TROTSKI Lev Davidovitch Bronstein, dit
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
(1879-1940)
Dirigeant communiste soviétique et international.
Leiba Bronstein naît en Ukraine dans une famille juive atypique ; son père, David, est à la tête d'une importante exploitation agricole. Une fois achevées ses études secondaires, Lev Davidovitch se lance dans l'action révolutionnaire. En 1897, il cofonde L'Union des travailleurs du sud de la Russie. En janvier 1898, il est condamné à quatre ans d'exil en Sibérie. Réfugié à Londres après son évasion, il participe à la publication de l'Iskra, journal fondé par Lénine. Il a adopté le nom de l'un de ses anciens geôliers, un certain Trotski. Animateur de courant, journaliste, correspondant de guerre, Trotski s'investit dans le combat politique.
En 1904, le fossé entre bolcheviks et mencheviks s'élargit au sein de la social-démocratie russe. Trotski s'attaque aux conceptions de Lénine sur le Parti. Dans Nos tâches politiques, il débusque vivement les dérives autoritaires, voire totalitaires auxquelles pourrait conduire le centralisme léninien. Président du Soviet de Petersbourg lors de la révolution de 1905, il ébauche alors la théorie de la « Révolution permanente ». « Internationaliste » pendant la Première Guerre mondiale, il rejette le « défaitisme révolutionnaire » prôné par les bolcheviks. Rentré en Russie à la suite de la révolution de février 1917, il se place dans une position médiane entre mencheviks et bolcheviks avant de rejoindre les amis de Lénine. Élu au comité central du POSDR (Parti ouvrier social-démocrate de Russie), il est bientôt porté à la présidence du Soviet de Pétrograd. Président du Comité militaire révolutionnaire, il joue un rôle essentiel dans la prise du pouvoir par les bolcheviks. Nommé commissaire aux Affaires étrangères, il se distingue par une position « centriste » sur la question de la poursuite de la guerre. Tenant du « ni guerre ni paix », il n'en négocie pas moins la paix de Brest-Litovsk. En mars 1918, il démissionne de ses fonctions pour prendre la direction du commissariat à la Guerre. En 1921, il est à la tête des troupes qui écrasent la Commune de Cronstadt. Le créateur de l'Armée rouge est perçu par beaucoup comme l'alter ego de Lénine. La mort de ce dernier met à nu les divergences qui opposent les « héritiers », lesquels affichent des conceptions contradictoires sur l'avenir de la « révolution mondiale ». La « construction du socialisme dans un seul pays » prônée par Staline, le compromis avec la paysannerie souhaité par Nicolas Boukharine, provoquent l'hostilité de celui qui se considère désormais détenteur de l'héritage léniniste. Contraint d'abandonner le commissariat à la Défense, il incarne bientôt un nouveau courant, le « trotskisme », qui conteste globalement les choix internes et externes d'un pouvoir de plus en plus personnifié par Staline. En 1926-1927, Trotski est privé de toutes ses responsabilités. Peu après, il est déporté en Asie centrale avant d'être banni d'Union soviétique. Commence une longue errance à travers l'Europe. Le proscrit, qui a été déchu de sa citoyenneté soviétique en 1932, présente le système stalinien comme une « trahison » du bolchevisme : pour Trotski, l'URSS est désormais un « État ouvrier dégénéré ». L'idée d'une IVe Internationale alternative, capable de remplacer un Komintern aux mains du Kremlin sera concrétisée en 1938. Deux ans plus tôt, Trotski a trouvé refuge au Mexique. Le 21 août 1940, il meurt assassiné par un agent soviétique, Ramon Mercader. En Union soviétique, sa famille a été décimée par les purges, tandis que son fils, Leon Sedov, est mort dans des conditions mystérieuses à Paris, en 1937.
Charles URJEWICZ
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