Analyses économiques de la crise alimentaire mondiale
Publié le 10/12/2012
Extrait du document
«
se retrouve plusieurs fois au cours de l’Histoire (entre 1945, où il existait une certaine p énurie
mondiale, et 197071 les prix des mati
ères agricoles ont également chut é avant de remonter en
1975).
Ainsi, la crise
était pr évisible.
En effet, la lib éralisation des échanges agricoles
internationaux a impos
é à tous les paysans et agriculteurs du monde le prix des exportateurs
les plus comp
étitifs, provoquant partout une baisse des prix agricoles.
Les stocks se
vident alors : une p
énurie mondiale survient.
Cette flamb
ée des prix n’est pas la premi ère, mais elle se distingue des pr écédentes du
fait qu’elle a touch
é des grandes parties du monde et s’est exprim ée sur presque toutes les
denr
ées vivri ères de base et mati ères premi ères agricoles, dans un contexte o ù les pays en
d
éveloppement se sont int égrés à la fois financi èrement et commercialement à l’économie
mondiale.
2/ Les racines de cette hyperflation sont diverses et se croisent.
Tout d’abord, le volume de l’offre est peu pr
évisible : les al éas climatiques affectent
fortement les r
écoltes et inciter les pays producteurs à limiter leurs exportations (s écheresses
r
écentes dans des pays fournisseurs de premier plan…).
Dans la d écennie de 2000, on a
compt
é trois fois plus de catastrophes hydrom étéorologiques (temp êtes, inondations,
s
écheresse, etc) que dans la d écennie de 1980.
La faible
élasticit é de la demande participe également à entretenir cette inflation : ce
n’est parce que les cours des prix agricoles sont
élev és que les individus sont en capacit é de
r
éduire significativement leur alimentation, surtout ceux qui n’arrivent d éjà pas à manger à leur
faim en temps normal.
Un autre des facteurs est l’afflux de capitaux sp
éculatifs dans le secteur des produits
de base (donc des denr
ées alimentaires) dans un march é mondial interconnect é. En effet, les
instabilit
és qu’ont connues les march és financiers, hypoth écaires et immobiliers mondiaux ont
pouss
é les sp éculateurs à la recherche d’actifs dont les prix allaient augmenter.
Mais qu’estce que la sp
éculation ? En s’inspirant de N. Kaldor, on peut d éfinir la sp éculation
comme une op
ération d’achat (ou de vente) d’un actif, en vue d’une revente (ou d’un rachat)
ult
érieur, lorsque cette op ération est motiv ée par la recherche d’un gain sur la base d’une
anticipation de variation du prix de l’actif.
Selon la CNUCED, le montant des investissements sp
éculatifs plac és dans les march és de
produits de base est pass
é de 5 milliards de dollars US en 2000 à 175 milliards en 2007.
La hausse des prix de l’
énergie a également contribu é à majorer le co ût de la
production agricole, notamment dans les pays en d
éveloppement.
Cette hausse s’est
r
épercut ée sur le co ût de la transformation et distribution alimentaire.
En effet, la part de
l’
énergie dans le co ût de production agricole s’ élève à 4% environ dans la majorit é des pays
d
évelopp és tandis qu’elle varie de 8 à 20% dans certains pays en d éveloppement comme le
Br
ésil, la Chine et l’Inde.
Enfin, l’OMC en condamnant les stocks de grains conserv
és par les grandes
puissances agricoles est aussi une des causes de la crise
à moyen terme. Ainsi, depuis 1992,
l’UE s’est progressivement d
ébarrass é des stocks qu’elle avait accumul és.
Or, ces stocks .
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