Tumultueux Sir Winston...
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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Il n'attendra pas une minute, après l'expiration du délai de l'ultimatum adressé à l'Allemagne, pour transmettre à tous les naviresmobilisés sans l'autorisation du gouvernement le télégramme de guerre : " Commencez immédiatement les hostilités contrel'Allemagne.
" En 1915, le destin lui donne un coup de semonce.
Jugé responsable du fiasco de l'opération des Dardanelles, il estlimogé de l'Amirauté où il ne reviendra qu'en 1940, " une des périodes les plus pénibles de mon existence ", écrit-il.
En fait, il reviendra vite pour rentrer au gouvernement.
Malgré l'hostilité des conservateurs, opposés à ce transfuge, LloydGeorge le prend dans son cabinet de coalition comme ministre des munitions.
Il transforme ce poste en tribune d'où il faitcampagne pour l'intervention contre les " bolcheviques " à l'extérieur et le " défaitisme " à l'intérieur.
" Pas de paix jusqu'à lavictoire ", crie-t-il à un pays lassé par les sanglants combats de tranchées.
Il est ministre de la guerre en 1919, puis en 1921,ministre des colonies.
Il trouve alors des solutions (hélas ! essentiellement provisoires) aux problèmes de l'Irlande et du Proche-Orient.
Une nouvelle épreuve l'attend.
Aux élections de 1922, les libéraux sont écrasés.
Il perd son siège et subit l'opération del'appendicite.
" Pour la première fois, écrit-il, je me trouve sans siège, sans emploi, sans Parti et sans appendice.
" Après deuxautres échecs électoraux en 1923 et 1924, il retourne au Parti conservateur et Baldwin le prend comme chancelier de l'Echiquier,fonctions importantes, mais dans lesquelles il ne brille pas.
Les travaillistes reviennent au pouvoir en 1929, condamnant Churchill à un exil politique de dix ans.
Mais cette traversée dudésert est une période extrêmement féconde pour le journaliste et l'écrivain.
Dans sa retraite de Chartwell, il lit beaucoup, écritd'innombrables articles et neuf volumes sur son ancêtre Marlborough.
Il reçoit ses amis, les traite royalement.
" Je me satisfaisaisément du meilleur ", dit-il, en affichant son goût pour la bonne chère, le bon vin et, bien entendu, le Whisky soda.
" Sang, sueur et larmes "
Chartwell devient une " sorte de gouvernement en exil ", d'où, avant même l'arrivée de Hitler au pouvoir, Churchill avertit lepays de la menace militaire allemande.
Ce Cassandre bouillonnant n'est pas écouté de ses amis politiques qui lui reprochent soninstabilité, son agressivité, ses lubies, son imagination.
Les événements lui donnent raison.
" Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur; vous avez choisi le déshonneur etvous aurez la guerre ", écrit-il à Chamberlain, qui revient de Munich.
Quand Hitler déclenche le Blitzkrieg contre la Pologne,Churchill est rappelé à l'Amirauté.
Par une sorte de revanche du destin, l'échec de l'opération Narvik, qu'il avait préparée, sonnele glas de Chamberlain.
Churchill enfin est à la barre.
" Je n'ai rien à offrir que du sang, du travail, des larmes et de la sueur ", dit-il dans son premier discours.
Son programme :" Faire la guerre " son but : " la victoire à tout prix, la victoire en dépit de toute la terreur : la victoire, si longue et si dure quepuisse être le route, car sans victoire nous ne survivrons pas ".
Il mène en effet le combat avec obstination, passion et, parfois,avec un certain aveuglement, comme l'illustre la tragédie de Mers-el-Kébir.
Au lendemain de Dunkerque, lorsque l'Angleterre se trouve seule, il donne libre cours à son émotion.
Son secrétaire rapporteque, dictant son fameux discours ( " Nous nous battrons sur nos rivages, dans les champs, dans les rues, sur les collines " ), savoix s'étrangla soudain les larmes coulaient sur son visage.
Mais s'agrippant au dossier d'une chaise, il reprend alors d'une voixtriomphante : " Nous ne capitulerons jamais ! " Tout était subordonné à la victoire.
Au lendemain de l'invasion allemande enURSS, le croisé de l'anticommunisme salue les soldats russes, " debout sur le seuil de leur patrie ", luttant contre " les mornesmasses disciplinées, dociles et brutales de la soldatesque boche ".
Et il ajoute : " Tout homme ou nation qui lutte contre le nazismeaura notre appui.
" Pendant toute la guerre, il soutient le moral de ses compatriotes et des Européens occupés par une éloquencemordante où il dénonce Hitler, " ce monstrueux avorton de la haine et de la défaite et son laquais en guenille, Mussolini "." Donnez nous les outils et nous finirons le boulot ", déclare-t-il à Roosevelt, avant de le rencontrer en mer pour élaborer, en1941, la charte de l'Atlantique.
Au lendemain de Pearl-Harbor, il lui dit au téléphone : " Nous sommes dans le même bateaumaintenant.
" Plus tard, il écrira : " Ce soir-là, je me suis caché et ai dormi comme un rescapé reconnaissant ".
Lutteur infatigable, il va de conférence en conférence, à Moscou, à Casablanca, à Téhéran, à Québec, à Paris, pour accélérerla victoire et préparer la paix.
En juillet 1945, en pleine conférence à Potsdam, les électeurs britanniques renvoient dansl'opposition le vieux lion, lui préférant le leader travailliste Attlee, " un homme modeste, qui avait toutes les raisons de l'être ".
Levoici, une fois de plus, éloigné du pouvoir.
Simple péripétie d'une vie tumultueuse puisqu'il revient à Downing Street en 1951.Entre-temps, il a donné le coup d'envoi de la guerre froide dans son discours de Fulton (mars 1946), où il évoque le rideau de fertendu sur le continent.
Il lance à Zurich l'idée de l'unification européenne mais il aura aussi l'occasion de répéter que si la GrandeBretagne devait choisir, elle opterait " pour le grand large ", c'est à dire l'alliance avec les Etats-Unis..
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