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Dans quelle mesure les gains de productivité sont-ils à l'origine de la croissance ?

Publié le 01/08/2012

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De plus, il existe d’autres sources de croissance. Pour commencer, il y a les autres sources de la demande ; comme la consommation, l’investissement et les dépenses publiques. L’investissement a une triple nécessité : c’est un investissement de remplacement qui sert à pouvoir faire face à l’usure physique et à l’obsolescence. C’est également un investissement de capacité, variable selon le coefficient du capital et enfin c’est un investissement de productivité.  En outre, l’élément important aussi est le rôle de l'entrepreneur qui est essentiel du point de vue de la croissance économique car c'est l'entrepreneur qui choisit la combinaison productive, c'est lui aussi qui prend les décisions d'investissement ou celles concernant la recherche sur des produits nouveaux, par exemple. Pour choisir une combinaison productive, le chef d'entreprise prendra en compte au moins deux éléments pour décider de la combinaison productive retenue : le coût relatif du capital et du travail et l'efficacité productive de la combinaison retenue, souvent mesurée par la productivité du travail qui en résulte. Mais il peut prendre aussi en compte une multitude d'autres éléments, en particulier les traditions de l'entreprise, l'environnement local ou international, etc.

« Les variations de la demande de consommation sont donc en partie responsables des fluctuations de l'activité économique.

C'est pourquoi l'économiste anglais Keynesrecommandait, durant la Grande crise des années 30, d'accroître les dépenses de consommation pour sortir le pays du marasme économique. B Le rôle des profits Les profits dégagés par des gains de productivité permettent aux entreprises d'investir dans de nouvelles machines par exemple (investissement de capacité,investissement de modernisation, etc.).

Cette hausse de l'investissement va, par la suite, entraîner une croissance de la production.Dans une économie en équilibre (ou « circuit stationnaire »), telle que la concevaient les économistes néo-classiques, le profit est nul car les produits sont vendus à unprix qui permet juste la rémunération des facteurs de production, dont fait partie le travail de direction du chef d'entreprise (bénéfice = « salaire » de direction).

Enrevanche, l'économiste autrichien Joseph Shumpeter a proposé une théorie de la croissance qui accorde au profit un rôle majeur. - Pour dégager un profit véritable qui permettra l'accumulation capitaliste, les entrepreneurs doivent innover, c'est-à-dire faire sortir l'économie du circuit en cassantles routines productives, en inventant de nouveaux procédés de fabrication et en mettant sur le marché de nouveaux produits - Mais les conditions de la concurrence sont alors bouleversées par l'innovation qui redistribue les positions de force et de faiblesse sur le marché.

Les entrepreneursles plus efficaces sont récompensés par les gains énormes que leur procure le monopole de l'innovation (à l'exemple de Bill Gates, PDG de Microsoft et premièrefortune mondiale, tandis que les entrepreneurs incompétents sont éliminés (« la loi naturelle du capitalisme ») Or, les innovations surviennent de façon irrégulière, ce qui déclenche l'alternance de phases de croissance et de ralentissement économique : c'est l'explication quedonne Shumpeter pour justifier l'existence de cycles d'activité.

Il résume le déroulement du cycle par le phénomène de « destruction créatrice » : la croissance denouvelles entreprises a provoqué de nombreuses faillites, les nouveaux investissements ont entraîné l'obsolescence des anciens, de nouveaux secteurs d'activité ontcréé des emplois alors que les anciens en ont détruit. - Le bilan est cependant positif : l'innovation a accru le bien être des consommateurs, sa diffusion a provoqué une hausse de la production et du niveau de vie général. De plus, les gains de productivité permettent, en outre d'augmenter les prélèvements publiques qui vont ensuite être redistribués dans différents domaines, ce qui, àlong terme permet d'accélérer la croissance.

A coté des entrepreneurs, l'Etat joue aussi un rôle essentiel dans la dynamique de la croissance .

Son action sur l'offre sedéveloppe dans trois directions : La construction d'infrastructures publiques qui abaissent les coûts de production des entreprises privées et accroissent leur productivité : réseaux de transport(routes, canaux, etc.), de distribution d'énergie (électricité), de télécommunications, etc.

Les dépenses publiques de recherche et de développement et la formation du capital humain ainsi en France, un tiers de la recherche de la RID totale est financéepar l'Etat et le budget de l'Education nationale est le premier budget de la nation ;La réglementation juridique et fiscale qui protège les innovateurs (droit sur les brevets) et les incitent à innover encore- Paradoxalement, les théoriciens de la croissance endogène qui sont des économistes libéraux traditionnellement peu favorable à l'intervention de l'Etat, soutiennentcette politique de l'offre qui vise à améliorer l'environnement institutionnel des entreprises ils réhabilitent ainsi le rôle des dépenses publiques dans la mesure où ellesstimulent l'investissement et favorisent durablement la croissance. C La baisse des prix est aussi une source de croissance Pour finir, les gains de productivité permettent de baisser les prix, ce qui va alors engendrer une hausse de la compétitivité entre les pays, permettant ainsi d'exporter àl'étranger, où les prix sont plus élevés.

Cela va donc produire une augmentation de la taille du marché, générant ainsi une croissance de la production III Les autres facteurs de croissance et du développement La croissance est le résultat des comportements des agents économiques (rôle de la demande, rôle de la recherche des profits) dans un cadre institutionnel etsocioculturel favorable.

Les nouvelles théories économiques élaborées depuis les années 80 développent par conséquent une vision endogène de la croissance. A Un environnement socioculturel et favorable Le système culturel d'une société se compose à la fois de normes et de valeurs ont une influence incontestable sur l'organisation économique et sociale.Les valeurs sont des idéaux qui définissent les manières d'être et d'agir désirables et orientent les conduites des individus à travers des normes.

Pour monter que lessystèmes de valeurs ont une influence sur l'économie et la société, on peut utiliser deux types d'arguments : - soit indiquer comment l'évolution des valeurs a pu entraîner le changement social- soit montrer que le changement social est bloqué par la persistance de certaines valeurs Dans cette perspective, le sociologue allemand Max Weber a pu monter comment la diffusion des valeurs nouvelles du protestantisme au 16° siècle a stimulé ledéveloppement de l'activité capitaliste, en raison de l'affinité entre ces valeurs religieuses (l'effort individuel et l'ascèse) et la morale pratique des affaires (le travail etl'épargne))De manière générale, la croissance économique est également stimulée par l'innovation.

Mais l'innovation ne peut avoir lieu dans un environnement socioculturelconservateur.

Certains dogmes religieux et politiques ou certaines attitudes sociologiques apparaissent ainsi comme des facteurs de contrainte qui limitent lesinitiatives et bloquent les innovations nécessaires au développement.

Par exemple, de nombreuses économies à dominante agricole, dans les PED, sont encore régiespar des normes d'action inspirées de valeurs traditionnelles.

Weber définit l'action traditionnelle comme réglée par des habitudes, des coutumes, des croyanceshéritées des générations précédentes et qui ne sont que difficilement remises en question.

Or, chez les éleveurs africains, l'augmentation du cheptel pour la productionde viande et le profit apparaissent inutiles, dans la mesure où les besoins traditionnels sont déjà satisfaits.

L'accumulation des biens matériels, liée à la notion de raretédans les pays occidentaux, ne semble pas un comportement valorisé dans de nombreux PED.

En revanche, à la différence des sociétés traditionnelles, la sociétémoderne set ouverte aux changements économiques et sociaux qui sont souvent identifiés à la marche du progrès.

Cette ouverture d'esprit et cette aptitude auchangement favorisent la croissance économique. B Les facteurs endogènes de la croissance Les nouvelles théories de la croissance, reposant sur le rôle des externalités, montrent que la croissance ne provient pas seulement d'un phénomène extérieur ausystème (progrès technique exogène), mais qu'elle est le résultat d'un processus interne au capitalisme.. »

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