Cours SES 1re : Formes et fonctions de la monnaie
Publié le 20/05/2016
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I Formes et fonctions de la monnaie A Le rôle de la monnaie 1 La nécessité de confiance La monnaie assure ses fonctions uniquement si les utilisateurs ont confiance en elle, c'est-à-dire en la valeur qu'elle représente. Elle doit donc être acceptée par tous et sans restriction dans le temps. Les utilisateurs doivent avoir confiance en l'institution émettrice et la valeur représentée par la monnaie. 2 Les fonctions économiques de la monnaie Moyen de transaction, ou intermédiaire des échanges :lle permet une mise en relation directe entre offreurs et demandeurs. C'est un moyen de transaction universel. Réserve de valeur : on peut l'épargner et s'en servir dans le temps (la monnaie ne perd pas sa valeur et son utilisation peut être différée dans le temps). Unité de compte : elle permet d'évaluer et d'exprimer la valeur d'un bien. Elle établit une échelle des valeurs et fixe un prix unique. Les fonctions de lien politique et social de la monnaie La monnaie assure un lien social et politique au sens où elle est fédératrice : elle permet d'appartenir à une communauté. Elle assure la création d'une communauté d'intérêt et un sentiment d'appartenance entre les individus qui utilisent la même monnaie. B Les formes de la monnaie 1 Les formes traditionnelles de la monnaie La monnaie a pris des formes très diverses au cours de l'histoire. Traditionnellement, les unités de monnaie avaient une valeur en soi, et pas uniquement la valeur symbolique de ce qu'elles permettaient d'acquérir. Les monnaies marchandises étaient des marchandises utilisées comme monnaie. C'est une forme de monnaie qui est encore proche de l'économie de troc. Cela a par exemple été le cas des cauris, des coquillages du Pacifique occidental qui ont été utilisés comme monnaie en Chine et dans certains pays d'Afrique. Les métaux précieux ont ensuite succédé à cette forme de monnaie trop encombrante ou périssable. La monnaie divisionnaire (pièces métalliques) fait son apparition dans l'Antiquité. A l'origine, la valeur faciale représentait le poids de métal précieux que la pièce contenait, mais cette valeur s'est peu à peu autonomisée du cours des métaux précieux. Dans les économies contemporaines, on utilise principalement deux formes de monnaie : la monnaie fiduciaire et la monnaie scripturale. Monnaie fiduciaire La monnaie fiduciaire est un instrument de paiement reposant sur la confiance (du latin fides : confiance) et comprenant la monnaie divisionnaire, c'est-à-dire les pièces, ainsi que les billets, dont la valeur faciale est très supérieure à la valeur intrinsèque. Monnaie scripturale La monnaie scripturale est un instrument de paiement se présentant sous la forme d'écriture et correspondants aux dépôts effectués par les agents économiques auprès des banques et des comptes postaux. On assiste à une dématérialisation progressive de la monnaie, ce qui constitue une vraie révolution dans l'histoire de la monnaie. La création monétaire A Le principe de création monétaire 1 La mesure de la création monétaire Masse monétaire La masse monétaire est la quantité de disponibilités monétaires détenues par les agents économiques et rapidement mobilisables et convertibles en moyen de paiement. La masse monétaire se décompose en agrégats monétaires, c'est-à-dire des regroupements conventionnels des actifs monétaires et quasi monétaires selon leur degré de liquidité. La liquidité correspond à la possibilité de transformer en monnaie un moyen de paiement plus ou moins rapidement. La monnaie détenue par les banques sur leur compte à la banque centrale ne fait pas partie de la masse monétaire, mais de la \"base monétaire\". On distingue dans la masse monétaire trois agrégats principaux : M1 : représente la monnaie au sens strict, cet agrégat est le plus liquide car il regroupe la monnaie fiduciaire (billets et pièces) et la monnaie scripturale (dépôts à vue) M2 : ajoute à la monnaie M1 les dépôts dont la durée est inférieure à deux ans et ceux qui peuvent être liquidés rapidement (trois mois). Il s'agit des placements à vue : comptes sur livret, épargne logement. C'est de la \"quasi-monnaie\" car elle est rapidement transformable en actif liquide M3 : ajoute à M2 les placements à terme, ils sont plus risqués (on peut perdre de l'argent en vendant l'actif monétaire). Il s'agit de titres du marché monétaire et d'OPCVM monétaire (Organismes de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières, dont SICAV, Société d'Investissement à Capital Variable) ainsi que des dépôts en devises. C'est cet agrégat qui mesure la masse monétaire. 2 Qui crée la monnaie ? Les banques commerciales (ou \"banques de second rang\") créent de la monnaie scripturale par l'octroi de crédits à des particuliers ou des entreprises. 90% de la création monétaire provient de ces banques commerciales. On dit que les crédits font les dépôts, car les montants sont crédités sur le compte du bénéficiaire par un jeu d'écriture. Les sommes créditées n'existaient pas auparavant, la monnaie est créée ex nihilo. Cette somme sera retirée par le bénéficiaire du crédit sous forme de billets de banque ou en utilisant des instruments de paiement. Lorsque le crédit arrive à échéance (qu'il est remboursé), il y a à l'inverse destruction monétaire (il y a autant de monnaie en moins à disposition dans l'économie). Une autre source de création monétaire réside dans la conversion de devises étrangères en devises locales : de la monnaie qui n'existait pas dans l'économie locale est alors créée. Lorsque qu'à l'inverse les devises locales sont converties en devises étrangères, il y a destruction monétaire, puisque des devises ne sont plus disponibles dans l'économie locale. L'évolution de la masse monétaire résulte ainsi d'un processus de création et de destruction monétaire. Si les opérations à l'origine de la création monétaire l'emportent sur les opérations de destruction, la masse monétaire en circulation s'accroît, et inversement. B Rôle de la banque centrale et limite de la création monétaire 1 Les contraintes des banques Le pouvoir de création monétaires des banques commerciales n'est pas illimité. Le pouvoir de création monétaire par les banques de second rang est limité par la nécessité de se procurer les liquidités nécessaires à l'octroi des crédits. Les banques de second rang ne détiennent pas toutes les liquidités correspondant aux crédits qu'elles octroient (elles octroient des crédits sans détenir les billets ou pièces correspondant, c'est le principe même de la création monétaire). Cependant, elles doivent tout de même en détenir une partie, car les créditeurs vont en retirer une partie sous forme fiduciaire. De ce fait, le pouvoir de création monétaire est aussi limité par la nécessité de garder des liquidités pour régler les soldes de compensation. Les banques détiennent en effet des créances les unes sur les autres, qu'il faut solder. Les banques doivent constituer les réserves obligatoires : c'est un minimum de dépôt obligatoire qu'elles doivent déposer auprès de la banque centrale.
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La monnaie a pris des formes très diverses au cours de l'histoire.
Traditionnellement, les unités de monnaie
avaient une valeur en soi, et pas uniquement la valeur symbolique de ce qu'elles permettaient d'acquérir.
Les monnaies marchandises étaient des marchandises utilisées comme monnaie.
C'est une forme de monnaie
qui est encore proche de l'économie de troc.
Cela a par exemple été le cas des cauris, des coquillages du
Pacifique occidental qui ont été utilisés comme monnaie en Chine et dans certains pays d'Afrique.
Les métaux précieux ont ensuite succédé à cette forme de monnaie trop encombrante ou périssable.
La
monnaie divisionnaire (pièces métalliques) fait son apparition dans l'Antiquité.
A l'origine, la valeur faciale
représentait le poids de métal précieux que la pièce contenait, mais cette valeur s'est peu à peu autonomisée
du cours des métaux précieux.
Dans les économies contemporaines, on utilise principalement deux formes de monnaie : la monnaie fiduciaire
et la monnaie scripturale.
Monnaie fiduciaire
La monnaie fiduciaire est un instrument de paiement reposant sur la confiance (du latin fides : confiance) et
comprenant la monnaie divisionnaire, c'est-à-dire les pièces, ainsi que les billets, dont la valeur faciale est très
supérieure à la valeur intrinsèque.
Monnaie scripturale
La monnaie scripturale est un instrument de paiement se présentant sous la forme d'écriture et correspondants
aux dépôts effectués par les agents économiques auprès des banques et des comptes postaux.
On assiste à une dématérialisation progressive de la monnaie, ce qui constitue une vraie révolution dans
l'histoire de la monnaie.
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