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XVIIe siècle = UN SIECLE DE CODIFICATIONS

Publié le 23/05/2012

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XVIIe siècle = UN SIECLE DE CODIFICATIONS

 

Fondation de l’Académie française

Dictionnaires (Richelet, Furetière, Académie)

Grammaires (Port Royal)

 

■ Descartes, parution du Discours de la méthode (1637) = 1er ouvrage de philo en français. Remarquable. Alliance de la RAISON – Langue fr.

+ Jusqu’aux env. 1680, la majorité des manuels de français reste publiée en… latin.

 

■ Epoque des Remarqueurs : qui observent la langue française et prescrivent le bon usage (ex : Vaugelas). Mouvement d’épuration initié par Malherbe.

Attention toute particulière aux emplois concurrents (ex : -tel emploi à l’écrit ; -tel emploi dans la conversation). Ex : particules, absentes à l’oral ; si on à l’oral / si l’on à l’écrit…

On tente de circonscrire ces variations = variations du bon usage, « idéal de pureté, de netteté et de clarté » : se situe hors des provincialismes, du langage populaire et des mots bas, des archaïsmes, des langues techniques, des latinismes pédants.

Modèle du style selon Vaugelas : Nicolas Coeffetau, auteur de l’Histoire romaine, 1621.

// 1630-1660 : avènement de l’idéal de l’honnête homme. Célébration de la netteté, de la justesse dans expression, reflet pensée.

 

■ Néologisme : pas exclu, cf. préciosité. Se développe vers 1650-1660, salons, Marquise Rambouillet, Mlle de Scudéry. = élimination des termes bas au profit des périphrases (le miroir = le conseiller des vanités, le papier = l’effronté qui ne rougit point), hyperboles, goût pour langue abstraite. Adjectifs substantivés ; noms abstraits au pluriel (les froideurs), adverbes hyperboliques en –ment. Cf. 1660, Antoine de Somaize, ouvrage satirique : Le grand Dictionnaire des Prétieuses…

En réaction = courant burlesque (Scarron) : esthétique du décalage avec tous les termes bannis par la préciosité. Termes « bas » (grosse dondon, gueule enfarinée), archaïsmes (maltalent), langage paysan (via Molière notamment). Apparition du terme argot.

 

■ Quelques enrichissements lexicaux : -suffixation ; emprunts francisés (contredanse > country danse ; sarabande >esp ; cascade, miniature >ita)

 

è En littérature : modèle de l’Astrée (« style doux et intelligible » selon Deimier) ; imposition des règles de Malherbe en versification ; nouvelle distribution des trois styles (Furetière) :

Style sublime = actions publiques ; style médiocre = conversation ; style bas = comique / burlesque.

 

 

II. PARTICULARITES LINGUISTIQUES

 

I. PRONONCIATION ET ORTHOGRAPHE :

Digramme <oi> : la Cour prononce souvent [E] ouvert / au palais, on prononce [wE]

Dénasalisation accomplie. Idem pour e muet à la finale.

Disparition du R roulé (apico-alvéolaire) > R grasseyé (uvulaire)

Orthographe : toujours des propositions de réformes – les Remarqueurs ne se prononcent pas = réformes sans effet.

 

II. MORPHOLOGIE ET SYNTAXE

1. L’article.

S’impose de +en+ comme dta usuel du nom. souvent omis : en présence d’un dta indéfini (tout, même). Règle de la substitution de de à des (de grands auteurs). Grammairiens condamnent es pour en + les. Superlatif : recommandation de l’emploi de l’article (le cœur plus dévôt >> le cœur le + dévôt)

2. Le démonstratif

Cil devient un archaïsme. Celui / Cestuy = sont condamnés dans un emploi de dta.

Apparition de ça, contraction de cela.

3. L’indéfini.

Chacun est encore dta.

Aucun garde un sens positif jusqu’au 18e s. Aucunement = en quelque façon.

4. Pronoms persos

Je veux le faire vs. je le veux faire (devient archaïque).

Je le lui dis  vs. Je lui dis (encore fréq = omission du pronom objet devant pronom objet indirect)

Ote-toi et laisse-moi vs. ote-toi et me laisse : cette construction se maintient au 17e

Le Roi parle à soi

Développement de on ; En, y = aussi inanimés.

5. Relatifs et ?ifs

Lequel est moins aimé que qui. Lequel adjectif (pédantisme)

Dont, où, quoi prépositionnel > duquel ; qui que quoi dont = emploi + fréquent qu’ajdh.

Qui et quoi ne sont pas spécialisés : Les bassesses à qui vous devez la clarté ; l’homme de quoi je vous parle.

On dit : Il est arrivé à 16h : qui me déplaît. (FM : ce qui me déplaît)

Confusion dont / d’où. ; Que.. ? = Pourquoi ?

On trouve encore : des interrogatives indirectes sans ce (reproché par Vaugelas) : Je me demande que tu fais.

On trouve encore : coordination interrogative directe + indirecte : vient-il ou si je m’abuse.

6. Conjonctions, adverbes, prépositions

Vieillissement et exclusions de certaines conjonctions (si que, combien que…)

Distinction morpho entre prépositions / adverbes. Sous préposition vs. Dessous adverbe.

Sens concret > abstrait : d’ailleurs.

Les adverbes tendent à devenir invariables (mais on trouve des –s adverbiaux : mesmes). Etablissement règle (Aca) : tout : invar au masc / var au fém. Ils sont tout perdus. Elles sont toutes perdues.

7. Verbe

Constructions concurrentes : eschapper à / eschapper de ; commencer à / commencer de.

Maupas propose régulation :

--verbes de pensée, volonté = Ø (je pense venir) ;

--verbes d’empêchement, commandement, sentiment = DE (défendre de, commander de) ;

--verbes d’application = A (apprendre à)

Spécialisation subjonctif / indicatif dans les complétives : prend tour FM.

--mais on trouve encore : indicatif après verbes de sentiment ; après jusqu’à ce que , sans que ; et dans les concessives.

--On trouve encore : aller + -ant ; propositions infinitives ; parfois des gérondifs sans EN (ne s’imposera qu’au 18e s)

8. Ordre des mots

L’ordre SVC s’impose.

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