un roi sans divertissement
Publié le 14/10/2017
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« Un roi sans divertissement », extrait 1, Jean Giono Introduction : Un roi sans divertissement paraît en juin 1947, alors que son auteur Jean Giono vient d'être couverte de calomnie et de propos informant, ayant été accusé à tort par le comité national des écrivains d'être un collaborateur des Allemands. Cela ne l'empêche pas de se lancer dans l'écriture en développant de thème d'une noirceur extrême et en déployant des trésors d'avanture. En effet un roi sans divertissement est une œuvre inclassable qui mèle avec brio romans policiers, conte morale et le son métaphysique. L'extrait que nous allons étudier est un texte descriptif marquant une pause dans le récit et qui se situe entre deux moments forts du roman celui de la rencontre de Frédéric II de M.V et la disparition de Bergues. L'arbre du hêtre, objet principal du texte descriptif a déjà été présenté de façon générale à la première page. Une nouvelle description est faite dans les fastes de l'automne. Dans quelle mesure la virtuosité de beauté qui émane de l'arbre est-elle ambigu ? Il sera judicieux de nous pencher dans un premier temps sur la dimension spectaculaire que donne avoir cette description pour analyser ensuite le paradoxe d'une représentation magnifiée et cruel de l'art et pour enfin expliquer la fonction préfiguratrice du texte descriptif Une dimension spectaculaire Un arbre hors du commun Sujet principale du texte Mise en valeur : situation spéciale (au dessus des autres) Présentation hyperbolique (adverbe d’intensité) Depasse la condition végétale (« il n’était vraiment pas un arbre ») Image du cosmos : quatre éléments (feu, eau, air, terre) Une mise en scène fascinante (spectaculaire) Costume : faune et la flore (décors) Une danse effrénée Nature spectatrice (spectacle) « les forets assises sur les gradins de l’amphithéâtre des montagnes » Effet magique Un spectacle sacré Lexique religieux caractère sacrée Dimension cérémonielle Hêtre apparait comme un dieu vivant au centre (« une ronde ») La danse état de transe Mille bras dieu indien Shiva qui rythme l’existence du cosmos De la magie au maléfice Dualité apparence/ nature profonde Différence entre le paraitre (« le hêtre de la scierie »)/ et l’être (« il n’était pas vraiment un arbre ») Valeur symbolique de l’arbre (l’apparence des individus ≠ leurs véritables natures) Hêtre cache sa véritable nature ( négation+ opacité) Habit opaque (feuillage) Symbolise l’imperméabilité de l’âme humaine Alliance des contraires Actif/passif Insectes inoffensif -agréable/nuisible-désagréable Image de l’ambigüité de la nature humaine Importance de la beauté « beauté rare », « beauté hypnotisant » Couleurs (arc en ciel, vert ,or …) L’éclat de la lumière Monde protéiforme (Ambigüité : image d’une nature dont le sang est la représentation emblématique) Harmonie/ monstruosité ? Elégance rare de l’ensemble/ baroque menaçant Caractère naturelle de la cruauté Cruauté n’est pas une perversion Couleurs rouges de l’automne transforme les arbres en boucher (« ensanglanté ») La nature détruit pour construire (« bouleverser » « fumer » « éclabousser » « hypnotisait comme l’œil des serpents ou le sang des oies sauvages sur la neige » hypnose, fascination maléfique de la beauté qui conduit à la mort Arbre prêtre sacrificateur Fonction préfiguration de la description Une mise en place de l’intrigue Description de l’hêtre après l’assacinat de plusieurs personnes : lieu où M.V cache les cadavres Lien entre le passé et le présent Climat inquiétant intrigue policière Une préfiguration des personnages Elégance de l’arbre préfigure recherche du raffinement et de l’élégance (Langlois) Double nature de l’arbre (M.V + ambivalence de l’être humain) Cruauté inconsciente (naturelle) de l’arbre (permet de comprendre pourquoi M.V n’est pas un monstre) Tout ce qui vie est « naturellement cruellement Une annonce du dénouement Beauté paradoxale lié à la mort (cadavres rend le hêtre beau) Désire du « beau » pulsion meurtrière ? Le beau lié à la cruauté En conclusion, le hêtre apparaît comme un être ambigu voir maléfique en dépassant son propre élément naturel. Une écriture baroque amplifie la force de cet être hors du commun, être hybride, personnifiés et dans les multiples attribue le magnifie et lui confère une fonction inhabituel. Il incarne en effet les forces du cosmos. Le lecteur est ainsi convié un maintenant spectacle. L'arbre se métamorphose en danseur. Il incarne une figure divine, futur démiurge d'un événement énigmatique, magique. Cependant la virtuosité de beauté inspire la cruauté. Cet essens magnifique est le point de départ de la création romanesque, de la trame de un roi sans divertissement : la beauté ne peut que cacher le sang, l'horreur le meurtre pour celui qui s’ennuie. Ce texte envoie donc aussi à une vérité, celle d'une réflexion sur l'ambiguïté de la condition humaine.
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