La faim dans le monde
Publié le 30/12/2018
Extrait du document
UN ÊTRE HUMAIN SUR TROIS A FAIM
Le droit à l'alimentation est un des principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme proclamée en 1948 par l’ONU. L’Acte constitutif de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), fondée en 1945, engage ses membres à « élever le niveau de nutrition et les conditions de vie des populations [et ainsi à] contribuer à libérer l'humanité de la faim ». Pourtant, aujourd'hui dans le monde, une personne sur huit ne mange pas à sa faim ; à ces quelque 800 millions d'affamés s'ajoutent 1,2 milliard de personnes souffrant de carences alimentaires graves. La sous-nutrition et la malnutrition touchent donc au total 2 milliards d'êtres humains, soit un sur trois.
La faim reste une des principales causes de mortalité dans le monde. Elle pose à l'humanité un problème d'ordre économique et technique, mais aussi politique et éthique.
LES GRANDS FOYERS DE LA FAIM
L'Asie
• Selon les estimations de la FAO, la zone Asie-Pacifique, qui concentre les deux tiers des personnes sous-alimentées de la planète, demeure la plus touchée par la faim.
• L'Asie a été particulièrement touchée dans les années récentes par les catastrophes climatiques
• Depuis plusieurs années, l'Iran connaît l'une des sécheresses les plus graves de son histoire.
• Il en est de même en Inde,
en particulier dans l'état du Gujarat. Ce pays a aussi été victime d'importantes inondations qui ont dévasté notamment les États du Bengale occidental et d'Assam.
• En Mongolie, deux hivers consécutifs très rigoureux, en 1999-2001, ont entraîné la perte de 10% du cheptel national, dont le tiers de la population, des nomades, reste entièrement
tributaire pour son mode de vie et son alimentation.
• En Corée du Nord, les aléas climatiques ont frappé une population déjà affaiblie
par des années de pénurie alimentaire : la faim y aurait fait des centaines de milliers de victimes. • De même, la situation alimentaire de l’Afghanistan continue de susciter de vives inquiétudes, des années de guerre civile et de sécheresse ayant entraîné des mouvements de population des régions rurales vers les villes ou vers le Pakistan.
L'Afrique
• En Afrique subsaharienne, c'est la malnutrition, plus que la faim, qui domine. Environ 44% de la population totale d'Afrique centrale, orientale et australe en serait affectée.
• Ces dernières années, la sécheresse a plus particulièrement frappé la partie orientale du continent et notamment l'Éthiopie et le Kenya, tandis que des inondations ont ravagé l'économie du Mozambique et que deux cyclones ont détruit quelque 200000 hectares de surfaces cultivées à Madagascar.
• Les calamités naturelles, mais aussi les conflits et les guerres civiles sont responsables de la situation alimentaire critique de nombreux pays : ainsi, au Sierra Leone,
en Angola ou en République démocratique du Congo, des déplacements de population sont à l'origine de l'augmentation de la malnutrition.
L'Amérique
• L'Amérique latine a connu récemment des crises graves liées à des cataclysmes naturels, notamment au Salvador, au Nicaragua, au Honduras et au Guatemala. Quelque 54 millions de personnes y souffriraient de malnutrition chronique.
L'inadaptation des politiques économiques
• La faim résulte aussi des politiques économiques erronées ou inadaptées, tant sur le plan national qu'international, conduites
dans les pays développés comme dans ceux en développement.
• Les politiques nationales d'abaissement artificiel des prix agricoles, sous la pression des populations défavorisées des villes, perçues comme une menace potentielle pour la stabilité politique du pays, sont conduites au détriment des producteurs locaux. Elles se sont généralisées en Afrique au cours
des années 1975-1985, entraînant une forte diminution des productions locales devenues non rentables.
• Dans de nombreux pays, les cultures vivrières traditionnelles sont menacées par un développement économique mal ciblé. Il s'agit par exemple
du privilège accordé à une agriculture industrielle destinée à l'exportation, mais tributaire des marchés agricoles internationaux. C'est aussi le cas des politiques de productions agricoles de substitution comme celle de la canne à sucre au Brésil, en vue de produire de l'alcool de consommation automobile et de réduire ainsi les importations de pétrole, qui a abouti à un fort exode des populations agricoles traditionnelles.
«
11
MILLIARDS D'HABITANTS
SUR TERRE EN 2150
Il y a dix mille ans, la Terre avait
probablement 5 millions d'habitants.
Au XVII' siècle, elle en comptait
500 millions.
Puis le rythme de la
croissance démographique s'est accru :
1 milliard d'habitants au début
du XIX' siècle, 1,65 au début du xx•,
3 milliards en 1960, 6 milliards
aujourd'hui.
Les projections
des Nations unies laissent augurer
une stabilisation autour de 11 milliards
d'individus vers 2150.
la
CNUCED (Conférence des
Nations unies sur le commerce
et le développement), le nombre
de personnes vivant avec moins
de 1 dollar par jour passera de 307
à 420 millions entre 2002 et 2015.
L'inadaptation des politiques économiques
• La faim résulte aussi des politiques
économiques erronées ou
inadaptées, tant sur le plan national
qu'international, conduites
dans les pays développés comme
dans ceux en développement.
�-------------1 ·Les politiques nationales
• La densité démographique n'explique
pas la faim.
Les deltas surpeuplés
de l'Asie ne connaissent pas la faim,
alors que des pays peu peuplés comme
la République démocratique du Congo
ou la Zambie, qui pourraient sans peine
nourrir une population vingt fois
plus nombreuse, demeurent dans
une situation de difficulté alimentaire.
LES CAUSES ÉCONOMIQUES
La pauvreté
• La prédominance de la faim dans
une grande partie du monde est surtout
liée à la pauvreté.
La demande
alimentaire est limitée dans la majorité
des cas par l'absence de revenus,
qui empêche les populations
de se nourrir à leur faim.
enceintes ou allaitantes, malades
et personnes âgées, personnes
réfugiées ou déplacées.
• La faim existe dans tous les pays.
Comme les pays pauvres ont leurs
privilégiés bien nourris, les pays riches
ont leurs pauvres malnutris.
L:Amérique
du Nord, l'Europe, le Japon n'ont pas
éliminé complètement la pauvreté
et la faim.
En France, les pouvoirs
publics ont institué en 1989 le revenu
minimum d'insertion (RMI), qui doit
d'abord permettre aux plus démunis
de se nourrir.
Des initiatives privées
contribuent aussi à limiter
la malnutrition, comme celle des
du cœur
lancés en 1985
par Coluche,
qui fonctionnent
pendant la
saison d'hiver.
• Mais le point
extrême de
la pauvreté
et donc de la détresse alimentaire
se rencontre dans les 49 pays les moins
avancés (PMA), dont 28 pour la seule
Afrique.
Selon les estimations de d'abaissement
artificiel des prix
agricoles, sous la pression des
populations défavorisées des villes,
perçues comme une menace potentielle
pour la stabilité politique du pays,
sont conduites au détriment des
producteurs locaux.
Elles se sont
généralisées en Afrique au cours
des années 1975-1985, entraînant
une forte diminution des productions
locales devenues non rentables.
• Dans de nombreux pays, les cultures
vivrières traditionnelles sont menacées
par un développement économique
mal ciblé.
Il s'agit par exemple
du privilège accordé à une agriculture
industrielle destinée à l'exportation,
mais tributaire des marchés agricoles
internationaux.
C'est aussi le cas
des politiques de productions
agricoles de substitution comme
celle de la canne à sucre au Brésil,
en vue de produire de l'alcool
de consommation automobile
et de réduire ainsi les importations
de pétrole, qui a abouti à un fort
exode des populations agricoles
traditionnelles.
• Les subventions agricoles accordées
par la plupart des pays industrialisés
favorisent la production d'excédents
qui peuvent être exportés à des prix
inférieurs aux prix du marché intérieur,
faisant ainsi chuter les cours mondiaux
au détriment des producteurs
nationaux moins subventionnés.
La dette
·Pendant les années 1970-1980,
la plupart des pays ont contracté
des emprunts considérables à taux
variable, en vue de réaliser des projets
pas toujours dictés par l'urgence.
L:augmentation des taux d'intérêt
a placé la plupart des pays d'Amérique
latine et d'Afrique en situation
de cessation de paiement.
• Les mesures drastiques appliquées
dans les pays surendettés pour rétablir
les grands équilibres, sous la pression
des organismes financiers comme
le Fonds monétaire international,
ont entraîné une forte diminution
du pouvoir d'achat moyen
de la population.
Les inégalités agricoles
entre le Nord et le Sud
• Les trois quarts des 800 millions
d'affamés dans le monde sont
des paysans.
Ceux-là mêmes qui
devraient nourrir leurs concitoyens
n'arrivent plus à nourrir leurs
familles.
La faute en incombe
aux conditions difficiles de la pratique
agricole dans certains pays du Sud
(sols pauvres, aléas climatiques,
manque d'eau, etc.), mais aussi
au manque de productivité
de ces agriculteurs.
•
En soixante ans, de 1940 à 2000,
l'écart de productivité entre l'agriculture
la moins performante du monde
et l'agriculture la plus performante
est passé de 1 contre 10 à 1 contre 2000.
· Les exploitations agricoles les
plus performantes atteignent
aujourd'hui une productivité d'environ
20 000 quintaux d'équivalent céréales
par travailleur et par an, contre
10 quintaux pour un paysan du Sud
travaillant à la main.
• Ces gains de productivité ont entraîné
une très forte baisse des prix agricoles :
selon les produits, ceux-ci ont été
divisés par 2, 3 ou 4 au cours
de la seconde moitié du xx• siècle.
• Seuls 2% des actifs agricoles
dans le monde possèdent un tracteur
(28 millions de tracteurs pour
1,3 milliard d'agriculteurs).
Quelque 400 millions d'agriculteurs
dans le monde travaillent avec
un outillage strictement manuel,
sans engrais ni variété de plantes
ou race d'animaux sélectionnée.
LES CAUSES SOCIOCULTURELLES
• Certains fadeurs socioculturels
accroissent les risques de famine
et de malnutrition chronique.
---..
• Des tabous religieux comme
les vaches sacrées en Inde,
le statut social particulier de la femme
- à ta fois mère et ménagère, sans
être informée sur les principes
de la nutrition ni sur les dangers
des maternités précoces et trop
rapprochées-.
l'analphabétisme
généralisé, la précarité de l'emploi
ou le chômage sont autant
de fadeurs qui peuvent se cumuler
et entraîner la malnutrition
en même temps que la misère.
LES CAUSES POLITIQUES
• La privation de nourriture a été
utilisée au cours de l'histoire, et
continue de l'être, comme une arme
politique ou militaire.
Le xx• siècle
en est riche en exemples.
La privation
systématique de nourriture aux paysans
ukrainiens par Staline en 1932-1933
a fait huit millions de morts environ.
La nourriture a été utilisé comme
arme contre la sécession du Biafra
(1967 -1969 ).
L:aide humanitaire
a été prise en otage pendant la guerre
dans l'ex-Yougoslavie, notamment lors
du siège de Sarajevo.
Les déplacements
de population en Éthiopie destinés
à obtenir le contrôle politique du pays
par le parti unique au pouvoir se sont
soldés par la mort de centaines
de milliers de personnes forcées
d'abandonner leurs cultures.
•
Les embargos commerciaux décrétés
à l'encontre de pays comme Cuba
ou l'Irak pour des raisons politiques
ont des effets alimentaires certains
sur les populations concernées.
r------,.-..., .
Les
conflits
et les
• Les déplacements de population
en Angola (2,7 millions de personnes)
et en République démocratique
du Congo ( 16 millions de personnes)
sont à l'origine de l'augmentation
de la malnutrition dans ces pays.
Dans ce dernier pays, dont le potentiel
agricole est important, au cours
des dix dernières années, la proportion
de personnes sous-alimentées
au sein de la population est passée
de 35% à 64%.
L'ACTION INTERNATIONALE
Depuis 1945, le problème
de la malnutrition est devenu
un enjeu international, incitant
les pays et les institutions
internationales à adopter des mesures
de lutte contre la faim dans
/e monde.
lES OBJECTIFS DE L'AIDE
• Lors du Sommet mondial de
l'alimentation de 1996, les délégués
ont promis de réduire de moitié
le nombre de personnes souffrant
de la faim dans le monde, pour
le ramener à environ 400 millions
à l'horizon 2015.
Pour atteindre
cet objectif, il faudrait que la baisse
moyenne par an s'élève à 22 millions
d'individus, contre 6 millions
actuellement.
À cette fin,
l'investissement en direction des pays
en voie de développement devrait
être de 191 milliards d'euros par an.
Il en est loin.
• L:aide alimentaire est versée
par les pays riches sous une forme
bilatérale ou multilatérale, sous l'égide
d'organismes internationaux.
Une troisième forme d'aide est assurée
nro•"ni.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La faim dans le monde
- A-t-on besoin de la philosophie dans un monde où l'on meurt de faim ?
- la faim dans le monde
- 1970 – 1979 : LA FAIM DANS LE MONDE
- La faim dans le monde