CONTRÔLE SOCIAL ET DÉVIANCE
Publié le 03/11/2023
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«
CONTRÔLE SOCIAL ET DÉVIANCE
Contrôle social et déviance
Notions
1.
2.
3.
4.
5.
Comprendre la distinction entre normes sociales et normes juridiques, et connaître la diversité des formes de
contrôle social.
Comprendre que la déviance et/ou la désignation d’un acte comme déviant se définissent comme une
transgression des normes et qu’elles revêtent des formes variées selon les sociétés et, en leur sein, selon les groupes
sociaux.
Comprendre que la déviance peut s’analyser comme le produit de différents processus sociaux (étiquetage,
stigmatisation, carrières déviantes).
Comprendre et illustrer la distinction entre déviance et délinquance.
Comprendre et illustrer les difficultés de mesure de la délinquance.
I.
Comment la société contrôle-t-elle les comportements ?
I.1.
Contrôle formel et informel.
Q.1
➥ Montrer comment chacune des images ci-dessus illustre une forme de contrôle par la société.
Il n'y a pas de forme de l'activité sociale qui puisse se passer d'une discipline morale qui lui soit propre.
En effet, tout
groupe est un tout composé de parties ; l'élément ultime dont la répétition constitue ce tout est l'individu.
Or, pour qu'un
tel groupe puisse se maintenir, il faut que chaque partie ne procède pas comme si elle était seule […], mais il faut au
contraire qu'elle se comporte de manière à ce que le tout puisse exister […].
[Or] les intérêts de l'individu ne sont pas
ceux du groupe auquel il appartient et souvent même il y a entre les premiers et les seconds un véritable antagonisme.
[…] Il faut donc bien qu'il y ait une organisation qui les lui rappelle, qui l'oblige à les respecter.
Source : Émile DURKHElM, Leçons de sociologie (1922), PUF, 1990.
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DURÉE : 3 SEMAINES : 15H
CONTRÔLE SOCIAL ET DÉVIANCE
Q.2
➥ Expliquer la phrase soulignée et l’illustrer par un exemple.
➥ Qu’est-ce qui permet la cohésion sociale ?
Q.3
➥ La contrainte est-elle intériorisée ?
➥ Comment justifie-t-on le devoir d’obéir ?
➥ Quel rôle joue l’école ici ? Quelles autres institutions jouent ce rôle ?
➥ Comment l’instituteur s’assure-t-il que les élèves respectent ces consignes ?
La narratrice, de nationalité belge, vient d'être embauchée par une grande entreprise japonaise.
Elle découvre de
nouveaux codes de comportement.
« S'il faut admirer la Japonaise - et il le faut ! -, c'est parce qu'elle ne se suicide pas.
On conspire contre son idéal depuis sa plus tendre enfance.
On lui coule du plâtre à l'intérieur du cerveau ; "Si à vingtcinq ans tu n'es pas mariée, tu auras de bonnes raisons d'avoir honte", "si tu ris, tu ne seras pas distinguée", "si un
garçon t'embrasse sur la joue en public, tu es une putain", "si tu manges avec plaisir, tu es une truie", etc.
Ces préceptes
seraient anecdotiques s'ils ne s'en prenaient pas à l'esprit.
[...]
Tu devras être irréprochable pour cette seule raison que c'est la moindre des choses.
Etre irréprochable ne te rapportera
rien d'autre que d'être irréprochable, ce qui n'est ni une fierté ni encore moins une volupté.
Je ne pourrai jamais
énumérer tous tes devoirs, car il n'y a pas une minute de ta vie qui ne soit régentée par l'un d'entre eux.
Par exemple, même quand tu seras isolée aux toilettes pour l'humble besoin de soulager ta vessie, tu auras l'obligation de
veiller à ce que personne ne puisse entendre la chansonnette de ton ruisseau : tu devras donc tirer la chasse sans trêve.
Je
cite ce cas pour que tu comprennes ceci : si même des domaines aussi intimes et insignifiants de ton existence sont
soumis à un commandement, songe, a fortiori, à l'ampleur des contraintes qui pèseront sur les moments essentiels de ta
vie.
»
Source : A.
Nothomb, Stupeur et tremblements, Livre de Poche, 1999.
Q.4
➥ Quel processus est décrit dans ce texte ?
➥ Qui exerce un contrôle social ?
➥ Pourquoi le contrôle social est-il fort ?
Q.5
Extrait du film « I comme Icare ».
Au cours de la lecture, répondre aux questions suivantes :
➥ Dans quel cadre l’étude est-elle menée ?
➥ L’obéissance du sujet est-elle le résultat d’une contrainte physique ?
➥ Quel facteur tend à réduire l’obéissance du moniteur au cours de l’expérience ?
➥ Pourquoi le moniteur obéit-il aux ordres ?
➥ Lorsque le moniteur souhaite arrêter l’expérience, quel facteur va l’inciter à continuer ?
➥ Qu’est ce qui rompt l’autorité au cours de l’expérience ?
➥ Sur quoi l’autorité des professeurs est-elle fondée ?
➥ À la suite, comment expliquez-vous l’acceptation des moniteurs ? Peut-on conclure à un vice particulier des personnes acceptant
l’expérience ?
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DURÉE : 3 SEMAINES : 15H
CONTRÔLE SOCIAL ET DÉVIANCE
Analyse des résultats de l’expérience.
Si toutes les sociétés, primitives ou évoluées, possèdent nécessairement des structures d’autorité, la nôtre présente la
caractéristique supplémentaire d’inculquer à ses membres l’habitude de se soumettre à des autorités impersonnelles.
(...)
Pour qu’un homme se sente responsable de ses actes, il doit avoir conscience de son « moi profond ».
Dans la situation
de laboratoire, nos sujets ont précisément un point de vue opposé : ils imputent leurs actions à une autre personne.
Ils
nous ont souvent dit au cours de nos expériences : « S’il ne s’en était tenu qu’a moi, jamais je n’aurai administré de
chocs à l’élève.
» Considérons un individu qui, dans la vie quotidienne, est doux et bienveillant.
Même dans ses accès de
colère, il ne se livre pas à des voies de fait sur ceux qui l’ont irrité.
S’il doit corriger un enfant coupable de quelque
sottise, il y répugne à tel point qu’il se sent physiquement incapable de lui donner une gifle et il finit par y renoncer.
Pourtant, quand ce même homme est appelé sous les drapeaux et qu’il reçoit l’ordre de bombarder des populations, il
s’exécute.
Cet acte n’a pas pour origine son propre système de motivations, il n’est donc pas réfréné par les forces
inhibitrices de son psychisme personnel.
Cet exemple illustre une situation dangereuse qui caractérise toute société
complexe sur le plan ’psychologique.
Il est facile de nier sa propre responsabilité quand on est un simple maillon
intermédiaire dans la chaîne des exécutants d’un processus de destruction et que l’acte final est suffisamment éloigné
pour pouvoir être ignoré.
Source : Stanley Milgram, Soumission à l’autorité, Éditions Calmann-Lévy, 1974, pages 170 à 188
Q.6
➥ Pourquoi la majorité des moniteurs obéissent-ils ?
➥ Quelle est la motivation des individus pour obéir au pouvoir de l’Etat ?
➥ Quel événement historique l’expérience de Milgram permet-elle d’expliquer ?
On a supprimé l'uniforme en classe, mais les jeunes se sont, entre eux, donné de nouvelles consignes vestimentaires,
parfaitement rigides.
La ségrégation des sexes a été abolie ; mais dans la vie scolaire de tous les jours, les échanges entre
garçons et filles sont soumis au contrôle constant des groupes.
L'école se montre moins exigeante sur le maniement du
français ; mais la maîtrise de certains codes du langage adolescent est une condition nécessaire pour participer aux
interactions autour de soi.
Si l'on ne se comporte pas comme les autres, la sanction n'est pas d'être viré du bahut, mais
de ne pas avoir d'amis, ce qui peut être pire à cet âge.
Existe-t-il un lien entre l'assouplissement de l'autorité adulte et le durcissement des consignes au sein du groupe des pairs
? [...] On peut difficilement imaginer qu'il n'y ait aucune relation entre le fait que les parents transmettent moins de
consignes de vie et le développement d'une culture générationnelle qui manifeste une forte intolérance aux différences
individuelles.
Peut-être tout simplement parce qu'il est bien difficile de parvenir à être soi sans repères forts autour de soi.
Quand la famille envoie des messages moins clairs ou moins contraignants, l'entourage ou les médias en viennent à jouer
le rôle de substituts fonctionnels.
Source : D.
PASQUIER, Cultures lycéenne, la tyrannie de la majorité, Autrement, 2005.
Q.7
➥ Décrire l’uniforme lycéen masculin.
➥ Expliquez la phrase soulignée et en donner un exemple
➥ Le contrôle social externe est-il ici formel ou informel ?
➥ Le groupe adolescent est-il un groupe tolérant ?
« Dans la tradition française, le bureau est un lieu de symbole extrêmement fort.
Avoir son propre bureau fermé, c'est
signe que l'on est bien placé hiérarchiquement.
C'est aussi un gage de tranquillité pour travailler, et de possibilité de
personnalisation, d'appropriation de son lieu de travail.
À l'inverse, l'open space est un plateau, souvent de 30 à 50
personnes, sans cloison, et avec des postes de travail complètement anonymes, dépersonnalisés.
Dans les formes ultimes
d'open space, les salariés ne savent même pas à quel bureau ils seront le matin à leur arrivée.
[...]
L'open space est considéré comme étant "moderne": cela permet une meilleure collaboration des salariés, de faciliter le
travail en équipe.
Mais, en contre-partie, l'open space fabrique du contrôle social.
La norme sociale, sous forme de
"cancans", de rumeurs, est très présente dans l'entreprise, et est ainsi accentuée par l'open space.
Chacun se surveille,
écoute les conversations des autres.
La hiérarchie de l'entreprise se sert....
»
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