Essai(la sécurité environementale)
Publié le 10/02/2015
Extrait du document
«
Le retentissement médiatique des pollutions ou catastrophes écologiques notamment les
marées noires, les destructions d'habitats entraînant une perte de la biodiversité avec la
disparition de plusieurs espèces de végétaux et d'animaux 2
ainsi que la montée en puissance
des Partis écologiques, particulièrement dans le Nord de l'Europe, ont permis d'éveiller les
consciences.
Cependant, l'intégration effective des impératifs liés à la protection de l'environnement et de la
diversité biologique dans les politiques de développement fut le résultat d'un processus marqué par des
conflits incessants entre les enjeux d'ordre écologiques et ceux d'ordre économiques et commerciaux.
Au Maroc, la conscience écologique s’est développée depuis le Sommet de Rio en 1992 et a
obtenue une nouvelle dynamique par l’adoption de la nouvelle Constitution l’année dernière.
La nouvelle Constitution marocaine adoptée en juillet 2011 a ancré le principe du
développement durable et la protection des ressources naturelles en reconnaissant le droit à
l’accès à l’eau et à un environnement sain, et au développement durable (Art.
31).
Par la
reconnaissance du rôle des ONG (Art.
12), la nouvelle Constitution a aussi renforcé le mandat
et la légitimité de la société civile engagée dans la protection de l’environnement et la lutte
contre le réchauffement climatique.
D’après les études les plus récentes, 93% de l’énergie consommée par le Maroc est importée.
Ce chiffre témoigne de l’importante dépendance énergétique du Royaume.
Près de 50% de la
population marocaine vit directement de l’agriculture.
Or, du fait de l’aridité de terres très
dépendantes de la pluviométrie, ce secteur est fortement tributaire des variations climatiques.
Enfin, les ressources naturelles marocaines sont à caractère hautement patrimonial.
Ces données structurelles font que, en empruntant la formule lapidaire, « le Maroc vit de son
environnement ».
La question du changement climatique possède une très grande acuité au Maroc puisqu’elle
ne concerne pas simplement le cercle restreint des spécialistes mais touche directement la
population, fortement dépendante de l’agriculture.
La problématique environnementale est, en
effet, très liée à celle de la sécurité alimentaire.
Les premiers travaux sur les infrastructures
ont donc été directement reliés à cette question.
Il en est ainsi des premiers barrages construits
dans les années 60.
Or, ce que l’on constate, c’est l’inadaptation des infrastructures aux défis récents posés par les
changements climatiques.
C’est pour cette raison que nous pouvons parler d’une phase de
transition.
Ainsi, les inondations survenues à Casablanca en 2010 et à Tanger en 2008 et 2009
seraient dues, d’une part, à l’inadaptation des infrastructures et, d’autre part, aux difficultés de
prévoir le nouveau cycle de l’eau.
Cette double causalité démontre la nécessité du dialogue
entre les différentes disciplines que sont l’ingénierie, la climatologie et l’importance d’une
volonté politique forte pour coordonner les différentes actions.
Par ailleurs, le Maroc connait actuellement une phase de solidification de sa politique
environnementale.
Plusieurs instruments législatifs sont en vigueur ou en phase de
préparation.
La Charte Nationale de l’Environnement a été impulsée par les plus hautes
instances en 2009, une loi-cadre est en préparation pour son opérationnalisation.
Le préambule et les articles 31 et 35 de la nouvelle constitution consacrent l’importance du
secteur de l’environnement.
Cette volonté nationale doit être mise en relation avec la participation du Maroc à la quasi-
totalité des organisations onusiennes ayant trait à l’environnement.
A titre indicatif, le
Royaume est partie à 85 accords multilatéraux.
Cette très grande activité internationale a
22 Les catastrophes de Seveso en Italie, en 1976, de Bhopal en Inde, en 1984, et de Tchernobyl en Ukraine, en
1986 ; au titre des marées noires, le 24 mars 1989, le pétrolier Exxon Valdez s'est échoué dans la Baie du prince
William, Alaska déversant 41 000 tonnes de brut qui affectent plus de 2000 km de côtes (Science et Vie, mars
2010)..
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