Un critique dit que « ni le roman ni le théâtre ne nous présentent des individus simplement forts ou heureux » mais que l'art du romancier ou du dramaturge se complaît « à la représentation de personnages plus ou moins visiblement marqués de caractères morbides ». Si cette constatation vous paraît exacte, s'il vous semble bien vrai que nos écrivains ne représentent pas « l'être totalement sain », pensez-vous qu'ils aient tort ou raison d'adopter une telle conduite ? Ne manquez pas de v
Publié le 01/02/2011
Extrait du document
La question soulevée par ce critique est importante car elle pose le problème du rôle de la littérature. 1. La littérature présente souvent des personnalités tourmentées
- Les aspects maniaques sont source de comique — ou de tragique. Ex. : les pièces de Molière, les romans de Voltaire, etc.
- Les héros malheureux touchent la sensibilité du lecteur ou du spectateur. Ex. : les œuvres romantiques.
- Certains écrivains présentent des personnalités fortes, ex. : Romain Rolland : Jean-Christophe, mais qui ne sont pas forcément heureuses, au contraire.
2. Quelles sont les raisons de cette absence du héros « simplement fort ou heureux «?
- La question est mal posée : un être de ce type serait un monstre.
Les côtés morbides ou simplement faibles des personnages permettent de révéler les divers aspects de la condition humaine.
c) Le but de l'auteur n'est pas de créer des modèles, mais de soulever des questions.
On peut regretter l'aspect moralisant de cette critique, qui ignore le rôle fondamental de la littérature.
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- A l'aide d'exemples tirés de vos lectures ou puisés dans d'autres domaines artistiques, vous commenterez et vous discuterez ces propos d'Alfred de Vigny, dans la préface de son roman Cinq Mars : « A quoi bon les Arts, s'il n'étaient que le redoublement (...) de l'existence ? Eh ! bon Dieu, nous ne voyons que trop autour de nous la triste et désenchanteresse réalité : la tiédeur insupportable des demi-caractères, des ébauches de vertu et de vices, des amours irrésolues, des haines mitig
- On rapproche souvent le cinéma de la littérature écrite, et les réalisateurs eux-mêmes ont eu bien des fois recours au roman ou au théâtre, leur empruntant soit des œuvres déjà accomplies, soit une forme familière au public. Cependant, un critique, Jean Limousin, écrivait à propos d'un metteur en scène célèbre : « La justesse des notations, leur portée sur le public, tiennent à ce qu'elles sont pensées directement « en cinéma » par un homme intelligent qui découvre aussitôt l'équivalen
- Dans les Caves du Vatican (1914), André Gide écrit : « Il y a le roman et il y a l'histoire. D'avisés critiques ont considéré le roman comme de l'histoire qui aurait pu être, l'histoire comme un roman qui avait eu lieu. Il faut bien reconnaître en effet que l'art du romancier souvent emporte la créances, comme l'événement parfois la défie... » Vous apprécierez ce jugement en vous appuyant sur des exemples précis empruntés à vos lectures personnelles.
- Évoquant le romancier qui par son art soumet l'esprit et l'imagination de son lecteur, Marcel Proust écrivait : « Par lui nous sommes le véritable Protée qui revêt successivement toutes les formes de la vie. A les échanger ainsi les unes contre les autres, nous sentons que pour notre être, devenu si agile et si fort, elles ne sont qu'un jeu, un masque lamentable ou plaisant, mais qui n'a rien de bien réel. Notre infortune ou notre fortune cesse pour un instant de nous tyranniser, nous
- « Sur le plan du théâtre, l'invention d'un univers compte moins que la naissance d'un ou deux personnages mémorables. Seules demeurent les œuvres où se meuvent quelques créatures douées d'un si puissant relief, que plus tard, l'humanité donnera leur nom au caractère, au vice ou à la fonction qu'ils représentent. » En vous appuyant sur des exemples précis, empruntés à une ou plusieurs pièces que vous connaissez bien, vous commenterez et discuterez, si bon vous semble, cette opinion de J