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Dissertation Mobilité sociale

Publié le 01/03/2025

Extrait du document

« Aujourd'hui, en France, près de 40% dès jeunes actifs non diplômés sont au chômage trois ans après avoir quitté le système scolaire.

Tandis que seulement un tiers de ceux qui ont un emploi bénéficient d’un CDI.

Pourtant dans les années 1960-1970 de nombreux individus sans diplôme ou simplement bacheliers, issus souvent de milieux modestes, ont pu accéder à des postes de cadres.

La mobilité sociale désigne le changement de statut sociale d’un individu qui peut être intragénérationnelle ( évolution de la carrière des individus ) ou intergénérationnelle ( comparer le statut social d’un individu avec celui de leur parents). Elle peut être verticale ( ascendante ou descendante dans la hiérarchie sociale) ou horizontale ( changement de profession dans modification de statut social ).

Le diplôme, quant à lui, est un certificat du niveau d’etudes des individus.

Dans quelle mesure la mobilité sociale en France en 1953 s’explique-t-elle par le diplôme ? Si le diplôme est un facteur pour accéder à des positions sociales plus élevées, ne faut-il pas également prendre en compte d’autres facteurs, tels que l’origine sociale, les réseaux familiaux ou les évolutions économiques ? Dans un premier temps, nous montrerons que le diplôme est un déterminant de la mobilité sociale.

cependant, nous verrons que la famille influence également la mobilité sociale, avant d’étudier l’intervention des évolutions économiques dans la mobilité sociale. Le diplôme joue un rôle central dans la mobilité sociale.

Car l’éducation doit permettre à chacun d’accéder à une meilleure position sociale en fonction de ses compétences. Toutefois, le lien entre diplôme et mobilité sociale a des effets ambivalents. La position sociale d’un individu, définie comme l'exercice d’une profession, influence notre vie sociale: le niveau de revenu, le prestige du métier ( lié à la qualification), ainsi que le mode de vie.

Or le diplôme est présenté comme un indicateur des compétences d’un individu, et joue un rôle important dans l'accès aux métiers qualifiés dans notre société: il certifie des compétences et des connaissances, et limite l'accès aux professions les plus qualifiées.

Ainsi, un diplôme élevé permet d’accéder à une position sociale élevée, à l’inverse, ne pas avoir le bac diminue fortement les chances d’accéder aux catégories socioprofessionnelles supérieures et augmente même le risque de se retrouver au chômage.

Par exemple, 50% des individus titulaires d’un Bac+5 ou plus accèdent à la catégorie des cadres, et ce taux diminue fortement à 15% pour les Bacs +3/4et à 8% pour les Bac+2.

Ainsi, le diplôme joue un rôle important dans l’accès à des positions sociales plus élevées. Cependant, ce lien entre diplôme et position sociale tend à s’atténuer au fur et à mesure que l’école s’est démocratisée.

En effet, la progression du nombre de diplômés, qui a commencé avec la massification scolaire (l'augmentation du nombre d'élèves scolarisés) à partir des années 1960, a contribué à diminuer la valeur des diplômes sur le marché du travail.

Désormais, un niveau d’études plus élevé est souvent nécessaire pour accéder à des emplois qualifiés.

Par exemple, un baccalauréat général, qui était un diplôme rare et prestigieux dans les années 1950, ne suffit plus aujourd’hui pour accéder à des postes de cadres.

Ainsi, l’obtention d’un diplôme n'est plus suffisant aujourd’hui pour garantir une mobilité ascendante à un individu d'origine défavorisée, mais il est plutôt une condition nécessaire. Par ailleurs, le rendement social du diplôme dépend du genre et du milieu social.

En effet, les femmes qui sont désormais plus diplômées que les hommes, accèdent moins que ces derniers aux postes de cadres.

En 2014-2016, 49 % des femmes possédaient un diplôme supérieur, contre 40 % des hommes.

Pourtant, les femmes continuent malgré tout à avoir moins accès aux positions sociales élevées, en raison des discriminations qui existent toujours sur le marché du travail.

De plus, les inégalités sociales jouent également un rôle important : avec un diplôme équivalent, les enfants de cadres ont plus de probabilité d’occuper des positions qualifiées que ceux de parents ouvriers.

Comme le montre dans le document 1 : 61 % des diplômés de bac + 5 de parents cadres l’étaient eux-mêmes, contre 50 % pour ceux d’ouvriers.

Cette inégalité est liée aux inégalités de capitaux économique, social et culturel entre les milieux sociaux. Bien que le diplôme soit un élément clé de la mobilité sociale, il ne suffit pas pour l’expliquer. L'école, en tant qu'institution de socialisation et de transmission des connaissances, joue également un rôle dans la mobilité sociale des individus.

Néanmoins, même si elle a favorisé une certaine forme de mobilité sociale ascendante, elle reste inégalitaire. La démocratisation de l’école a joué un rôle dans la mobilité sociale ascendante des classes populaires.

En effet, la démocratisation scolaire, c’est à dire un accès égalitaire et accessible à l'éducation à tous les individus, a permis aux individus issus des classes populaires d’accéder à des études longues et à des diplômes qui leur ont permis d’obtenir des emplois qualifiés, ce qui est le cas pour de nombreuses familles.

Par exemple, la proportion de diplômés de l’enseignement supérieur parmi les enfants d’ouvriers est passée de 4 % dans les années 1960 à 35 % aujourd’hui.

La démocratisation de l’ecole a ainsi favorisé une mobilité sociale ascendante pour une partie des classes populaires. Cependant, l’école reste une institution marquée par des inégalités sociales.

En effet, l’école qui devrait permettre une égalité des chances, contribue maintenant à la reproduction des inégalités entre les classes sociales.

Les enfants issus de milieux favorisés bénéficient de ressources économiques, culturelles et sociales (capital culturel, réseaux familiaux, soutien financier) qui leur permettent de mieux réussir à l'école et d'accéder à des diplômes plus prestigieux.

À l'inverse, les enfants issus de milieux modestes rencontrent des obstacles liés à leur situation familiale (manque de ressources financières, très peu accès à la culture, etc.), ce qui limite leurs chances de réussite scolaire et professionnelle.

Ainsi, même avec un diplôme, les individus issus de milieux défavorisés ont moins de chances d'accéder à des positions sociales élevées que ceux issus de milieux favorisés.

De plus, les écoles les plus prestigieuses (grandes écoles, filières sélectives) sont très sélectives, elles sont souvent réservées aux élèves issus de milieux favorisés, ce qui renforce les inégalités sociales.

D’après une étude de l’INSEE, seuls 6 % des étudiants en grandes écoles viennent de milieux populaires, alors qu’ils représentent 30 % des étudiants en général. Bien que le diplôme et l’école soient un élément important, il n’est pas le seul facteur qui explique la mobilité sociale des individus.

En effet, les ressources et la structure familiale interviennent également dans la mobilité sociale . Le capital économique des familles joue un rôle déterminant dans la mobilité sociale, car il influence directement l’accès aux études et aux opportunités professionnelles.

Le capital économique, notion développée par Pierre Bourdieu, désigne les ressources financières et patrimoniales dont dispose une famille.

Ces ressources permettent de financer des études longues et coûteuses (frais de scolarité, logement, matériel scolaire), mais aussi des activités extrascolaires (cours particuliers, voyages) qui renforcent le capital culturel et les compétences des enfants.

Les familles disposant d’un capital économique important peuvent ainsi offrir à leurs enfants des bonnes conditions d’études, ce qui augmente leurs chances d’obtenir des diplômes prestigieux et d’accéder à des positions sociales élevées.

À l’inverse, les familles modestes ont plus de difficultés à investir dans l’éducation de leurs enfants, ce qui limite leurs possibilités de mobilité ascendante.

Par exemple, le niveau de vie médian des cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS) est de 33 090 euros en 2017, soit presque deux fois plus que celui des ouvriers (18 660 euros).

Cet écart de ressources économiques explique en partie pourquoi les enfants de cadres ont plus de chances d’accéder à des études longues et à des postes qualifiés que les enfants d’ouvriers.

Par exemple, un enfant de cadre peut poursuivre des études dans une grande école, tandis qu’un enfant d’ouvrier devra souvent entrer sur le marché du travail pour subvenir à ses besoins. Le capital culturel des familles intervient également dans la mobilité sociale car elle influence fortement la réussite scolaire et professionnelle des enfants.

Le capital culturel désigne les connaissances, compétences et pratiques culturelles transmises par la famille. Les enfants issus de milieux favorisés bénéficient souvent d'un capital culturel important (maîtrise de la langue, familiarité avec les codes scolaires, accès à des activités culturelles), ce qui leur donne un avantage dans le système éducatif.

Ce capital culturel peut faciliter leur réussite scolaire et leur ouvre des portes vers des filières sélectives et des diplômes prestigieux.

À l'inverse, les enfants issus de milieux modestes, qui disposent souvent d'un capital culturel moins développé, rencontrent plus de difficultés à s'adapter aux exigences scolaires, ce qui limite leurs chances de mobilité ascendante.

Par exemple, un enfant de cadres grandit dans un environnement riche en culture ( livres ), en discussion et en activités, il a donc une maîtrise de l’expression orale, une base solide de culture et il est familié aux attentes scolaires.

À l’inverse, un enfant d’ouvriers peut manquer de ces ressources culturelles, rendant son parcours plus difficile. Le capital social joue.... »

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