Weizsäcker, Carl Friedrich Freiherr von - sciences et techniques.

Weizsäcker, Carl Friedrich Freiherr von - sciences et techniques. 1 PRÉSENTATION Weizsäcker, Carl Friedrich Freiherr von (1912-2007), physicien et philosophe allemand. 2 FORMATION UNIVERSITAIRE ET PREMIERS TRAVAUX FONDAMENTAUX Né à Kiel (ville portuaire du nord de l'Allemagne), Carl Friedich Freiherr von Weizsäcker étudie la physique, l'astronomie et les mathématiques aux universités de Berlin, Göttingen et Leipzig, auprès de grands noms de la physique tels que Werner Heisenberg, Niels Bohr et Friedrich Hund (son directeur de thèse, à l'origine de la règle de Hund qui s'applique à la répartition des électrons dans la configuration électronique des atomes). Entre 1933 et 1938, il se consacre à la recherche à Leipzig, puis à Berlin, à l'Institut de physique et chimie Kaiser-Wilhelm. Il s'intéresse à l'énergie de liaison dans les noyaux atomiques (formule de Bethe-Weizsäcker) et à l'origine de l'énergie dans les étoiles massives (cycle du carbone ou CNO, également appelé cycle de Bethe-Weizsäcker) -- travaux réalisés à la même époque indépendamment par son confrère Hans Bethe. 3 UNE PARTICIPATION TROUBLE AU PROGRAMME D'ARMEMENT NUCLÉAIRE NAZI Au début de la Seconde Guerre mondiale, Carl von Weizsäcker intègre l'équipe de Werner Heisenberg et Otto Hahn, qui travaille sur le programme de mise au point de la bombe atomique nazie. Selon les études des historiens, Werner Heisenberg et lui-même auraient travaillé de leur plein gré pour doter l'Allemagne nazie de l'arme nucléaire durant les premières années de guerre (une vérité longtemps niée par les deux physiciens qui prétendaient même avoir volontairement saboté l'avancement des travaux de la bombe), alors qu'ils ont été d'ardents opposants aux armes nucléaires après-guerre. En 1942, sous l'influence de pressions politiques, Carl von Weizsäcker est retiré du projet militaire allemand et part à l'université de Strasbourg, où il occupe la chaire de physique théorique. Après la guerre, en 1946, il devient directeur du département de physique théorique à l'institut Max Planck de Göttingen, où il élabore une théorie sur la formation du Système solaire. 4 DE LA PHYSIQUE À LA PHILOSOPHIE EN PASSANT PAR LA POLITIQUE Dans les années 1950, parallèlement à ses travaux scientifiques, Carl von Weizsäcker se tourne progressivement vers la philosophie, prônant notamment la réflexion sur l'éthique scientifique et la responsabilité politique et sociale des scientifiques. Dans cette période marquée par la guerre froide, il s'engage également sur le chemin du militantisme contre la prolifération nucléaire. Il fait partie des « 18 de Göttingen « (Göttinger Achtzehn), groupe de dix-huit scientifiques allemands de renom (parmi lesquels Werner Heisenberg, Otto Hahn, Max von Laue et Max Born), à s'opposer à la volonté du chancelier Konrad Adenauer d'équiper l'armée de la jeune République fédérale allemande (RFA) de missiles nucléaires tactiques. À partir de 1957, Carl von Weizsäcker se consacre exclusivement à la philosophie qu'il enseigne à l'université de Hambourg jusqu'en 1969. En 1970, il est l'initiateur de la création de l'Institut Max-Planck pour l'étude des conditions humaines dans un monde technicisé, à Starnberg (Bavière). Dans son ouvrage Die Einheit der Natur (« l'Unité de la nature «), publié en 1971, il expose ses réflexions sur une formule universelle intégrant l'homme et la nature. Il dirige l'Institut jusqu'à sa retraite en 1980, puis se consacre à son oeuvre philosophique, explorant notamment le thème du « temps et du savoir « ( Zeit und Wissen, 1992). 5 DISTINCTIONS HONORIFIQUES Carl von Weizsäcker est professeur honoraire des universités de Göttingen et Hambourg, docteur honoris causa de l'université catholique de Tübingen et des universités de Leipzig et Berlin. Il a notamment reçu la médaille Max-Planck en 1957, le Friedenspreis des deutschen Buchhandels (prix de la paix du commerce allemand) en 1963, et le prix Templeton en 1969 pour sa contribution au « progrès de la religion «. Par ailleurs, Carl von Weizsäcker a refusé la candidature à la présidence de la RFA, proposée par Willy Brandt en 1979 ; son frère, Richard Freiherr, a en revanche occupé cette fonction de 1984 à 1994. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.