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EXPEDITIONS SCIENTIFIQUES : TARA, UN VOILIER POUR LA PLANETE

Publié le 27/04/2014

Extrait du document

 

I. LA GOÉLETTE TARA ET SES MISSIONS AUTOUR DU MONDE

Depuis 2003, le fonds de dotation Tara Expéditions co-organise des 

missions scientifiques à travers le globe avec pour principales thématiques 

l'océan et le changement climatique. A bord du voilier Tara, scientifiques 

et marins sillonnent les océans et travaillent ensemble pour collecter des 

données et récolter des échantillons qui sont ensuite étudiés dans des 

laboratoires du monde entier. A l'occasion de chaque mission scientifique, 

l'équipe de Tara Expéditions se mobilise pour partager avec le grand 

public ses connaissances sur le monde des océans. 

A) D'« ANTARCTICA « A «TARA« 

En 1989, la goélette Antarctica, nom originel de Tara, sort du 

chantier de la Société française de constructions navales (S.F.C.N.) à 

Villeneuve-la-Garenne. C'est alors l'un des plus grands dériveurs polaires 

jamais construits. Conçu par l'ingénieur Michel Franco et les architectes 

Luc Bouvet et Olivier Petit, ce voilier pèse 120 tonnes, mesure 36 mètres 

de longueur, 10 mètres de largeur, et possède deux safrans. A la 

demande de son propriétaire, l'explorateur Jean-Louis Étienne qui rêve de 

naviguer dans les extrêmes géographiques, il a été construit sans quille, 

afin de limiter sa prise dans la glace. Ses formes arrondies lui permettent 

d'être soulevé par la banquise plutôt que d'être broyé par la compression 

des glaces. Antarctica présente également d'autres particularités : il est 

doté d'une coque en aluminium, matériau qui supporte bien les basses 

températures, et d'un dôme en PVC (polychlorure de vinyle) qui permet 

de conserver à l'intérieur de l'habitacle la chaleur des rayons du soleil. 

Jean-Louis Étienne fera avec Antarctica cinq ans d'expédition en 

Antarctique, en Patagonie et au Spitzberg. 

En 1999, le navigateur néo-zélandais Peter Blake rachète le voilier 

pour servir la cause environnementale. Rebaptisée Seamaster, la goélette 

reprend le cap de l'Antarctique pour une mission d'un an. En décembre 

2001, alors qu'il a quitté les glaces pour étudier les effets des rejets 

industriels dans l'Amazonie, Peter Blake est assassiné à bord de sa 

goélette par des pirates. 

« plusieurs capitaines se relaient pour conduire une équipe de scientifiques du Groupe de recherche en écologie arctique (G.R ,E.A.) afin d'étudier la faune et la flore de territoires encore vierges sur la côte est du Groenland, puis pour mener un groupe de malentendants en Géorgie du Sud, ou encore pour aller en Antarctique avec des artistes tels que le photographe brésilien Seb astiâo Salgado.

Puis Tara repart en Géorgie du Sud avec à son bord la navigatrice Ellen MacArthur, pour une mission avec le Bristish Antarctic Survey d'observation des glaciers et des populations d'otaries, et le recensement de deux espèces de pétrels.

Cet te expédition achevée, Étienne Bourgois et Jean Collet, le premier skipper d'Antarctica, naviguent dans les canaux de Patagonie pour valider les derniers choix techniques de sa prochaine mission Arctique. C) L'EXPÉDITION «TARA ARCTIC» (2006 -2008) : DIX -HUIT MOIS DE DÉRIVE À TRAVERS LA BANQUISE Pendant cinq cent sept jours (du 3 septembre 2006 au 21 janvier 2008), Tara et son équipage dérivent au milieu de la banquise pour étudier l' état de la glace, mais aussi celui de l'océan et de l'atmosphère aux abords du pôle Nord (fig.1).

Tara s'est fait volontairement emprisonné par les glaces et a dérivé pendant un an et demi, avec le mouvement de la banquise.

Organisée à l'occasion de la quatrième Année polaire internationale (qui s'est déroulée en fait de mars 200 7 à mars 2009), cette dérive est couplée au programme scientifique européen Damocles (Developing arctic modelling and observing capabilities for long -term environmental studies) ayant pour mission d'observer et comprendre les effets du réchauffement climat ique en Arctique. D) SUR LES TRACES DU « FRAM » La première dérive arctique a été réalisée par l'explorateur norvégien Fridtjof Nansen lors de l'expédition maritime menée de 1893 à 1896 à bord du Fram, une goélette à trois mâts aux formes rondes et à la coque en bois de plus de 80 centimètres d'épaisseur.

Nansen et ses douze équipiers dérivèrent durant trois hivers sans néanmoins atteindre le pôle Nord.

Il faudra beaucoup moins de temps à Tara (seulement dix -huit mois) pour réitérer cet exploit historique.

Le 11 juillet 2006, Tara quitte le port de Lorient avec à son bord des scientifiques, des marins, un médecin, un cameraman et un opérateur radio russe.

A terre, Étienne Bourgois et Jean -Claude Gascard, chercheur à L.O.C.E.A.N.

(laboratoire d'océanographie et d u climat, expérimentations et approches numériques) et coordinateur du programme Damocles, chapeautent cette mission. Une fois les 800 de latitude nord atteints, après deux mois de navigation depuis la France, le voilier polaire s'amarre à un floe, une pl aque de glace de plus de15 kilomètres carrés.

L'équipage y installe sa base scientifique.

Mais la banquise est loin d'être figée.

A plusieurs reprises, le floe se disloque, obligeant Grant Redvers, le chef d'expédition,. »

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