Ulysse est il un héros épique
Publié le 27/02/2008
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Sujet : Ulysse, dans les chants V à XIII de l’O,est-il un héros épique ?Le sujet est souvent traité dans les annales bac. Pas de grandes difficultés pour faire ce sujet.Problématique : Le but de l’auteur dans l’Odyssée est-il de montrer un héros épique comme par le passé ou plutôtde démontrer l’importance de son humanité ?I- Un héros épiqueA- Une force guerrièreHéros surhumain. Reg épique pour construire le radeau, pendant les tempêtes Capable de rester éveiller 17 jours enmer. Capable de tirer à l’arc pendant les épreuves très physiques des Phéaciens ; force physique remarquée chez lesphéaciens. Aura encore la force d’abattre les prétendants.Violence sanguinaire pour mettre à feu et à sang le village des Cicones. Violence quand ils mettent la pointe del’épieu dans l’œil du Cyclope. Pas d’état d’âme.B- Un chef épiqueCircé le traite de grand capitaine. Mise en valeur de ses décisions. Donne des ordres pour l’épisode des Sirènes poursortir vivant de la caverne , pour ne pas manger les vaches du Soleil.Maîtrise de la parole. Est prudent face à Circé ; ne met pas son bateau dans le même endroit que les autres lorsqu’ilaccoste. Est courageux : affronte les morts, les tempêtes.Beauté du héros qui charme les femmes : Calypso, Nausicaa, Circé et même Athena.C- Des aventures épiquesBcq de rebondissements dans l’œuvre : multiples épreuves : les Cicones, les Lotophages, le cyclope, Charybde, scylla,les Sirènes, l’épreuve des Enfers, Calypso, Circé.Insertion du merveilleux et des monstres.Renom d’Ulysse : fléau des villesSubterfuges trouvés par Ulysse pour se sortir de ces épreuves : alcool puis pointe épieu + bélier pour sortir de lagrotte. Courage pour s’en sortir face aux monstres marins ; se boucher les oreilles + s’attacher au mat pour l’épreuvedes Sirènes. Il va à la rencontre des morts (chant XI). Il converse avec Tirésias. C’est dans le souci d’obtenir desrenseignements utiles à la suite de son voyage. Il s’agit d’une expérience qui est inaccessible au commun desmortels !Il écoute le chant des sirènes. Ce que chantent les sirènes « un lourd trésor de science », chant XII, v. 188, n’est pasclairement explicité mais est en rapport avec les récits de la guerre de Troie et la gloire des guerriers. Leur chantapporte l’oubli et la mort à celui qui l’écoute. Là encore, l’expérience est inaccessible à chacun.II- Les défauts et les erreurs du héros UlysseA- Absence de maîtriseNe maîtrise pas tout le temps ses marins qui lui désobéissent pendant son sommeil :épisode de l’ouverture del’outre d’Eole, les marins mangent les vaches. Désaccord entre Ulysse et ses marins dans le bateau face aux cyclopes.Absence de maîtrise sur ses hommes et sur soiDes manquements à son rôle de chef : Tenté par l’oubli de la patrie, chez Circé, il est interpellé par ses compagnons :X 472 « malheureux, il est temps de te rappeler ta patrie ». Inversement, dans l’épisode des vaches du Soleil, il cèdeinconsidérément aux demandes de ses marins :« vous me forcez la main, me sachant seul » - et s’endort encore unefois d’un sommeil fatal, au cours duquel Euryloque convainc ses compagnons de chasser le troupeau sacré. PourtantU. avait été averti par Tirésias : ton retour sera assuré, « SI tu restes ton maître et le maître de tes marins » (XI105) ;U. dans cet épisode a gravement failli.B- De nombreux défauts et travers :une méfiance excessive : dont U. fait preuve par exemple avec Calypso, chant V : « tu médites autre chose que monretour » ; U. demande alors à la nymphe de prêter le « serment majeur ». Idem avec Ino (v. 356…) : « je crains quequelque dieu ne me prépare un nouveau piège en m’invitant à quitter ce bateau » ; U n’accepte le voile salvateurqu’après avoir été balayé par les vagues. Avec Circé encore (X, 341…), de laquelle, craignant pour sa virilité, il exigeaussi le « serment majeur ». On retrouve un U. plus que méfiant lors de son arrivée à Ithaque (XIII 210…) : il est prêtà mettre en doute la bonne foi et la compétence des Phéaciens qui l’ont aidé : « ces gouverneurs… de Phéacie…m’ont dirigé tout ailleurs –leur promesse ils ne l’ont pas tenue » ; il est même prêt à les accuser et à les faire châtier : « le Zeus des suppliantspuisse-t-il les punir ». Enfin, chant XIII (v. 254…), par pure méfiance il ment à Athéna, ce qui fait sourire la déesse : « ilmentait, il réservait la vérité » ; et la déesse ne manque pas de souligner la passion de son protégé « pour lemensonge et les fourbes discours ». Voir aussi XIII 326…, toujours avec Athéna : « c’est pour railler, je crois, pourleurrer mon esprit, que tu me dis cela. »- une curiosité dangereuse : on le voit notamment dans l’épisode du Cyclope (XI, 229…) : « je voulais le voir et s’il meferait les cadeaux » (notons au passage que le personnage se montre aussi à ce moment intéressé : il n’est pasinsensible aux richesses et offrandes, et souhaite en avoir toujours davantage – ce qui fera naître d’ailleurs unsentiment d’envie chez ses compagnons : cf épisode d’Eole) ; ou encore dans l’épisode des Sirènes, XII 193 : « jebrûlais d’écouter » : seules les précautions prises pour le maintenir lié au mât l’empêcheront de céder au chant siattirant et mystérieux, qui lui donnerait un savoir supérieur.- De l’entêtement et de la présomption : île des Cyclopes : il n’écoute pas les sages avis de ses compagnons, IX 228 :« mes compagnons me supplièrent de voler les fromages et de partir… je ne cédai pas, alors qu’il eût bien mieux valu» ; dans ce même épisode, il se montre inutilement provocateur (IX 474), ne peut s’empêcher de lancer à Polyphèmeun « discours moqueur », en dépit des avertissements des marins : « Malheureux, que vas-tu irriter ce sauvage ? …Ces mots ne persuadaient pas mon âme fière… » ; la rancune le guide alors, plus forte que la sagesse, et lui fait direles mots qui lui vaudront bien des malheurs : « ton affreuse cécité… tu la dois à Ulysse. » Obstiné encore etprésumant de ses forces : X 30…, il refuse de laisser le gouvernail, et finit par céder au sommeil fatal (pendant qu’ildort, les vents sont libérés par ses compagnons). Présomption encore lors du passage où il est question de Scylla : «pourrai-je m’y attaquer ? » (XII 214) avait-il demandé à Circé, recevant cette réponse : « Malheureux, tu ne rêves quetravaux de guerre et combats. Ne céderas-tu pas même aux dieux ? » - au moment crucial, il oubliera les conseils etavertissements de Circé : « oubliant le conseil malaisé à suivre de Circé, qui m’avait défendu de m’armer » (XII 226).- Le mensonge : comme on l’a vu plus haut, U. est un incorrigible menteur. Voir ici le long récit totalement inventé :XIII 256 à 286 – il mêle habilement des éléments « réels » et la plus grande fantaisie, parvenant grâce à des détailsbien trouvés et convaincants, à rendre son récit plausible… sauf pour Athéna bien sûr. Il ment aussi au Cyclope, avecdes « mots aussi doux que le miel » (XI 363), sur son identité – qu’il ne peut s’empêcher ensuite de révéler, parorgueil. Polyphème considère U. de cette façon : « un petit homme, un lâche, un rien du tout… », nous donnant ainsidu héros un portrait inattendu…III- Un héros humainA- Un héros qui a des sentiments( nostalgie, pleurs, amValorisation du héros qui pleure pendant les tempêtes ou quand il écoute par deux fois le récit de l’aède sur laguerre de Troie. A compris les limites de l’épique. A des remords : le procédé du récit rétrospectif que fait Ulyssechez les phéaciens permet à Ulysse de réfléchir aux csq de ses actes, ce qu’il annonce par des prolepses présageantle pire.Il regrette sa curiosité pour l’île du cyclope ; n’était pas obligé de s’y arrêter. Regrette son conflit avec Ajaxaux Enfers. Bien loin d’être un guerrier vainqueur et fier de lui, il nous apparaît triste et misérable :« … il pleurait sur le promontoire où il passait ses jours,le cœur brisé de larmes, de soupirs et de tristesse. »Il ne s’agit pas de d’une tristesse accidentelle mais d’un accablement profond et permanent En proie à la nostalgie(selon l’étymologie : douleur causée par le désir du retour), Ulysse éprouve aussi le dégoût de Calypso et la perte dudésir qu’il éprouvait pour elle. Il y a comme une inversion des rôles : là où la nymphe est ardente et pleine de désir,lui vit cette relation comme une contrainte.Au chant X, nous voyons à nouveau Ulysse accablé
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