Y-a-t-il contradiction en réel et désir?

Le désir, voilà un élément capital de l’essence humaine. La source peut être positivecomme l’affirme Aristote : « le désir est l’appétit de l’agréable » ou  négative « l’inquiétude qu’un homme ressent en lui-même par l’absence d’une chose qui lui donnerait du plaisir si elle était présente, c’est ce que l’on nomme désir » selon Leibniz mais son intensité lui est propre. Il est bien différent du besoin puisqu’il met en relation l’esprit et l’imagination au monde qui nous entoure que l’on peut estimer comme réel. Alors, quelle corrélation peut bien lier désir et réel ? Unité ? Appartenance ? Distinction ? Contradiction ? Il ne semble pas que désir et réel soient compatibles puisque le rapport du désir à son objet peut être considéré comme ambigu, voire paradoxal : le désir vise l’objet, donc la fin du désir ; on peut même affirmer en ce sens que le désir du réel  vise à se détruire lui-même. Néanmoins,  le désir veut trouver une forme, une réalité idéale ; or la recherche n’est pas systématiquement atteinte dans le réel : rien ne paraît combler le désir, il y a toujours un défaut, une frustration. Faut-il alors penser que le désir ne peut pas s’éteindre dans le réel et qu’il y renaît perpétuellement ? Quand il s’agit de satisfaire un désir, sa limite pourrait correspondre aux limites du réel, mais cela n’empêche pas forcément de continuer à désirer. Ainsi, le désir n’impliquerait pas son épuisement mais semblerait toujours se renouveler. Alors, la satisfaction partielle du désir pourrait le relayer, le relancer, et mieux encore le créer à nouveau.