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Villermé, Louis René - médecine.

Publié le 24/04/2013

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Villermé, Louis René - médecine. Villermé, Louis René (1782-1863), chirurgien de la Grande Armée jusqu'en 1814, puis médecin civil, auteur d'ouvrages d'économie sociale et politique. Né à Paris, il est l'auteur d'un Tableau de l'état physique et moral des ouvriers dans les fabriques de coton, de laine, et de soie, dit Rapport Villermé (1840). Mise en accusation du patronat, celui-ci établit un lien entre liberté contractuelle et santé des ouvriers. Après avoir effectué une vaste prospection en 1836 et 1838 dans les fabriques industrielles de la laine, de la soie et du coton dans la région de Rouen, Villermé dresse un constat accablant: « Il n'est pas rare, écrit Villermé, de voir des enfants de six ans employés comme rattacheurs de fils et même des enfants de quatre à cinq ans, employés comme dévideurs de trame ou comme porteurs de bobines. Ils restent seize à dix-sept heures debout, chaque jour, dont treize au moins dans une pièce fermée, sans presque changer de place ni d'attitude ; ce n'est pas une tâche, c'est une torture ; et on l'inflige à des enfants de six à huit ans, mal nourris, mal vêtus, obligés à parcourir, dès 5 heures du matin, la longue distance qui les sépare de leurs ateliers et qu'achève d'épuiser, le soir, leur retour de ces mêmes ateliers. « Villermé, décrivant un quartier ouvrier de Lille, surpeuplé à la suite de l'exode rural, explique que les ouvriers logent dans les caves, que le mobilier est réduit à sa plus simple expression, le lit étant fréquemment remplacé par une paillasse où « reposent ensemble des individus de tous âges et des deux sexes «. Les jeunes ouvrières effectuent, une fois leur travail terminé, ce que Villermé appelle « leur cinquième quart de journée «, ce qui signifie qu'elles se livrent à la prostitution. Aux yeux de certains, le souci de vérité des enquêteurs de la monarchie de Juillet n'était pas leur préoccupation première. Force est cependant de constater que c'est de cette époque d'une extrême violence que date « le mythe prolétarien «, alors que le régime corporatiste de l'Ancien Régime assurait une collaboration de l'ouvrier à l'entreprise artisanale. C'est aussi de cette époque que date la vision sociale de la société libérale, le XIXe siècle étant hanté par la question sociale, mélange de préoccupations humanitaires et romantiques. La réaction à ce rapport a été immédiate et a conduit à la promulgation de la loi du 22 mars 1841, « loi relative au travail des enfants employés dans les manufactures, usines ou ateliers «. Cette première loi sociale vient protéger les plus faibles. Elle fixe l'âge du travail à huit ans minimum, et à 8 heures la journée des enfants de huit à douze ans, 12 heures pour les enfants de douze à seize ans. Bien que symbolique, car non appliquée par les employeurs, sans qu'il y ait pour autant de poursuites, cette loi est à l'origine du mouvement de protection légale des salariés. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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