Une critique de l'illusion théâtrale
Publié le 22/02/2012
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Analysant le Théâtre de Giraudoux, Jacques Robichez montre comment la réécriture des grands mythes et le recours aux anachronismes aboutit parfois à remettre en cause l'illusion théâtrale.
C'est le biais par lequel il se rend maître d'un mythe. Les anachronismes les plus gros et les plus facétieux donnent, pour un instant, aux vieilles légendes sanglantes le climat de plaisanterie de ses entretiens familiers. Les autres universalisent les drames de jadis et Giraudoux, moraliste, les soumet à la même réflexion que ceux dont il est le contemporain et le témoin. Les uns et les autres rappellent au spectateur que les personnages ne parlent pas pour leur compte, mais qu'un auteur est tout près, en coulisse, qui leur souffle leur réplique et leur donne de 'esprit. Cette présence constante de l'écrivain a pour effet de briser l'illusion chaque fois qu'elle pourrait se former, c'est-à-dire qu'elle s'oppose au Théâtre, si le Théâtre prétend mettre debout pour une heure, une pseudo-réalité. Ou encore qu'elle le maintient sous surveillance, ne lui autorise que de demi-pouvoirs et ne lui laisse de liberté que littéraire. Jacques Robichez, Le Théâtre de Giraudoux, CDU-SEDES, Paris, 1976.
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