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Economies et sociétés Chapitre 1 Introduction : qu’est-ce-que l’économie ?

Publié le 04/11/2017

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Economies et sociétés Chapitre 1 Introduction : qu’est-ce-que l’économie ? « En réalité, l’histoire, la psychologie, la sociologie, le droit… étudient les mêmes objets : l’individu, les groupes, les entreprises, les administrations. La mathématisation n’est qu’une technique, mais elle force à exprimer clairement les hypothèses, à vérifier la logique de l’argument, et à tester rigoureusement grâce à la statistique. » Jean Tirole, Prix Nobel d’économie 2015 Pour Jean Tirole, l’économie n’est pas différente des sciences humaines et sociales par rapport à l’objet d’étude. Une des différences est la méthode, l’utilisation des mathématiques qu’on ne retrouve pas en histoire, en psychologie (même si on n’a de plus en plus d’histoire, de psychologie quantitative). On peut finalement trouver de la mathématisation en histoire, un peu en psychologie et sociologie. L’économie permet de simplifier, de poser des hypothèses, d’analyser des mécanismes économiques et de tester (grâce à la statistique : l’économétrie). L’économie est aussi une science empirique. La construction de l’économie s’est faite autour de la mathématisation. « L’économie est redevenue une science très ouverte car elle retrouve ces racines des 18ème et 19ème siècles, proches des autres sciences sociales et humaines. Avant de publier La Richesse des nations, Adam Smith avait écrit un livre remarquable, intitulé La Théorie des sentiments moraux. Les psychologues, à présent, le jugeraient un peu naïf, mais à l’époque, c’était un ouvrage révolutionnaire. Depuis, l’économie construit son identité autou...

« « In any case, that is what economists do.

We are storyteller operating much of the time in worlds of make believe.

We do not find that the realm of imagination and ideas is an alternative to, or a retreat from, practical reality.

On the contrary, it is the only way we have found to think about reality.

» Robert Lucas , Prix Nobel 1995 .

Un économiste crée des mondes imaginaires à partir desquels il pense la réalité.

Il simule des mondes en utilisant des données empiriques et regarde si ces mondes se comportent de manière plus ou moins proche avec le fonctionnement réel.

II.

L’économie au temps de classiques « L’économie politique, considérée comme une branche des connaissances du législateur et de l’homme d’Etat, se propose deux objets distincts : le premier, de procurer au peuple un revenu ou une subsistance abondante, ou, pour mieux dire, de le mettre en état de se procurer lui-même ce revenu ou cette subsistance abondante ; le second, de fournir à l’Etat ou à la communauté un revenu suffisant pour le service public ; elle se propose d’enrichir à la fois le peuple et le souverain.

» Adam Smith , Richesse des Nations .

L’économie, c’est aussi une science politique : c’est l’habilité du gouvernement de créer des richesses à la fois pour lui et pour le peuple. L’économiste fourni à l’Etat et à la communauté des éléments lui permettant d’enrichir les individus composant et dirigeant une société.

L’économie est une science qui étudie la création des richesses mais aussi une science qui fournit des conseils politiques au politique permettant cette création de richesses.

« Le produit de la terre, c’est-à-dire tout ce que l’on retire de sa surface par l’utilisation conjointe du travail, des machines et du capital, est réparti entre trois classes de la communauté : les propriétaires de la terre, les détenteurs du fond ou capital nécessaire à son exploitation, et les travailleurs qui la cultivent.

Pourtant, aux différentes étapes de la société, les parts du produit total de la terre respectivement allouées à chacun des classes sous le nom de rente, de produits, et de salaires, seront fondamentalement de la fertilité effective du sol, du capital accumulé et de la population, ainsi que du savoir-faire, de l’esprit d’invention et des instruments mis en œuvre dans l’agriculture.

Déterminer les lois qui gouvernent cette répartition constitue le principal problème en économie politique.

» David Ricardo , 1821 .

III.

Une vision alternative Selon Michel Foucault , l’économie politique apparait comme une science de la gouvernance, ce qui pose comme question le rôle et l’indépendance des économistes dans la construction des Etats mais aussi dans leur fonctionnement.

« Eh bien, cet instrument intellectuel, le type de calcul, la forme de rationalité qui permet ainsi à la raison gouvernementale de s’autolimiter, encore une fois ce n’est pas le droit.

Qu’est-ce que ça va être à partir du milieu 18 ème siècle ? Eh bien, évidemment, l’économie politique.

» « Vous savez bien que l’expression « économie politique » vous la voyez entre 1750 et 1810/1820 osciller entre différents pôles sémantiques.

Tantôt il s’agit, à travers cette expression, de viser une certaine analyse stricte et limitée de la production et de la circulation des richesses ».

Il présente ici la vision standard de la naissance de l’économie politique classique : l’économie traite de la création, circulation et distribution des richesses.

« Mais par « économie politique » on entend, aussi, d’une façon plus large et plus pratique, toute méthode de gouvernement susceptible d’assurer la prospérité d’une nation.

(Il reprend ce que 2. »

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