Croissance économique et mutations sociales au XXe siècle : y a-t-il une « exception française ? » ?
Publié le 17/05/2012
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« Ne doit-on pas dire glorieuses les trente années qui ont fait passer la France de la vie végétative traditionnelle au mode de vie contemporains ? «. Cette réflexion de Jean Fourastié extraite du livre Les Trente Glorieuses publié en 1979 semble prendre la France comme référence aux spécificités uniques pour cette période de forte croissance, de même lorsque l’on évoque « un miracle français «. Dés le début du XXème siècle, la France au sortir de sa défaite contre la Prusse est un principal acteur l’économie mondial jusqu’à nos jours. Une croissance économique se distingue par un taux de croissance supérieur ou égal à 5% par an. La partie des droits de l’homme fut aussi secoué par de grandes mutations sociales durant ce siècle qui touchent le mode de vie et les mœurs. Néanmoins peut-on comme Jean Fourastié évoquer la France comme une exception, dont l’évolution ne fut similaire à aucun autre pays, notamment les pays développés à économie de marché (PDEM). La croissance économique et les mutations sociales traduisent t’elle réellement une exception française durant le XXème siècle ? Pour répondre à cette question, nous constaterons que la France s’inscrit dans la lignée des PDEM sur le plan économique et social puis nous évoquerons que néanmoins, la France garde ses spécificités d’abord dans sa croissance économique puis dans ses mutations sociales.
«
l’assurance sociale en 1930 et l’augmentation de la durée moyenne des études .
Toutes ces
mutations ne per mettent pas de dégager une distinction française.
Celle -ci se fait dans une
approche plus précise.
La France garde ses spécificités dans sa croissance économique.
En effet, à partir des
années 60 avec la résolution du problème Algérien et la venue de la génération issue du
baby boom sur le marché du travail, la France connait une croissance exceptionnelle qui n’a
été dépassé que par le Japon , c’est pourquoi la France fut considérée comme le paradigme
des Trente Glorieuses.
Certaines entreprises françaises ont aussi un rayonnement mondial
grâce notamment à leurs exploits techniques qui caractérise la croissance comme le Mirage
de Dassault ou la construction du France, le plus gros paquebot du monde de l’époque
construit en 1960 dans les chantiers de l’A tlantique.
De plus, la productivité horaire est plus
élevée en 1998 par rapport à ses voisins européens : un travailleur français produit 33,72
dollar par heure contre 26,56 pour un allemand ou 27,45 pour un britannique.
Néanmoins,
la France conserve aussi ses lacunes économiques qui lui sont tout aussi spécifiques.
En
effet, le nombre total d’emplois français est plus bas que les autres PDEM et cet écart n’a eu
de cesse de s’amplifier durant le XXème siècle : en 1992, 22,5 millions d’emplois sont
proposés en France contre 20 millions en Allemagn e De nos jours présente à la 5éme
puissance productrice mondial, c’est aussi une particularité de la France qui, malgré ses
lacunes, arrive à rester dans le peloton de tète des puissances économiques.
La singularité française est visible dans les mutations sociales.
En effet, la France a
longtemps été marquée par l’archaïsme de sa structure social.
C’est pourquoi elle pouvait
être considérée notamment comme un pays en retard durant la Belle Epoque : faible
dynamis me, faible concentration des entreprises, activité essentiellement liée à l’agriculture.
Ce n’est que dans les trente Glorieuses que la France a entamé son exode rural, bien après
les PDEM.
En 1911, 39% des actifs français travaillaient dans l’agriculture contre 11 des
anglais.
On peut aussi parler de spécificité démographique française en soulignant d’abord
que la France a étonnamment commencé sa transition démographique durant la seconde
guerre mondiale, bien avant les autres PDEM grâce à une politique de natalité forte
spécifique à la France.
L’augmentation de la population française durant les Trente
Glorieuses est due en grande partie à l’apport de l’immigration.
La France est le seul pays à
avoir accueilli près de 300.000 immigrants entre 1962 et 1968, majoritairement des
magrébins et des portugais, la part d’immigrants dans la population active en 1975 est de
8%, et c’est une spécificité française.
La culture fait aussi de la France une nation unique
comme le montre l’Exposition Universelle de 1900 jus qu’à l’organisation de la Coupe du
Monde de football en 1998.
Enfin, la mentalité plutôt pessimiste de la société française la
rend tout aussi unique, s’exprimant notamment dans de grandes manifestations sociales.
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