Comment s'opère le financement de l'économie mondiale ?
Publié le 21/01/2013
Extrait du document
«
Les déterminants, jour après jour, de l'offre e t de la demande d'une monnaie font intervenir de nombreux éléments, certains de
nature économique, d'autres de nature politique ou encore « psychologique » :
le premier élément concerne le montant des transactions commerciales de biens et services entre le pays et le
reste du monde : si les exportations de ce pays sont supérieures à ses importations (balance commerciale
excédentaire), la demande de cette monnaie est supérieure à son offre et, logiquement, le cours de cette monnaie
s'apprécie sur le marché d es changes.
À l'inverse, un déficit commercial entraîne, normalement, une dépréciation
de la monnaie nationale.
Ce mécanisme est d'ailleurs censé auto -équilibrer le système en cas de déficit extérieur,
puisque la baisse de la valeur de la monnaie nationale fait baisser les prix internationaux des exportations qui
doivent, en principe, en être dynamisées ;
d'autres éléments interviennent cependant dans la fixation des taux de change sur le marché des changes.
En
particulier, les mouvements de capitaux spécul atifs sur les monnaies peuvent être motivés par la recherche d'un
taux d'intérêt plus élevé dans un pays ou de perspectives de plus -values sur des valeurs mobilières.
Cela peut
déclencher des mouvements d'achat et de vente de monnaies sans rapport avec la situation de la balance
commerciale.
De même, dans une situation de crise économique ou politique, des comportements de précaution
peuvent amener des capitaux à fuir une monnaie pour en rechercher une autre comme valeur refuge.
3.
La balance des paiements : construction et lecture
La balance des paiements est le document comptable qui, pour chaq ue pays, traduit sa position économique, financière et
monétaire vis -à-vis du reste du monde.
Elle enregistre, en positif, les opérations donnant lieu à une entrée de devises et, en
négatif, les opérations donnant lieu à une sortie de devises.
La balance d es paiements est constituée d'une série de balances
partielles qui s'encastrent les unes dans les autres ou se complètent :
le compte des transactions courantes (ou balance des transactions courantes) regroupe lui -même trois postes : la
balance commerciale (exportations et importations de biens), la balance des services (exportations et importations
de services), les transferts unilatéraux (dons et revenus du travail et du capital) ;
le compte de capital recense les transferts de patrimoine des personnes migrantes, les remises de dettes et les
acquisitions ou cessions d'actifs immatériels non financiers (brevets, marques, licences, etc.) ;
le compte financier (balance des opérations fi nancières) comptabilise les investissements directs, les
investissements de portefeuille, les opérations de crédit et les opérations monétaires ;
un poste « erreurs et omissions » est ajouté par convention comptable pour faire apparaître le document comme
équilibré.
La lecture des différents soldes permet d'éclairer certains aspects de la situation du pays vis -à-vis de l'extérieur :
la balance des biens et services (équilibrée, déficitaire ou excédentaire) révèle la capacité ou les difficultés du
pays à imp oser ses productions sur les marchés internationaux, donc sa compétitivité (par exemple, en 2011 pour
la France, les échanges de biens et services étaient déficitaires de 72 milliards d'euros, les échanges de services
excédentaires de 15,5 milliards d'euro s) ;
le compte financier compare les flux entrants et sortants de capitaux.
Par exemple, en 2011, le solde des IDE
étaient de − 46,5 milliards d'euros (les entreprises françaises investissent plus à l'étranger que les entreprises
étrangères n'investissent en France).
Par contre la situation était inverse pour les investissements en portefeuille
(+ 237,7 milliards d'euros) ;
Enfin, la ligne du compte financier intitulé « avoirs de réserve » révèle la position monétaire du pays, résultat de
l'ensemble des aut res flux et comptabilise les disponibilités en devises détenues par la Banque centrale.
4.
Conclusion
Les variations du taux de change d'une monnaie sont à la fois une traduction du j ugement que le marché des changes porte sur
la solidité de cette monnaie et de l'économie qui en est le support, mais aussi un instrument qui peut être manipulé pour obt enir,
sur le marché des biens et services, un avantage de compétitivité -prix particuliè rement efficace.
Ces dernières années, par
exemple, la sous -évaluation du yuan chinois, largement orchestrée par la Chine, a permis à ce pays de conquérir, sur de
nombreux créneaux, des parts de marché croissantes, au détriment notamment des pays développé s.
À l'inverse, la
surévaluation de l'euro par rapport au dollar (et donc aussi par rapport au yuan, puisque ces deux monnaies sont liées l'une à
l'autre) est un des éléments d'explication de la perte de compétitivité de certaines productions européennes.
Notions clés
Flux internationaux de capitaux.
Balance des paiements.
Marché des changes.
Investissements directs à l'étranger
Investissements de portefeuille.
Système monétaire international.
Changes fixes/ changes flottants..
»
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