Zobel, Joseph - littérature française.
Publié le 30/04/2013
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Zobel, Joseph - littérature française. 1 PRÉSENTATION Zobel, Joseph (1915-2006) écrivain français, chantre de la créolité, reconnu notamment pour son roman la Rue Cases-Nègres. 2 DE LA PLANTATION À FORT-DE-FRANCE Né dans une plantation sucrière de Rivière-Salée, dans le sud de la Martinique, Joseph Zobel, fils de la nourrice des enfants des propriétaires et d'un cocher, est élevé par sa grand-mère, Amantine (« Man Tine «) ouvrière agricole dans la plantation. Celle-ci quitte son logement à la plantation pour se rapprocher de l'école de son petit-fils. Élève brillant, il obtient une bourse qui, bien que modique, lui permet de continuer ses études jusqu'au baccalauréat, qu'il passe à Fort-de-France en 1936. Il aimerait poursuivre ses études (notamment suivre des études d'architecture à Paris) mais, n'ayant pas obtenu de bourse, est contraint de les abandonner. Il travaille alors comme secrétaire comptable pour le service de Ponts et Chaussées dans les villages de Diamant et de Saint-Esprit au sud de la Martinique, puis pendant la Seconde Guerre mondiale comme répétiteur et surveillant d'externat dans son ancien lycée (lycée Schoelcher) de Fort-de-France. Il devient alors assistant du proviseur (son ancien professeur, M. Louis, devenu le premier proviseur noir de la Martinique), chargé de gérer les dossiers des élèves. Parallèlement, il écrit et publie dans la revue Tropiques (co-fondée par Aimé Césaire) ses premières nouvelles, empreintes de régionalisme -- elle seront réunies en 1946 dans un recueil publié sous le titre Laghia de la mort. Il écrit ce qu'il regrette de ne pas trouver en librairie, des textes qui parlent de sa terre, des hommes qui y vivent et de sa langue, le créole. Aimé Césaire, qui enseigne alors dans le même lycée que lui, l'encourage à écrire un roman. En 1940, il achève son premier roman, Diab'-là, qui raconte la conquête de la liberté par un paysan martiniquais. Son texte est censuré par l'administration de Vichy pour son caractère « subversif, contestataire et provocateur «. À la fin de la guerre, lorsqu'un gouverneur gaulliste reprend les rennes de la Martinique en 1945, Joseph Zobel entre à son service en tant qu'attaché de presse et responsable de l'action culturelle. Diab'là est alors publié. Le suicide du gouverneur renvoie Joseph Zobel au lycée Schoelcher. 3 DE PARIS À DAKAR En 1946, Joseph Zobel s'installe en métropole avec son épouse et ses trois enfants, suit des cours d'art dramatique, de littérature et d'ethnologie à l'université de la Sorbonne, puis devient professeur adjoint dans un lycée de Fontainebleau. Il commence la rédaction de son plus grand succès, la Rue Cases-Nègres, qu'il publie en 1950. Ce roman autobiographique, qui relate son enfance en Martinique, reçoit le prix des lecteurs de la Gazette des lettres. Il est adapté au cinéma en 1982 par la réalisatrice martiniquaise Euzhan Palcy (lion d'argent à la Mostra de Venise). Pendant ces années, il publie également les romans les Jours immobiles (1946), la Fête à Paris (1953, roman également autobiographique), et écrit des poèmes, qu'il présente dans plusieurs festivals. En 1957, désireux de découvrir l'Afrique, il profite des ses relations, notamment de sa rencontre avec le poète et président Léopold Sédar Senghor, pour devenir directeur de lycée en Casamance, au Sénégal, avant de s'installer à Dakar comme surveillant général de lycée. Quelques années plus tard, en 1960 -- après l'accession à l'indépendance du Sénégal --, il est détaché au ministère de l'Information. Il crée un service culturel pour Radio-Sénégal, produit des émissions culturelles et éducatives et participe activement au festival Arts nègres. Il enseigne parallèlement la littérature française et la diction, et anime des ateliers pour la jeunesse. Il raconte son expérience sénégalaise dans Et si la mer n'était pas bleue (1982) et Mas Badara (1983), et profite de son séjour pour écrire un recueil poétique, Incantation pour un retour au pays natal (1965). 4 RETRAITE ET RÉÉCRITURES En 1974, de retour en France métropolitaine, Joseph Zobel prend sa retraite, s'intéresse à l'art floral japonais, au jardinage, au dessin, à la sculpture et à la poterie. Il entreprend parallèlement un travail de réécriture sur Laghia de la mort, sur les Jours immobiles, qui deviennent les Mains pleines d'oiseaux (1978), et sur la Fête à Paris, retitrée Quand la neige aura fondu (1979). Il continue sa quête poétique très personnelle en publiant Poèmes de moi-même (1984), Poèmes d'amour et de silence (1994, livre-objet où se mêlent poèmes, extraits de son journal et aquarelles) et Le soleil m'a dit (2002). En 2002, il publie également un recueil de nouvelles inédites, Gertal et autres nouvelles. Chevalier de la Légion d'honneur en 1998, lauréat du Grand Prix du livre insulaire d'Ouessant en 2002, Joseph Zobel est un artisan de la créolité qui, à travers tous ses ouvrages, a su raconter son « antan-lontan « martiniquais avec une authenticité créole et un réalisme social reconnus aujourd'hui à travers le monde. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
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