Conflits de classe et changement social chez Marx.
Publié le 06/09/2012
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II La pensée de Marx est-elle toujours pertinente ? 1)La fin des conflits de classe ? a) Moyennisation et diminution des conflits (cf. aussi Tronc commun) -Les ouvriers ne sont plus le premier groupe social en France (ce sont les employés = 30%), ils représentent 27% de la population active en 2001 contre 37% en 1975. -Certains auteurs (H.Mendras) reprennent le discours de Tocqueville sur le processus séculaire d'égalisation des conditions et soulignent que la classe ouvrière a connu une amélioration de son niveau de vie et a pu accéder au mode de vie des classes moyennes (biens d'équipement, achat d'un logement, accès à l'éducation), on parle alors de "moyennisation" ou "d'embourgeoisement" et non plus de "lutte des classes", les conflits alors perdent une partie de leur raison d'être et diminuent en intensité et en nombre. D'autre part les sondages montrent que le sentiment d'appartenance à classe ouvrière tend à diminuer (en %) parmi les ouvriers eux-mêmes, on ne pourrait alors plus parler de "classe pour soi"
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II La pensée de Marx est-elle toujours pertinente ?1)La fin des conflits de classe ?a) Moyennisation et diminution des conflits (cf.
aussi Tronc commun)-Les ouvriers ne sont plus le premier groupe social en France (ce sont les employés = 30%), ils représentent 27% de la population active en 2001 contre 37% en1975.-Certains auteurs (H.Mendras) reprennent le discours de Tocqueville sur le processus séculaire d'égalisation des conditions et soulignent que la classe ouvrière aconnu une amélioration de son niveau de vie et a pu accéder au mode de vie des classes moyennes (biens d'équipement, achat d'un logement, accès à l'éducation), onparle alors de "moyennisation" ou "d'embourgeoisement" et non plus de "lutte des classes", les conflits alors perdent une partie de leur raison d'être et diminuent enintensité et en nombre.
D'autre part les sondages montrent que le sentiment d'appartenance à classe ouvrière tend à diminuer (en %) parmi les ouvriers eux-mêmes, onne pourrait alors plus parler de "classe pour soi"b)De nouveaux types de conflits.-Le sociologue allemand Ralf Dahrendorf, , Classes et conflits de classes dans les sociétés industrielles (1957 Allemagne, 1972 France), est d'accord avec Marx pouraffirmer que les conflits jouent un rôle majeur dans le changement social mais il s'éloigne de Marx sur plusieurs points(La principale source des conflits est l'autorité, c'est à dire la probabilité d'obtenir l'obéissance d'autrui.
Or l'origine de cette autorité repose souvent sur la propriétédes moyens de production mais pas toujours ; Il peut exister d'autres sources d'autorité (le savoir par exemple).Conséquence : les conflits de classe ne sont pas les seuls conflits dans les sociétés industrielles, il en existe d'autres qui ne prennent pas forcément appui sur lapropriété des moyens de production (conflits religieux, conflits politiques, conflits culturels) A relier avec le thème de NMS (cf.
cours tronc commun)(L'institutionnalisation des conflits sociaux (processus par lequel les conflits du travail sont progressivement organisés de façon stable selon des normes et desprocédures légales) a contribué à réduire l'intensité des conflits de classe, on ne peut plus parler de "lutte de classes" car le système de négociation a progressivement"normalisé" et "intégré" la classe ouvrière et a réduit sa dimension révolutionnairec)Une société marquée par l'individualisme ?La théorie de Mancur Olson (1966, Logiques de l'action collective) critique celle de Marx car elle montre que l'existence d'intérêts communs ne suffit pas toujourspour réussir une action collective ("paradoxe d'Olson").
En effet, l'individu peut jouer au "passager clandestin" et après avoir pesé les avantages et les inconvénientsd'une action collective peut décider de s'abstenir.
cet argument est utilisé à la fois pour expliquer la baisse de l'engagement syndical et la diminution des jours degrève-Cette thèse est contestable puisque l'engagement dans une action collective peut aussi être motivé par un idéal ou des opinions politiques ou morales et nonseulement par des raisons uniquement utilitaristes.
2)Ou la persistance des conflits ?a)Le retour des conflits sociaux-Malgré une baisse tendancielle des journées des grèves ces vingt dernières années, plusieurs éléments montrent que la conflictualité reste importante en France.Ainsi le mouvement social de 1995 ou les manifestations contre le projet de loi sur les retraites en 2003 montrent que la mobilisation reste forte même si elle porte surd'autres enjeux (la défense des conflits sociaux).
Des mouvements comme celui des routiers, des paysans, des sans papiers ou d'autres minorités culturelles ousociales attestent d'un potentiel protestataire encore élevé.b)L'arrêt de la moyennisation (cf.
aussi Tronc commun)On peut remarquer comme le fait Louis Chauvel, que la "moyennisation" est en panne et que la stagnation des revenus salariaux a accru les inégalités entre détenteursde revenus du patrimoine et ceux qui ne possèdent que le revenu de leur travail.
Ainsi, si on englobe les "ouvriers" avec les "employés", on constate le maintien d'uneclasse populaire qui reste largement à l'écart du progrès social si on la compare avec la catégorie des cadres : plus faible mobilité sociale, inégalité face au chômageet à la précarité, plus faible détention de patrimoine et inégal accès à certains biens de consommation socialement prisés- vacances ou recours au travail d'autrui(garde d'enfant, femme de ménage).c)La montée de l'exclusionLa montée de l'exclusion peut donner lieu à des lectures différentes par rapport à l'analyse de Marx.
On peut y voir une limite dans la mesure où les exclusd'aujourd'hui ne forment pas une classe sociale et ne sont pas définis par leur situation dans le mode de production.
Ils forment un groupe défini négativement (sansdomicile, sans ressources monétaires, sans travail) et sans conscience de classe.D'un autre côté, Marx parlait aussi de l'existence d'un "Lumpen prolétariat" (prolétariat en haillons) qui est à la fois une conséquence du développement capitalistequi appauvrit une partie des ouvriers et une nécessité puisque cette "armée de réserve" permet de maintenir une pression à la baisse sur les salaires.
Les exclusd'aujourd'hui pourraient alors remplir la même fonction que le "lumpen prolétariat" d'autrefois.D'un autre côté, on note qu'un certain nombre de mouvement sociaux (DAL, AC!, Attac) ont pour objet la lutte contre l'exclusion.
On ne parle plus de conflit declasse mais de nouveau mouvement social
-----------------------Karl Marx(1818-1883)..
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