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A QUI PROFITE LA CROISSANCE ?

Publié le 05/08/2012

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Les débats autour de la répartition des richesses et donc sur la question de savoir à qui profite la croissance ne sont cependant pas nouveaux. En effet, de grands économistes ont parfois eu des visions différentes sur la répartition de la croissance, mais chacun montre bien qu'elle profite à différents agents économiques. C'est notamment le cas pour Ricardo ou Say. Ainsi, pour Ricardo, la croissance était d'abord profitable aux propriétaires terriens. Selon lui, elle se répartissait entre les actionnaires qui percevaient les profits, les ouvriers qui percevaient les salaires et donc les propriétaires fonciers qui touchaient la rente. Or, en période de croissance économique il y a plus de besoins et donc on met en culture des terres de moins en moins productives, ce qui augmente la rente. Ici, la croissance profite d'abord aux propriétaires fonciers. Mais Ricardo notait également que la croissance pouvait être bénéfique aux ouvriers. En effet, en période de croissance, le salaire aura tendance à se fixer à un prix courant supérieur au prix naturel. Cela signifie en fait que le salaire fixé en fonction du jeu de l'offre et de la demande sur le marché du travail sera supérieur au salaire de subsistance, ce qui est profitable aux ouvriers.

« économique il y a plus de besoins et donc on met en culture des terres de moins en moins productives, ce qui augmente la rente.

Ici, la croissance profite d'abord auxpropriétaires fonciers.

Mais Ricardo notait également que la croissance pouvait être bénéfique aux ouvriers.

En effet, en période de croissance, le salaire auratendance à se fixer à un prix courant supérieur au prix naturel.

Cela signifie en fait que le salaire fixé en fonction du jeu de l'offre et de la demande sur le marché dutravail sera supérieur au salaire de subsistance, ce qui est profitable aux ouvriers.

Cependant, comme pour Ricardo il y a une hausse de la rente avec la croissance,cela va diminuer les profits, et même s'il en reste, la croissance semble moins favorables aux capitalistes qu'aux autres.

Say proposera par la suite une étude différentequi met encore plus en évidence l'idée que la croissance profite à tous.

Selon lui, chacun perçoit une juste contrepartie de sa participation à l'activité productive.Ainsi, le propriétaire foncier perçoit le « profit du fond de terre », les capitalistes le « profit du capital », et les salariés le « profit de l'industrie », chacun augmentantavec la croissance.

Ainsi, comme le disait Say, « personne ne récolte là où il n'a pas semé ».

Dans ces différentes théories, il apparaît alors évident que la croissanceest profitable pour tous les différents agents économiques qui participent à l'activité productive puisqu'elle augmente leurs revenus.

Mais cette augmentation estparfois inégale. On peut alors envisager que la croissance engendre des inégalités et ses limites peuvent être synonymes du fait que la croissance ne profite peut-être pas à tous. Malgré son engouement pour l'atteindre, la croissance peut se révéler inégale et dommageable pour différents agents économiques.

En effet, les inégalités entre lesménages et la destruction de l'environnement peuvent être les conséquences non bénéfiques de la croissance.La croissance peut se montrer être un facteur d'augmentation des inégalités entre les ménages.

Ces inégalités sont le fait, selon certains économistes, de la rechercheeffrénée de la croissance.

Marx va même plus loin, les inégalités entre les travailleurs et la bourgeoisie sont croissantes et ne peuvent mener qu'à la révolution destravailleurs ne supportant plus leur pauvreté.

Ceci est issu de la loi de paupérisation de Marx.

Pour lui, le capitalisme est fondé sur la recherche de l'augmentation desprofits comme M.

Weber mais Marx va plus loin en disant que ce profit est perceptible par la plus value.

La plus value étant la différence dans la force de travailentre sa valeur d'échange, qui correspond au salaire de subsistance d'un travailleur, et sa valeur d'usage, qui correspond elle à la quantité de biens produits par laforce de travail.

Cette force de travail ou la capacité à développer une certaine quantité de travail met en relief la plus-value comme fondement du capitalisme.

Ainsi,Marx établie la loi de paupérisation qui admet que face à la concurrence, les entreprises vont augmenter leurs capitaux et les substituer au travail.

En conséquence, ilva apparaître un chômage de masse aussi appelé par Marx « l'armée industrielle de réserve ».

La baisse des salaires due à ce chômage va faire augmenter la pauvretéet réduire la classe moyenne.

Le fossé entre les riches et les pauvres va se faire de plus en plus grand.

Voilà en quoi la croissance n'est pas profitable.

Elle peutpermettre d'augmenter la part des pauvres dans une société et de creuser un fossé toujours plus grand entre les riches et les pauvres.

Cet écart se retrouve dans denombreux pays faisant preuve d'une forte croissance.

En Chine par exemple, depuis le début des années 1990, le pays démontre une croissance phénoménale.

Et en2008, son PIB nominal atteint 4401 milliards de dollars alors que celui de la France est de 2865 milliards de dollars en 2008.

Néanmoins, si on examine l'Indice deDéveloppement Humain, qui mesure le niveau d'élargissement des possibilités offertes aux individus comme l'amélioration du revenu, la Chine est à 0,777 selonl'ONU et la France à 0,952 selon le FMI pour l'année 2007.

Ainsi, on peut voir que malgré une forte croissance, les individus n'en profite pas forcément ou seulementune partie des individus.

En Chine, les écarts de richesses sont encore très importants et selon Marx ne vont pas s'améliorer.

La croissance peut donc être undésavantage pour une certaine couche de la population et notamment la classe moyenne qui pourrait disparaître, toujours selon Marx.

La croissance ne menace passeulement une couche de la population mais aussi les générations futures. Si la croissance a été profitable, elle est à l'heure actuelle remise en question face aux nombreux enjeux écologiques auxquels le monde doit faire face.

En effet, lesressources naturelles utilisées pour produire toujours plus de biens sont limitées.

Ce qui pourrait être préjudiciable pour les générations à venir.

Malthus annonçaitdéjà au XVIIIème siècle dans son Essai sur le principe de population que la croissance de la population était limitée par la fertilité des sols.

En ce sens que lacroissance de la population est supérieure à la croissance des moyens de production et on peut ajouter que le taux de croissance des moyens de production tend àdiminuer.

Ainsi, la croissance de la population sera ralentit par les bornes que fixent les moyens de production.

La théorie de Malthus se voit donc remise au bout dujour car face à l'exploitation effrénée des ressources naturelles.

La recherche de la croissance s'applique donc aussi aux exploitants agricoles.

Pour nourrir lapopulation, ces exploitants doivent favoriser la croissance des moyens de production donc, augmenter la fertilité des terres.

Pour cela, des techniques pas toujoursprofitables pour les hommes ont été mises en place.

On peut prendre l'exemple des pesticides.

En effet, à partir de 1947, l'Inde a mis en place une révolution vertebasée sur l'augmentation de la production de céréales offrant des rendements à hauts potentiels.

Cependant, pour augmenter les rendements de production des céréaleset ainsi permettre la croissance, les exploitants agricoles ont utilisé des pesticides ayant des répercutions à court et long termes.

En effet, le DDT, un agent composantles pesticides, entraine l'empoisonnement des terres, la contamination de l'eau et l'apparition de souches de moustiques résistants aux pesticides.

Cet exempledémontre l'ampleur des dégâts que peut entrainer la croissance.

Les générations futures devront faire face aux dommages créés par les précédentes tout en trouvantd'autres moyens de production pour rechercher la croissance. La recherche de la croissance nous permet en partie d'affirmer qu'elle est profitable, et bien que son indicateur ne dise rien sur les agents pour qui elle s'avèrebénéfique, différents phénomènes comme le développement nous informent à ce sujet.

Les différentes théories sur la répartition nous permettent dans une autre partiede montrer à qui elle est profitable.

Cependant, si ces différents éléments explicitent les agents pour qui la croissance va être profitable, ils ne disent que peu de chosessur ceux pour qui elle sera infructueuse.

Or comme on a pu le voir, la croissance peut-être défavorable pour certains.

Depuis les années 1990, on a vu réapparaitredes critiques du productivisme, c'est-à-dire de la recherche de la croissance à tout prix.

Les alter-mondialistes prônent la décroissance avec au final, une réduction dela production de richesses.

Aujourd'hui le développement durable semble plus d'actualité, mais ce débat n'est pas nouveau puisqu'il est déjà présent à la fin des trenteglorieuses.. »

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