Économie: JOHN M. KEYNES
Publié le 26/01/2019
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non seulement inefficace en matière de lutte contre le chômage, mais « immorale >>. Keynes analysa et décortiqua avec méthode les mécanismes des taux d'intérêt et de l'évolution des salaires. Il identifia également très clairement les causes de la dépression économique, et réaffirma son intime conviction en la nécessité d'une politique énergique de dépenses publiques, la somme des salaires, le niveau de consommation, le montant de l'épargne et des investissements privés influant directement sur l'emploi. Ses théories obtinrent rapidement une audience internationale, au point que l'on a pu parler de l'apparition d'une « école keynésienne >>.
Ses théories en pratique
Pendant la Seconde Guerre mondiale, John Maynard_ Keynes fut chargé de la négociation avec les États-Unis de la loi prêt-bail, par laquelle ce pays s'engagea, en 1941, à soutenir matériellement l'effort de guerre britannique contre les puissances de l'Axe. En 1944, il joua un rôle majeur dans la redéfinition des règles du jeu économique et monétaire mondial qui s'effectua lors de la conférence de Bretton-Woods (New Hampshire), aux États-Unis. Durant cette conférence, il plaida pour le « plan Keynes >>, destiné à éviter le retour à la déflation de l'entre-deux-guerres. La thèse de Keynes, qui peut être qualifiée de mondialiste, dirigiste et supranationale (tout en étant favorable à l'Angleterre), était alors très
Hulton Deutsch Collection
innovante, et le reste aujourd'hui. Ce plan prévoyait la création d'un organisme international, la Clearing Union, destiné à gérer les différentes dettes contractées par les Etats les uns envers les autres pendant la guerre, et l'instauration d'une monnaie de compte, le bancor, en guise de substitut à l'étalon-or. La philosophie du « plan Keynes » était d'établir de réels garde-fous économiques pour assurer sur le long terme la prospérité des Etats. Rares furent les propositions de Keynes adoptées en tant que telles par les dirigeants politiques. C'est au contraire les propositions de l'Américain Harry O. White qui s'imposèrent sans difficultés: elles entérinaient la suprématie économique des États-Unis, qui instaurèrent, de fait, le dollar comme la monnaie de référence des échanges internationaux. Mais son plan fut à l'origine de la création, à Washington, en 1946 de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et celle du Fonds monétaire international. Ce nouvel agencement économique joue encore aujourd'hui un rôle central dans les échanges commerciaux internationaux. Toutefois ce sera au niveau national que le keynésianisme l'emportera largement, qu'il s'agisse de son versant économique ou social.
En 1945, très affaibli, Keynes s'applique encore à relancer l'économie britannique, lourdement grevée par les dettes contractées envers les Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale, par la négociation d'un prêt qui s'éleva à plusieurs milliards de dollars. En 1946, il eut un nouvel infarctus (sa première attaque sérieuse avait eu lieu en 1937), alors qu'il suivait une conférence à Savannah, en Géorgie, et il mourut peu de temps après son retour en Angleterre.
L'héritage de Keynes
De son vivant, Keynes eut la satisfaction de voir sa Théorie générale s'imposer comme un livre « qui révolutionne grandement la manière dont\" le
«
John
M.
Keynes
tisa la politique des Alliés fondée sur le thème
" l'All emagne paiera ...
», qui, selon lui, alla it
détériorer de manière irréversible la natur e des
relations économique s mondiales.
Une prévision
confirmée par la suite -notamment dans l'Italie
de Muss olini et l'Allemagne de Hitler.
Rapidement traduit en plusieur s langues, ce
livre connut un immense succès qui assura aussi
tôt à son auteur une notoriété internationale.
Un
pamphlet qui lui valut d'être désapprouvé par les
plus importants décideur s économiques, qui res
taient partisans d'une sévérité envers le vaincu et
hostiles à la critique que portait Keynes contre
l'ép argne (induite par les énormes dommages de
guerre) , qu'il analysait comme un facteur de stag
nation économique.
La gest ation
de la.
»
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