Devoir de Philosophie

Vivre l'instant présent, est-ce une règle de vie satisfaisante ?

Publié le 21/03/2012

Extrait du document

Le problème de la fuite du temps est un soucis innérent à l'Homme. Depuis son apparition, il a cherché la position lui permettant de souffrir le moins possible aux vues de ceci. Plusieurs opinions se sont alors opposées, nous étudierons plus spécialement celle consistant à seulement profiter du moment présent à travers la question suivante: Vivre l'instant présent, est-ce une règle de vie satisfaisante? \"Vivre l'instant présent\", se rapportant à la célèbre maxime \"Carpe Diem\" d'Horace, implique d'occulter le passé comme le futur pour éliminer les différents soucis liés à l'impuissance de l'Homme face au cours du temps. Mais ce voile posé au devant de la conscience est dangereux, bien que le sujet oublie sa position d'être mortel, il risque par la même occasion de s'oublier lui-même. La solution semble alors se trouver dans un compromis entre cette notion de Carpe Diem et celle de composer avec son futur et son passé: l'Histoire.

 

            Au premier abord, Carpe Diem, traduit par \"Cueille le jour\", semble être la position la plus avantageuse pour l'Homme. En effet, devant le cours du temps, l'humanité est confrontée à son impuissance, elle prend conscience de l'impossibilité à laquelle elle est sujette de modifier son passé ou maîtriser son avenir. Grâce à cette maxime, l'Homme peut alors occulter un passé et un futur dont il n'est pas maître et ainsi oublier sa condition d'être mortel. On trouve facilement dans l'Histoire bon nombre d'évênements dont l'humanité voudrait ne jamais avoir eu à connaître, les remords rongent alors l'Homme, il se sent coupable de son impuissance à réparer ses erreurs et souffre de cela. \"On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve\", citation d'Héraclite, résume très bien cette impossibilité humaine de revenir sur son passé. Mais le futur inconnu interroge également: l'Homme est donc bel et bien mis devant son incapacité à influer sur le cours du temps. Carpe Diem représente alors l'espoir d'une sorte de bien-être, où seul l'instant présent compte. On occulte alors totalement les interrogations liées au devenir de l'humanité, on oublie ainsi que notre vie sur Terre n'est que temporaire. Les effets du temps semble alors disparaître à l'instar de notre statut éphemère. La Mort, source de soucis importants, ne pose alors plus de problème puisqu'elle est totalement occultée. Cette règle de vie semble alors avoir un double avantage: en plus de dispenser l'humanité de ses peurs liées à la fuite du temps et à son incapacité à pouvoir en changer le cours, elle anihinile également toutes les interrogations sur la Mort. Mais alors, si l'Homme tire un trait sur son passé, quelle est alors la place de l'Histoire? Comment pourra-t-elle tirer des leçons du passé de l'humanité si celle-ci le rejette? Apparaissent alors les limites de cette maxime, l'Homme prend alors le risque de s'oublier lui-même et de ne plus se reconnaître. Il faut alors chercher une règle de vie satisfaisante ailleurs.

 

            Bien qu'ils nous rendent malheureux, notre futur et notre passé nous sont indispensables. L'utilité de ce dernier est démontrée avec l'existence même de l'Histoire. En effet, celle-ci désigne le devenir historique mais également la connaissance que nous formons de ce dernier et les leçons que nous en tirons. De plus, l'Histoire, puisqu'elle peut se rapporter à une science, s'établit sur des liens de causalité, on peut alors identifier les évênements à la source de tels ou tels drames. L'Homme tire alors un précieux enseignement de ceci et peut alors prétendre à la possibilité d'orienter l'avenir historique. Mais alors, il gagne un statut responsable vis-à-vis de ce devenir puisqu'il est capable d'en diriger le futur, il ne peut plus se lamenter sur son sort. L'utilisation de l'Histoire semble alors pâlier aux insuffisances de la maxime Carpe Diem: si cette dernière ce désintéressait complètement du passé et du futur, l'Histoire au contraire en fait son étude et permet de mieux comprendre les raisons de certains évênements à l'origine du sentiment d'impuissance de l'Homme (puisqu'il ne peut les effacer). A défaut de pouvoir \"réécrire l'Histoire\", l'humanité peut alors prétendre à une certaine capacité à diriger son avenir: puisqu'on établit des liens de causalités dans le devenir historique, il nous est alors possible d'identifier les sources des évênements que nous regrettons. Les angoisses liées à la fuite du temps semblent alors disparaître avec l'utilisation de l'Histoire, l'Homme peut alors se borner à \"vivre l'instant présent\".

 

            A l'issu de cette étude concernant l'instant présent, il apparaît que la réponse à la question \" Vivre l'instant présent, est-ce une règle de vie satisfaisante ? \" est été traitée. S'il faut profiter du moment à la façon de la maxime Carpe Diem, il ne faut en aucun cas occulter le passé et le futur au risque de s'oublier soi-même et d'être dans l'impossibilité de pouvoir tirer des leçons de son passé. Il faut au contraire recourir à l'usage de l'Histoire afin d'identifier les causes des drames passés nous faisant souffrir pour ensuite avoir la capacité de pouvoir les éviter dans le futur. L'Homme n'est alors plus confronté à son impuissance face au cours du temps, il en devient même un sujet responsable. Mais une question se pose alors, pourquoi un certains nombre d'erreurs commisent dans le passé, comme les guerres ou les crises économiques, semblent se répéter tout au long de l'Histoire?

Liens utiles