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trouble obsessionnel compulsif [TOC] - Mécedine.

Publié le 23/04/2013

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trouble obsessionnel compulsif [TOC] - Mécedine. 1 PRÉSENTATION trouble obsessionnel compulsif [TOC], pathologie mentale liée à l'anxiété et caractérisée par des pensées persistantes, des obsessions, que l'individu cherche à éviter ou à chasser par le recours à des comportements rituels, les compulsions. 2 HISTORIQUE La recherche médicale s'intéresse aux TOC surtout depuis les années 1980, sous l'effet conjugué de l'amélioration des outils d'investigation biologique et du développement des thérapies cognitivo-comportementales. Pour autant, ce trouble n'est pas une réalité récente. Des descriptions dans des manuels traitant de l'âme et de la sorcellerie en rendent compte dès le XVe siècle. Dès la fin du XIXe siècle, les premières tentatives d'explication apparaissent grâce à la création d'une nouvelle discipline, la psychanalyse. Sous cet angle, on ne parle pas encore de TOC mais de névrose obsessionnelle, dont l'origine se trouverait dans les mécanismes psychiques de défense pour contrer une forte angoisse. Dans un article publié en 1909, Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle, Sigmund Freud expose ainsi le travail analytique mené avec un homme atteint de névrose obsessionnelle : baptisé « l'homme aux rats «, celui-ci ressentait le besoin de réciter régulièrement une formule précise afin d'éviter à son père un supplice extrême-oriental impliquant des rats. 3 OBSESSIONS ET COMPULSIONS Chaque TOC, quelle que soit sa forme, est une maladie réelle qui ne doit pas être confondue avec des manifestations d'angoisse occasionnelle. Même si les personnes atteintes ont pleinement conscience de leur trouble, elles ne sont pas en mesure de le contrôler. Les manifestations des TOC sont perturbantes et envahissantes, et occupent au moins une heure par jour. Elles impliquent la présence d'une obsession et d'une compulsion chargée de réduire l'anxiété provoquée par l'obsession : par exemple, la peur des contaminations bactériennes ou virales est soulagée en se lavant très souvent les mains. Parmi les obsessions les plus fréquentes, on trouve la crainte face à la saleté, qui entraîne des nettoyages incessants ou l'évitement des contacts physiques ; l'obsession de l'ordre, provoquant des rangements fréquents et ritualisés ; le doute sur les dernières activités (fermer la porte à clef, couper le gaz, etc.), qu'il faut vérifier des dizaines de fois ; des pensées violentes ou immorales à l'égard de personnes proches, chassées par des rituels précis (compter jusqu'à 100 par exemple). Il existe donc différents types d'expression de la maladie, qui permettent d'identifier des grandes catégories de malades : les « laveurs «, les « vérificateurs «, les « impulsifs «, les « ruminateurs «, les « amasseurs «, etc. Contraint d'effectuer des rituels qui lui apportent un simple répit, le malade peut présenter d'autres troubles, notamment dépressifs. Le retentissement sur sa vie familiale est souvent important, d'autant plus s'il implique son entourage dans ses rituels. L'exercice d'une profession devient parfois impossible. 4 FACTEURS EN CAUSE L'âge d'apparition de cette pathologie, qui touche entre 2 et 3 p. 100 de la population générale française (et 4 p. 100 des adolescents), est précoce : un TOC sur deux se déclenche avant l'âge de 18 ans. Si son origine est encore largement ignorée, les progrès en matière de génétique et de biologie montrent l'implication très probable de l'altération d'un certain nombre de gènes (dont plusieurs ont été mis en évidence chez des personnes atteintes de TOC) jouant un rôle dans le système de production et de régulation de neurotransmetteurs telles la sérotonine et la dopamine. À l'appui de la piste génétique, on constate que les personnes souffrant d'un TOC ont souvent des ascendants présentant des troubles anxieux importants. Toutefois, ce terrain génétique vulnérable n'est pas suffisant en lui-même pour développer un TOC : l'expression du ou des gènes altérés se produirait sous l'effet de facteurs externes, essentiellement environnementaux et hormonaux. On sait ainsi que le stress ou les périodes menstruelles aggravent les TOC, alors qu'un changement important dans le mode de vie peut au contraire entraîner des rémissions. Un facteur infectieux est également soupçonné (des TOC pourraient se déclencher chez des enfants à la suite d'une infection par des streptocoques -- qui induirait une réaction immunitaire de type autoimmun). 5 TRAITEMENTS L'évolution de la pathologie est variable selon les personnes et selon l'efficacité de la prise en charge thérapeutique. Il existe actuellement deux traitements : un traitement médicamenteux et un traitement psychothérapeutique, utilisés isolément ou conjointement. Dans les cas les plus sévères, ou lorsque la personne présente une dépression consécutive au TOC, les médicaments dits sérotoninergiques compensent le déficit dans le fonctionnement de la sérotonine sur les transmissions nerveuses et ont une action d'antidépresseur. Leur efficacité dépend surtout d'une prise à long terme, qui augmente les chances et le degré d'amélioration. Au bout d'un an de traitement, on peut espérer une réduction de 50 p. 100 de l'intensité des troubles et des manifestations. Pour environ un tiers des personnes, le recours à un médicament est efficace ; pour d'autres, l'association de plusieurs médicaments est nécessaire. Une psychothérapie permet en outre de limiter les rechutes après l'arrêt du traitement médicamenteux et peut même suffire chez les personnes les moins lourdement touchées. Très utilisées depuis les années 1980 pour traiter des troubles tels que les angoisses, les phobies et les TOC, les thérapies de type cognitivo-comportementales ne cherchent pas à identifier la dimension psychologique du trouble mais à modifier le comportement et les schémas mentaux qui posent problème. Sur une période assez brève, il va s'agir de transformer les idées obsessionnelles en prenant conscience de ce qu'elles ont de rigide et d'aberrant, tout en remplaçant les rituels par d'autres comportements plus adaptés. Parmi les pistes de recherche thérapeutique, la génétique est la plus intéressante. La communauté scientifique espère que l'identification de l'ensemble des gènes impliqués ouvrira la voie à des traitements efficaces dans les TOC sévères et au dépistage des personnes à risque avant le développement des troubles. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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