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Vázquez Montalbán, Manuel - littérature.

Publié le 30/04/2013

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Vázquez Montalbán, Manuel - littérature. 1 PRÉSENTATION Vázquez Montalbán, Manuel (1939-2003), écrivain et journaliste espagnol, créateur du détective privé Pepe Carvalho. 2 ENGAGEMENT ET JOURNALISME Né à Barcelone dans le quartier malfamé du Barrio Chino, d'un père communiste galicien (un « immigré espagnol « en Catalogne) et d'une mère liée au syndicalisme anarchiste, Manuel Vázquez Montalbán entre à la faculté par un « petit miracle «. Après des études de sociologie, il se dirige vers le journalisme et est diplômé en 1960. Il commence à écrire des articles pour des périodiques et des revues puis, dès 1962, pour des quotidiens, notamment El Pais, auquel il reste fidèle sa vie durant avec des chroniques -- souvent acerbes -- sur des sujets aussi variés que les faits de société ou la littérature. Au grand regret de son père qui préfèrerait le voir choisir une « vraie « carrière, il écrit de la poésie. Antifranquiste, Manuel Vázquez Montalbán milite au sein du Parti communiste catalan dès 1961 (il devient, en 1978, membre du comité central) bien qu'il soit très critique vis-à-vis du parti et de la société qui l'entoure. Après avoir pris part en 1962 à une grève des mineurs des Asturies, il passe dix-huit mois en prison et y écrit son premier livre, un essai sur le contrôle de l'information par le pouvoir. Il publie son premier recueil de poésie en 1967, Una educación sentimentale (« Une éducation sentimentale «). 3 PEPE CARVALHO Manuel Vásquez Montalbán commence en 1967 la rédaction de J'ai tué Kennedy (Yo maté a Kennedy), qu'il publie en 1972. Il y révèle le personnage qui le suivra toute sa vie, Pepe Carvalho, un détective privé « Tellement dur. Tellement tendre. Tellement communiste. Tellement traître. Tellement gourmet. Tellement amateur de sauternes avec le poisson. Tellement baiseur. Tellement passif. « « C'était une période assez difficile, il y avait le franquisme qui, nous semblait-il, était éternel et nous avions l'impression que rien ne changerait [...] Ce roman reflète un monde irréel né de la sensation que nous étions en vie «. Héros de 23 aventures, dont une posthume (Milenio, 2004), Pepe Carvalho est un « moyen technique « pour Montalbán de faire la chronique de l'Espagne contemporaine, c'est-à-dire celle de l'après-Franco, mort en 1975. Mais Pepe Carvalho n'est pas seulement un prétexte, c'est aussi une sorte de double de l'écrivain : né à Barcelone en 1935 (Montalbán est né en 1939), dans un milieu populaire baigné de communisme, Carvalho -- comme son auteur -- ne connaît son père qu'à sa sortie de prison en 1944. L'auteur et son personnage partagent également un goût particulier pour la cuisine -- Montalbán va même jusqu'à publier les Recettes de Carvalho (Las recetas de Carvalho, 1989). Pepe Carvalho a quant à lui fait des études de lettres et, après un mariage raté avec une militante communiste, Muriel, dont il a un enfant, il est engagé, en 1963, comme lecteur dans une université américaine. Là, il devient un agent de la CIA puis garde du corps du président Kennedy. Par la suite il est un agent d'investigation de « l'Espagne postmoderne « et se lie à une prostituée. Les ouvrages foisonnent également de personnages récurrents, truculents et parfois ridicules comme Biscuter, Bromure, Charo, etc. La série de Pepe Carvalho est née. Alors que la critique crie au « suicide littéraire « de Montalbán, l'auteur de Tatouage (Tatuaje, 1974), deuxième volet de la série, tente de s'affranchir de la « dictature littéraire espagnole «, qui ne reconnaît que Juan Benet, en choisissant d'écrire un roman « de gardes civils et de voleurs «. Ayant pris conscience de l'échec du réalisme socialiste, Montalbán ressent en outre « le besoin de retrouver un discours de caractère réaliste comme celui de Pavese et des romans italiens des années 1940 «. Avec Pepe Carvalho, il trouve « la possibilité d'un nouveau réalisme à travers la poétique du roman noir américain «. Les Mers du Sud (Los Mares del Sur, 1979), quatrième volet, reçoit le Premio Planeta 1979 ainsi que le Prix international de littérature policière en France. Dès lors, Manuel Vázquez Montalbán est traduit dans de nombreuses langues, notamment en chinois. 4 RÉVÉLER LE DÉSORDRE DU MONDE Comme dans le reste de sa production romanesque, la critique sociale et politique se trouve au coeur de l'oeuvre de Manuel Vázquez Montalbán, notamment dans cette série (dont le succès a également donné lieu à de multiples adaptations télévisées). Le ton acerbe et cynique des premiers ouvrages a cependant laissé, avec le temps, la place à une certaine lucidité, parfois teintée de mélancolie et d'amertume ; Pepe Carvalho « révèle le désordre « du monde en constante évolution, brisé de part et d'autre par les multinationales, les fonds monétaires, etc. Parmi ses romans les plus célèbres figurent le Pianiste (El pianista, 1985) et Galíndez (1991, Prix national de littérature en Espagne), descente aux enfers d'un Basque, enlevé à New York et torturé dans les prisons du dictateur Trujillo en République dominicaine. Auteur de nombreux essais historiques, Montalbán se penche en particulier sur le traumatisme national du régime de Franco, notamment avec son Dictionnaire du franquisme (Diccionario del Franquismo, 1977) et son roman Moi Franco (Autobiografía del general Franco, 1992). Touche-à-tout, Manuel Vázquez Montalbán publie plusieurs recueils de poésie, des livres de cuisine (Las cocinas de España, 1980 ; Recetas immorales, 1981 ; Contra los gourmets, 1985 ; ou encore Tiempo para la mesa, 1986), des ouvrages consacrés à l'art (La Capilla Sixtina, 1975 ; Gauguin, 1991) et à la chanson (Cien años de canción y Music Hall, 1974). Dans la plupart de ses oeuvres, il rend également hommage à sa ville natale, notamment avec Barcelones (1987). En marge de sa production littéraire, Vázquez Montalbán signe pour le cinéma l'adaptation de son roman le Labyrinthe grec (El Labrinto griego, 1991) -- le film est réalisé par Rafael Alcázar en 1993. Le succès de son personnage Pepe Carvalho et de son auteur dépassant les frontières de l'Espagne, c'est l'écrivain italien Andrea Camilleri qui lui rend le plus bel hommage en baptisant le personnage de sa propre série policière Montalbano. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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