Voltaire - philosophie.
Publié le 08/05/2013
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philosophe, Jean-Jacques Rousseau, avec lequel il entretient une correspondance assez virulente (dont les Confessions de Rousseau rendent compte de la manière la plus partisane).
Ainsi, les années 1750 sont pour Voltaire des années de combat, de polémique, de questionnement et d’engagement.
Il décide de traiter de la question de l’optimisme après avoir lu les thèses des Essais de théodicée du philosophe allemand Leibniz :
selon ce dernier, le postulat de la perfection divine implique nécessairement que tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Or, la tragique nouvelle d’un tremblement de terre à Lisbonne (1755), qui a fait vingt-cinq mille morts, émeut
profondément Voltaire ; elle le pousse à attaquer les tenants de l’optimisme dans son Poème sur le désastre de Lisbonne (1756).
Dans la même lignée, l’Essai sur les mœurs et l’esprit des nations (1756) puis, dans un registre narratif, Candide ou
l'Optimisme (1759) sont portés par son indignation devant l’intolérance, les crimes, les guerres et l’oppression qui accablent l’humanité.
Retiré sur sa terre de Ferney, Voltaire y poursuit son œuvre de réflexion avec le Dictionnaire philosophique portatif (1764).
Le choix de la forme du dictionnaire illustre bien l’ambition des Lumières d’embrasser la totalité des connaissances humaines.
Le projet rationaliste de réfuter la « fable » de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui est à l’origine de celui du Dictionnaire philosophique, s’enrichit rapidement d’articles défendant les idées de progrès, de justice et de tolérance.
Défenseur de la
justice dans ses textes, Voltaire l’est aussi dans ses actes, puisqu’il intervient publiquement dans toutes les affaires où sévissent la force de l’injustice et la violence des préjugés.
En 1756, il prend fait et cause pour l’amiral anglais Byng, exécuté pour
avoir perdu une bataille.
De 1762 à 1764, il défend Calas, un huguenot condamné sans preuves pour avoir tué son fils.
Le Traité sur la tolérance à l’occasion de la mort de Jean Calas (1763) est une protestation contre l’injustice faite à l’accusé et
contre le fanatisme d’une accusation née de la rumeur et de la haine.
Ce texte de Voltaire a eu d’ailleurs une influence décisive sur la révision du procès et sur la réhabilitation de Calas ( voir affaire Calas).
La réputation du philosophe est alors immense et internationale.
Des écrivains, des philosophes, des savants viennent lui rendre visite à Ferney, ou entretiennent une importante correspondance avec lui.
Pourtant, son retour à Paris en 1778, l’année
de sa mort, ne lui permet pas d’être reçu à Versailles.
Il est enterré presque clandestinement, l’Église lui ayant refusé des obsèques.
Treize ans plus tard, sa dépouille est transférée au Panthéon.
La diversité de son œuvre — théâtre, poésie, conte, ouvrages philosophiques — et son étendue dans le temps — plus de cinquante ans — font de lui le symbole même de son siècle.
De la variété des sujets et des genres qu’il a abordés se dégage
pourtant une solide unité ; l’œuvre de Voltaire est tout entière la manifestation d’une pensée de philosophe, celle d’un homme qui s’interroge sur la destinée et sur la société, et d’un homme qui se bat pour ses idées.
Car, pour Voltaire, il ne doit pas y
avoir de différence fondamentale entre la pensée et l’action : l’écriture est en effet une arme mise au service des causes qu’il défend et, chez lui, le plaisir du conteur est toujours subordonné au désir de diffuser ses idées et de convaincre.
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