aide internationale & économie.
Publié le 19/05/2013
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Les pays de l’OCDE s’étaient engagés en 1964, lors de la première Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), à consacrer 1 p.
100 deleur produit national brut (PNB) à l’aide au développement, objectif ramené à 0,7 p.
100 en 1972.
À l’exception des États scandinaves et des Pays-Bas, les 21 paysmembres du Comité d’aide au développement (CAD) n’ont jamais tenu cet engagement.
De 1970 à 1990, ils ont transféré en moyenne 0,35 p.
100 de leur PNB vers lespays en voie de développement.
Cette part est tombée à 0,27 p.
100 en 1995.
Sur l’ensemble de la période, il apparaît en fait que les courbes de l’aide et des flux financiers privés suivent des évolutions inverses.
Entre 1975 et 1982, alors que l’aidepublique stagnait, les flux financiers privés (prêts bancaires, investissements directs, achats de titres) à destination du Sud en développement ont augmenté fortement,favorisés par le recyclage des pétrodollars.
Lorsque les prêts bancaires privés se sont taris après le déclenchement de la crise, l’aide publique a pris le relais.
Depuis le débutdes années quatre-vingt-dix s’est opéré un nouveau renversement.
L’aide publique, qui représentait en 1985 la moitié des flux de capitaux vers les pays en développement,n’en constitue plus aujourd’hui qu’un tiers.
En 1995, les investissements privés directs ont atteint la somme record de 160 milliards de dollars.
L’aide publique au développement fournie par les pays membres du CAD a régressé de 9 p.
100 de 1994 à 1995.
Elle atteignait pour cette année 59 milliards de dollars,dont 8,4 milliards apportés par la France, ce qui représente une baisse de la contribution française de 12 p.
100 en valeur réelle par rapport à 1994.
Une des explicationsimmédiates de cette évolution est le retrait croissant des États-Unis en matière d’assistance au développement : ce pays qui fournissait un quart de l’aide publique audéveloppement en 1985 n’en apporte plus que 12,5 p.
100, soit seulement 0,1 p.
100 de son PNB.
La politique américaine témoigne d’une lassitude plus générale des bailleurs de fonds qui, par ailleurs, doivent réduire leurs propres déficits budgétaires.
Dans un contextede difficultés économiques, les gouvernements justifient d’autant moins facilement l’aide internationale auprès des opinions publiques que l’efficacité de celle-ci est mise endoute.
Alors que les nouveaux pays industrialisés d’Asie du Sud-Est constituent des concurrents économiques redoutables, les pays les moins avancés, pour la plupart situéssur le continent africain, semblent frappés d’incapacité à se développer.
Les principales critiques portent sur le gaspillage de l’aide internationale, dont un tiers n’atteindrait jamais sa destination, ainsi que sur l’incohérence et la lourdeur desprogrammes de développement menés par les organisations internationales.
Celles-ci sont en conséquence les premières victimes des restrictions.
Le PNUD, piècemaîtresse en matière d’aide au développement, a ainsi vu ses ressources, provenant des contributions volontaires des États, baisser de 15 p.
100 entre 1993 et 1994.
3.2 La répartiton de l’aide
Les bouleversements géopolitiques jouent également leur rôle dans cette situation : avec la disparition de l’antagonisme Est-Ouest, l’intérêt stratégique de l’aide aux paysdu Sud est moindre.
Et les pays de l’Est, autrefois pays donateurs, sont devenus des réceptacles de l’aide internationale.
L’aide publique des pays de l’OCDE aux PECO-NEIn’a cessé d’augmenter, passant de 7,5 milliards de dollars en 1994 à 8,2 milliards en 1995.
La baisse de l’aide publique au développement frappe en premier lieu l’Afrique, qui en perçoit, depuis 1990, 40 p.
100, et plus largement les pays à faible revenu (dont lePNB par habitant est inférieur à 675 dollars), auxquels sont alloués 51 p.
100 de ces ressources.
L’aide est pourtant vitale pour ces pays dont se détournent les flux privés :les trois quarts de ceux-ci se concentrent sur une dizaine de pays, principalement en Asie, continent qui reçoit par ailleurs 30 p.
100 de l’aide publique au développement.
Àpeine 2 p.
100 des apports privés se dirigent vers les pays les moins avancés, leur orientation n’étant pas par nature déterminée en fonction des besoins des paysdestinataires.
La satisfaction des besoins fondamentaux des populations demeure la priorité des programmes d’aide internationale.
Principalement tournée, jusqu’aux années soixante-dix,vers l’investissement productif, la mise en place d’infrastructures économiques et la création d’« industries industrialisantes », conformément aux théories dudéveloppement alors dominantes, l’aide s’est progressivement réorientée, sous l’impulsion du PNUD, vers les secteurs administratifs et sociaux.
Un quart des ressourcespubliques affectées au développement est aujourd’hui destiné à l’éducation, à l’amélioration des infrastructures sanitaires et sociales, et à la réforme des administrationspubliques.
Un autre quart est consacré à l’agriculture, l’objectif étant de permettre aux pays les plus pauvres d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.
La multiplication des conflits régionaux et locaux a toutefois provoqué un accroissement sensible de l’aide d’urgence, au détriment de ces actions à plus long terme qui sontaussi moins spectaculaires.
Les Nations unies consacrent désormais près de la moitié de leurs ressources à l’aide d’urgence, dont la part a également doublé dans l’aidebilatérale.
Cette tendance récente s’exprime aussi dans l’implication croissante des organisations non gouvernementales, auxquelles les États délèguent de plus en plus laresponsabilité des interventions dans les pays en développement.
Or, si ces organisations peuvent répondre plus souplement aux situations de crise et développer desactions de développement très ciblées, en partenariat étroit avec les populations locales, elles ne peuvent se substituer aux acteurs publics du développement.
La réussite des nouveaux pays industrialisés d’Asie, continent qui recevait la plus grande part de l’aide internationale jusqu’aux années soixante-dix, témoigne de l’utilité decette aide lorsqu’elle s’inscrit dans une politique cohérente et volontariste de développement.
La politique engagée en faveur des pays de l’Est en transition tend égalementà montrer que l’aide internationale demeure essentielle pour atténuer les inégalités sociales engendrées par la croissance économique et les ajustements de structures.
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