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Y a-t-il un plaisir d'imaginer ?

Publié le 07/01/2006

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Que de grand'mères qui prennent leur petit-fils pour un petit sot ! Mais l'enfant né malin attise la manie de raconter, les sempiternelles répétitions de la vieillesse conteuse. Ce n'est pas avec ces fables fossiles, ces fossiles de fables que vit l'imagination de l'enfant. C'est dans ses propres fables, c'est dans sa propre rêverie que l'enfant trouve ses fables, des fables qu'il ne raconte à personne. Alors, la fable, c'est la vie même. »   Il faut cependant souligner la puissance de ce plaisir d'imaginer, et mettre en valeur la relation que chacun entretient avec sa propre imagination - on pourra reprendre l'exemple de l'enfant que donne Bachelard. L'imagination apparaît alors comme constitutive de tout être humain, et le plaisir d'imaginer comme un de ses plaisirs majeurs. Apparaît alors une tension entre le plaisir d'imaginer, très important pour l'homme, et l'exigence d'un rapport aussi peu illusoire que possible au réel, nécessaire pour que la vie de l'homme soit viable à long terme.     * Les conditions auxquelles on peut concevoir un plaisir d'imaginer non illusoire Marcuse, Eros et civilisation « En tant que processus mental indépendant, fondamental, l'imagination a une valeur de vérité propre, qui correspond à son expérience propre, celle du dépassement de la réalité humaine antagonique. L'imagination envisage la réconciliation de l'individu avec le tout, du désir avec sa réalisation, du bonheur avec la raison. Alors, que cette harmonie a été rejetée dans le domaine de l'utopie par le principe de réalité régnant, l'imagination insiste sur le fait qu'elle doit et peut devenir réelle, que derrière la fiction réside le savoir.

L’interrogation « y a-t-il « équivaut à « existe-t-il ? «, « peut-on trouver «. C’est une question demandant d’enquêter sur l’existence ou la non-existence d’un certain objet. L’objet ici concerné est un « plaisir d’imaginer «.

Le plaisir se définit comme une satisfaction, physique ou psychique, due généralement l’obtention ou à la possession d’un certain objet, que celui-ci soit matériel ou non. Il est souvent conçu comme un état passager, par opposition notamment à l’état de satisfaction durable que représenterait le bonheur. Imaginer, c’est exercer son imagination, c’est-à-dire une faculté proprement humaine par laquelle nous serions capables de créer des images, des pensées inexistantes telles quelles dans la réalité.

Ce qui est en jeu ici est l’existence d’un lien entre plaisir et imagination, celle-ci étant comprise comme une activité et un processus, comme le montre l’emploi de l’infinitif. Il faudra se demander d’abord si ce lien peut exister, puis déterminer de quel type de plaisir il s’agit dans l’activité d’imagination. Où se situe le plaisir dû à l’imagination ? Réside-t-il dans la satisfaction de créer des pensées nouvelles, inattendues, c’est-à-dire dans une certaine fantaisie permise par l’imagination ? Ou faut-il envisager le lien de l’imagination au réel, et considérer que c’est la prise de distance par rapport à un réel potentiellement contraignant et pénible qui provoque le plaisir d’imaginer ? Dans ce cas, le plaisir d’imaginer ne serait-il pas un plaisir néfaste car provoqué par une fuite hors du monde, une perte de conscience du monde ? – et alors il faudrait préférer peut-être au plaisir d’imaginer un plaisir pris à la conscience du réel et à l’action sur le réel.

Interrogez-vous sur la nature de l'imagination. En quoi peut-on la considérer comme une activité plaisante ? Se limite- t-elle au plaisir ? Traditionnellement, l'imagination a plutôt mauvaise presse en philosophie. Ainsi, dans les Pensées, Pascal la décrit ainsi : " C'est cette partie dominante dans l'homme, cette maîtresse d'erreur et de fausseté, et d'autant plus fourbe qu'elle ne l'est pas toujours, car elle serait règle infaillible de vérité, si elle l'était, infaillible du mensonge. " Pascal insiste ici sur l'aspect le plus néfaste et intrinsèquement pernicieux de l'imagination. Là où l'on pourrait faire preuve d'indulgence et pourquoi pas, d'admiration à l'égard de cette faculté en la considérant par exemple comme une qualité, Pascal en fait systématiquement un défaut parce qu'elle est, de manière consubstantielle, une maîtresse d'erreur et de fausseté. L'imagination nous éloigne de la vérité, elle nous pousse à consulter nos désirs ou nos fantasmes plutôt que notre raison. Mais peut-être est-ce pour cela qu'il y a un plaisir à imaginer... Il convient cependant de distinguer un plaisir dont nous pouvons tirer bénéfice (songez à l'art par exemple), d'une imagination plutôt néfaste, celle-là même dont nous parle Pascal. Car le plaisir lié à l'imagination peut toujours nous faire préférer la rêverie à une réalité terne ou âpre...

« Bien que Philippe le Bel ait mis en place, sous son règne, les fondations des institu­ tions administratives de l'État moderne, cette conception d'un gouvernement fort et centralisé est mal comprise.

S'il est en quête permanente de fonds pour financer ses en­ treprises guerrières, il doit en outre édicter certaines me­ sures destinées à assainir l'économie monétaire frap­ pée d'instabilité chronique .

La bonne monnaie forte, ba­ sée sur l'or et l'argent, instau­ rée par Louis IX est mise à mal par le roi et ses conseillers.

Pour faire baisser la dette royale, le roi décide de diminuer le poids de mé­ tal fin et d'augmenter le nombre de pièces dévaluées.

Mais cet artifice budgétaire, s'il ne procure à l'État que des bénéfices éphémères, entraî­ ne, en revanche, le vif mécon­ tentement de toute la popu­ lation et en particulier celui des seigneurs, des rentiers du sol et des salariés payés en monnaie dévaluée.

Conscient de ce problème, le roi tente, par deux fois, en 1306 et 1313, de revenir à la "bonne mon- naie".

En 1306, le rétablisse­ ment trop brusque, provoque la hausse indirecte des loyers et des fermages.

Ces mesures de déflation frappent lourde­ ment le petit peuple des villes à qui les propriétaires demandent que leur dû soit payé en monnaie forte.

Le pays au bord de la crise Le 30 décembre 1306, la foule gronde sous les fenêtres du Temple.

Le peuple en colère pille les maisons des bour­ geois .

Les émeutiers vident les tonneaux, saccagent et brûlent le logis d'Étienne Bar­ bette qui dirige la Monnaie royale.

Philippe le Bel, contraint de se réfugier au Temple, est assiégé dans son donjon.

Il le restera pendant deux longs jours.

Dans tout le pays, la situation ne cesse de se dégrader .

Le royaume prospère dont a hé­ rité le fils de Philippe Ill le Hardi ne peut surmonter ni la succession de mauvaises ré­ coltes ni la guerre et les mani­ pulations financières et fis- ~EDITIONS ~ATLAS UNE MONNAIE À LA VALEUR CONSTAMMENT INSTABLE S'Il est parcimonieux pour lui-même, Philippe le Bel, premier des rois qualifiés de "faux-monnayeurs", dépense sans compter pour les fêtes de la cour et la grandeur de la monarchie.

Les guerres et la réorganisation de l'administration du royaume coûtent cher.

Plusieurs dévaluations s'enchaînent pour pallier le manque de liquidité et la raréfaction de l'or et de l'argent.

Dans les ateliers royaux, on frappe quantité de pièces dont la valeur et le poids, en or ou en argent, sont très Inférieurs à ceux des anciennes monnaies.

Les seigneurs et les barons sont furieux contre le pouvoir royal qui veut limiter leur privilège de frapper monnaie et de posséder de la vaisselle d'or.

(Cl-contre, enluminure représentant l'atelier d'un orfèvre) cales qu'elle entraîne.

Les charges sont de plus en plus lourdes.

Alimenter le budget de l'État.

payer les rentes et les agents de l'administration trop nombreux, entretenir les garnisons des forteresses royales, maintenir le train de vie de la cour, achever les tra­ vaux du palais de la Cité de­ mande des sommes considé­ rables.

Le pays est exsangue.

Les laboureurs, les mar­ chands, les bourgeois et les petits nobles, qui vivaient ja­ dis dans une certaine opulen­ ce, sont au bord de la ruine.

Les dévaluations successives diminuent considérablement le pouvoir d'achat et nuisent au développement du com­ merce.

Lorsque Philippe le Bel meurt, le 29 novembre 1314, la France tout entière est prê­ te à se révolter.

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