Caractéristiques essentielles de l’entreprise moderne
Publié le 29/02/2020
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d’en rappeler quelques-uns : nous ne pouvons que nous contenter de le citer : « Rien ne caractérise mieux le système industriel que l’échelle de la grande entreprise moderne à statut de société anonyme. En 1962, les cinq plus grandes firmes industrielles des États-Unis avaient des actifs cumulés de plus de 36 milliards de dollars et possédaient plus de 12 % du capital global utilisé par l’industrie. Les cinquante plus grandes sociétés détenaient 1/3 des actifs industriels américains. Les cinq cents plus grandes en possédaient largement plus des 2/3. Les firmes dont les actifs dépassent dix millions de dollars, soit quelque deux mille au total, exploitent 80 % de toutes les ressources utilisées dans l’industrie des États-Unis. »
2. La technostructure, quant à elle, est une organisation de décision de groupe qui a pour but de mettre en commun les connaissances et les informations de nombreux individus. Il s’agit en effet d’atteindre des décisions qui excèdent les connaissances de chaque individu. Le fonctionnement de cette technostructure est ce qui différencie l’entreprise patronale (dirigée par un entrepreneur) de la Grande Entreprise Moderne. Dans les entreprises patronales, qui existent encore en grand nombre, le pouvoir est exerce par celui qui possède principalement le capital. Mais ce sont là, selon Galbraith, des survivances, car de telles entreprises ne sont plus adéquates aux exigences de la civilisation moderne.
3. L’entreprise moderne a besoin d’autonomie et se refuse à toute intervention extérieure. Une telle attitude est non seulement légitime mais nécessaire. En effet, « vu la nature de la prise de décision de groupe et des problèmes à résoudre, une telle autorité extérieure sera toujours incomplètement informée et, par suite, arbitraire ». Ces immixtions peuvent être de plusieurs ordres (simultanément ou alternativement) :
- d’abord, bien entendu, celle de l’État : en fait le statut juridique de la société anonyme la protège très rigoureusement contre une telle intervention.
LE NOUVEL
ÉTAT
INDUSTRIEL
de GALBRAITH
donc les prix (d’achat et de vente) et la quantité de vente (les débouchés). Ce n’est donc pas elle qui dépend du marché, mais celui-ci qui est soumis aux objectifs de la planification de celle-là. Le marché ne détermine pas les prix, ni la production, ni les profits : ce sont « les décisions planificatrices de la firme » qui les fixent. Certes, cela ne suffit pas à montrer que la grande entreprise ne fonctionne pas selon la recherche du profit maximum. Elle pourrait en effet, par décision de planification, avoir pour but cette maximisation.
En réalité, il n’en est rien. D’une part la technostructure a moins besoin du profit maximum que de certains autres éléments ; d’autre part les profits de la grande entreprise ne vont pas à la technostructure qui est pourtant l’appareil de la prise de décision et de la planification. En ce sens, la société anonyme moderne est « un instrument de planification qui transcende le marché ». Les membres de la technostructure sont des salariés de l’entreprise : en tant que tels ils n’ont aucun intérêt à la maximisation des profits. Seuls les actionnaires en profiteraient et ceux-ci, nous l’avons montré, n’interviennent pas dans les décisions de la technostructure.
Deux éléments comptent logiquement plus que le profit maximum, dans la perspective de la technostructure : le maintien de sa propre autonomie et la réduction maximale des incertitudes (deux conditions essentielles de toute planification). La technostructure, comme toute organisation, tend à assurer sa propre survie. Pour cela, elle doit préserver son autonomie puisque celle-ci lui est nécessaire pour assurer son pouvoir de décision. Dès lors les bénéfices doivent être simplement suffisants pour couvrir deux besoins essentiels : « distribuer aux actionnaires les dividendes accoutumés tout en pourvoyant aux réinvestissements de l’entreprise ». Si les bénéfices sont insuffisants pour remplir ces deux fonctions, il faudra faire appel au capital extérieur : la technostructure perdra alors l’autonomie sans laquelle elle n’est plus rien.
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