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Trois déterminismes

Publié le 01/05/2013

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Trois déterminismes Cette apparente contradiction entre l’ordre de la nécessité (enchaînement logique des faits et des événements)  et l’ordre de la liberté  peut toutefois être sinon surmontée, du moins réduite. La science tout d’abord a considérablement tempéré le principe du déterminisme tel que  Laplace (1749-1827) l’avait  formulé. Ce physicien s’est rendu célèbre en affirmant que tout ce qui existe est régi par un déterminisme strict ; notre ignorance de l’avenir ne s’expliquerait que par l’incapacité où nous nous trouvons d’embrasser toutes les causes concourant  à produire un état donné du monde. Aujourd’hui, les sciences physiques admettent que l’univers matériel lui-même contient un part d’indétermination, comme l’a établi la mécanique quantique : la trajectoire d’une particule élémentaire n’est pas prévisible, car, précisément, elle n’est pas déterminée . Certaines analyses philosophiques permettent de dissiper un second malentendu. Le déterminisme scientifique, ou  premier  déterminisme concerne tous les phénomènes observables. Il consiste à affirmer, comme l’explique le philosophe Alain, qu’il existe des relations constantes entre certains types de facteurs  relevant d’un ordre donné ( par exemple le déplacement de la Lune et  le mouvement des  marées, ou les interactions des organes au sein d’un être vivant). Mais il ne permet aucunement de conclure, comme on le croit parfois, que tout est prévisible dans l’univers (c’est le  deuxième   déterminisme, populaire et fataliste), ni que la volonté humaine est elle-même déterminée au regard d’une Intelligence (Dieu ?) intemporelle ; de Son point de vue, l’avenir est déjà fixé, au même titre que le passé. Ce troisième déterminisme est  théologique  ou  métaphysique ,  selon Alain. Il a pu donner lieu à des développements philosophiques (comme par exemple  chez les stoïciens , qui , sans être fatalistes admettent cependant l’existence du  destin)  .  Mais le déterminisme scientifique,  seul recevable, toujours  si l’on en croit Alain, s’accorde avec l’idée qu’il y a dans le monde une large marge d’indétermination .

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