La mort des phoques attire l'attention sur la « mer poubelle »

« Des mammifères marins morts, comme ces loutres, sont le spectacle donné par de nombreuses plages en 1988.

La mor t des phoques attire Ï'a ttention sur la « mer poubell e » Au printe mps 19 88, des cadavr es de phoques s'échouent sur les pla ges de la mer du Nord.

Cet événement fait suite aux poissons morts et aux tapis d'al gues qui ont affecté les côtes de la Nor vège.

l' éq uilib re de l'é cosystè me en mer du Nor d est menacé.

L es mammif ères marins of frent un bien triste spec­ tac le.

De la mous se ensan­ gla ntée sort de leur gueule.

Des glair es co ulent du musea u et des yeux des phoq ues mal ades, qui halè tent et tousse nt, avant de mourir en poussant des cris plaintifs.

C' est sur la plage de Sylt , en Allemag ne, et le long des côtes du Danema rk, que l'on observe ainsi en av ril 1988 les premier s cad avres de phoques.

Des scientifiq ues supposent d'ab ord que l'épidémie est liée aux « algue s tueus es » qui ont envahi la côte norvég ienne, mais cette hypothèse est rapid ement rejetée.

Sous la press ion de l'opinion publi­ que , les méde cins et les spécial istes en écolo gie tentent de dresser de no uvea ux diag nostics.

Parmi l'éven­ ta il des caus es poss ibles, on envisage des réactions allergiques, des virus de grippe, des vers ou bien d'autres mic ro-or ganismes encore inconnus.

Les défense urs de l'environnem ent dén oncent pour leur part les poisons rejetés dans l'environnement tels que la dioxi ne, le PCB ou d'autres déche ts de l'ind ustrie chimiq ue.

On soup çonne même d'anciens maté­ riels de com bat abandon nés après la Seco nde Guerre mondiale.

Cette épidémie entraîne la mor t de plus de 10 000 phoques.

Des sc ientifiq ues néerlandais réussissent cepe ndant à en déc eler la cause.

Ils iden tifient dans le sang des anim aux touchés un virus responsable d'une maladie incurable, mais ils ne peuvent cependant en déterm iner l'origine.

Il est possible que ce virus ait été transmis aux phoque s par des chiens de traîneaux du Groen land ou des chiens malades abandon nés sur des plages.

Mais il est plus impor tant de compr endre pour quoi les phoque s se sont trouvés fragilisés devant cette atteinte, car la vérit able raison de l'apparition de l'épidémie est en fa it un affa iblissement général des défenses immunitaires des animaux.

Ceci a pour cause le « stress chimiqu e » dû à la po llution marine auquel les habi tants des mers sont exposés.

400 000 t d'acide sulfurique sont déversés dans l'océan en 1988 à A la fin des années 80, de nombreux animaux sont victimes de marées noires.

la suite des dégaz ages des bateaux de comm erce.

D'autres polluan ts tels que des dériv és phosphor és et az otés contenus dans les engrais ag ricoles atteignent la mer véhiculés par les fleuves.

Partant du plancton et des micro-or ganisme s, les pol luan ts s'introd uisent dans la chaîne alimen taire des anim aux marins.

Par exemple , le PCB mesu ré dans la vase à mar ée basse est qua tre à cinq mille fois plus conce ntré que dans la mer , plusieur s milli ons de fois dans les algues et dans les préd ateurs de poissons tels que le phoque 76 milli ons de fois.

Cette contamination est telle qu'un agent pathogène inoffensif peut détru ire le sys tème immuni taire d'un animal.

Depuis des anné es, on observe chez les phoque s des indices de dégr adation générale de leur sa nté, par exemple de mauvaises cicatris ations et une augmen tation des tumeur s canc éreus es.

Malgr é les ap pels des défenseur s de l'environ­ nement et les mesu res prises suite à la mort des phoques, la mer du Nord et la Baltique continuent d'être util isées comme des déche tteries bon marché.

Atteintes portées à l'éco­ système en mer du Nord 30 avril 1977 Accident sur la plate-forme pétrolière Bravo Un fo ra g e éch ap p e à to ut contr ôle su r l a pla te -fo rm e pétrolière Bravo sit u ée dans le champ pétr olifè re d'Ekofisk en Norvège.

Plus de 25 000 t d e pétrole brut se rép ande nt en mer du Nord.

D'innombra­ bles poissons et oiseaux sont victimes de ce tapis de pét ro le de 1 000 km'.

15 avril 1983 Interdiction de dégazage Un règle m ent international i n te rd it aux navires de d ég aze r en mer, c'est-à-dire de vidan ger leurs réservoirs.

Depuis plus de 20 ans, la ville d e Hamb ourg évacuai t ses b o ues de cu ra ge de cett e fa ço n, soit près de 300 000 t p ar an.

24-26 novembre 1987 Conférence sur la mer du Nord Le prince Cha rles, grand déf enseur de l'environne­ m ent , in au gure à Londres la d eu xi èm e conférence sur la m er du Nord en lançant un appel aux hommes politiques particip ants et exigeant des r é su ltats .

Il est décidé l'in ter­ di ction pour tous navires de tou s rejets en mer à partir de 19 89.

Été 1988 Invasion d'algues Le lo ng des côtes de la mer du Nord, de nombreuses espèces d 'a lg ues se mult ip lie nt notam­ m ent lors de tempéra tures estivales trè s élevées.

Au cours des étés 1988 et 1989, tes p la g e s se tro uve nt ainsi pol­ l u é es par des mousses vis­ que uses sécrétées par des al gues dont la croissance est du e à l'aug mentation de la qua ntité de matières orga­ ni qu es dans les eaux saturées d'engrais de la mer du Nord.

26 juin 19 95 Conflit Brent Spar Le groupe pétro lie r Sh ell r e no nce à son projet d'immer­ g er en mer du Nord la pla te forme pétrolière Brent Spar, dont il avait stoppé l'activité.

La dire ct io n du groupe doit s' inclin er face à la pression de Gr een peace qui avait appelé les automobilis tes à boycott er les postes à essence Shell.

Une expert ise montre ra que la pl ate-fo rme ne conte nait aucun produit polluant.

19 88 Accident sur la plate forme Ekofisk Le prince Charles lors de la conférence sur la protection de la mer du Nord Invasion d'algues toxiques en mer Adriatique Manifestation de Greenpeace autour de la plate forme Brent Spar 169. »