ce
mécanisme de redistribution des biens permet la
spécialisation des tâches.
Ainsi, un pêcheur peut
se consacrer exclusivement à sa tâche, dans la
mesure où un autre membre du groupe possède
un verger ; les prises du premier et la récolte
du second seront offertes au chef, qui les redistri
buera en fonction des besoins de chacun.
Ce fonctionnement spécifique permet à
chaque membre d'un groupe de travailler selon
ses compétences sans trop se soucier du lende
main, la distribution et la répartition des biens
pourvoyant les besoins de chacun .
Les marchés
Les petites communautés vivent bien souvent de
leurs seules cultures.
L'excédent est cédé, échangé
ou vendu lors de grands rassemblements à buts
commerciaux.
Ainsi, les Indiens qui vivaient dans
le sud-est des États-Unis avaient élu des endroits
bien précis où, venant de tous les villages situés
dans un périmètre de 80 à 100 kilomètres, ils se
rassemblaient régulièrement pour acheter et
vendre des produits.
Les marchés agricoles peuvent avoir lieu à
intervalles réguliers tout au long de l'année -par
fois de manière hebdomadaire ou même quoti
dienne.
Les prix des marchandises ne varient pas
seulement d'un commerçant à l'autre mais aussi !
Ces tracteurs débarqués sur un quai et prêts
a à
être llvrês symbolisent la récente tendance
du commerce mondial: la vente de moyens de
production et de machines-outils, après celle des
matières premières et des produits manufacturês.
d'heure en heure, en fonction de l'offre, de la
demande et des bénéfices escomptés.
Si la monnaie métallique est ancienne, les plus
grandes société antiques (Ég ypte, Assyrie, Chine,
Mésopotamie, etc.) se sont longtemps passées de
monnaie au sens strict, mélangeant troc et
échanges d'objets manufacturés considérés
comme «monnaie»: disques, anneaux, haches ou
autres armes, chaudrons, plaques de bronze imi
tant des peaux de bête (Mycènes) ou fondues en
forme de vêtements (Chine), ou encore le cauri
(un coquillage semblable à de la porcelaine) qui a
longtemps servi de monnaie en Afrique orientale et
au Tchad.
Ainsi, dans l'économie mésopotamien
ne, selon le code d'Hammurabi (v.
760 av.
J .
.C.), un
sigle d'argent (16,82 g) valait un porc, deux porcs
valaient un mouton, mais marchands et banquiers
prêtaient indifféremment en argent ou en orge.
Avec l'implantation de communautés agricoles
dans les villes, les marchés se sont officialisés.
Dans la Grèce antique, la place publique (agora).
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