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Tirade De Clytemnestre

Publié le 15/09/2006

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clytemnestre

Corrigé du commentaire composé de la tirade de Clytemnestre.

Acte III, Scène 8.

 

INTRODUCTION:

 

-  Phrase d'appel: ex : “Dans la première partie du 20ème siècle, les tensions politques    s'accroisent. La littérature essaye de révéler cette tension et de dénoncer l'apparition    d'idées totalitaristes.” 

-  Présentation de l'auteur et de son oeuvre dans le contexte historique et littéraire.

-  Problématiques, dont dépend le plan. Ex: “Quel est le rôle de ce passage dans l'oeuvre?” -   “Nous pourrons nous demander comment Clytemnestre arrive à se montrer victime     d'Agammemnon. Malgré l'aveu de sa haine.” “Comment, dans son discours, Clytemnestre   évoque t-elle sa haine et son mépris envers son mari.”

-  Annonce du plan: 1) La haine de Clytemnestre.

 2) La démythification.

    3) L'adaptation du mythe.

 

DEVELOPPEMENT:

 

   La haine de Clytemnestre s'exprime à travers la structure, le lexique et la violence du style.

 

a) La structure:

 

Jeux de reprises organise le texte:

 

   “haïr” encadre une sorte d'introduction. Elle y annonce par l'emploi du futur proche “je vais” le thème de la tirade: sa haine envers Agammemnon.

 

   “barbe” et “petite doigt” : nombreuses reprises qui marquent l'obsession de Clytemnestre. Synecdoque qui réduit Agamemmnon à deux parties de son corps.

 

Donc structure qui met en valeur la haine de Clytemnestre et son caractère obsessionnel, fondée  sur la conduite d'Agammemnon à son égard.

 

b) Les fondements:

 

   Dégout physique lié à l'acte d'amour suggéré par la tournure “ il me tenait moi-même”. Appréciation fortement dépréciative “j'en était folle” et emploi de l'imparfait d'habitude qui accentue l'impression de dégoût. D'où “la nuit de faux amour” et l'adultère avec le bois du lit, à mettre en relation avec l'aveu d'Agathe.

   Aussi efforts de Clytemnestre pour modifier la barbe d'Agamemnon qui la répugne. Anaphore de “inutile” et rythme ternaire soulignent la vanité de ses essais et l'imposibilité pour elle d'échapper à ce qu'elle hait. Ceci implique un sentiment de répugnance. 

   Elle souligne sa soumission malgré sa répulsion. Termes liés par le doublement de la conjonction de coordination “et” et par la reprise de l'interrogative “Pourquoi...?” dont les points de suspension traduisent le regret d'une telle attitude d'Agamemnon: le décrirement brutal quand il a emmenée de chez elle, “est venu m'arracher” avec l'emploi du passé composé (conséquences dans le présent), et le sacrifice d'Iphigénie “horreur” mis en relief indique la réaction de Clytemnestre.

 

Donc tout en Agamemnon lui inspirait de la haine. Le portrait qu'elle en fait n'est donc pas celui d'un roi.

 

   La violence de l'expression:

 

Elle a la volonté de persuader sa fille, par l'emploi de procédés lexicaux et de la ponctuation.

 

- Triple “oui” : sorte de réponse à Électre et traduit la force du propos + “savoir”. La vérité va être dite. Elle semble éprouver du plaisir dans cette révélation “joie”.

   Présentatif “ ce qu'il était” met en relief l'ironie de “père admirable”. Le passage à l'ondéfini “c'était lui”, dévalorisation mais aussi tentative d'explication qui s'adresse à un interlocuteur.

   6 exclamatives, des interrogatives et rithme ternaire : émotion de Clytemnestre.

 Détournement ironique du titre d'Agamemnon “roi des rois”.

 

Densité  croissante dans la 2ème partie du texte qui correspond à l'intensité coissante du sa haine envers un être soudain démythifié.

 

2) La démythification:

 

a) La faiblesse:

 

Structure : “seul homme”, “roi des rois”, “père des pères”, “lui” : progression qui s'achève sur la brutalité du pronom. Même idée “vaniteux, vide aussi, banal” et “bégayant, lamentable”, un roi qui a besoin d'être rassuré qu'elle le glorifie en gestes et en paroles.

Donc faille de la puissance d'un roi suprême qui n'a pas de pouvoir sur sa propre femme.

 

b) Les caractéristiques psychologiques:

 

   Pouvoir et solennité : “roi des rois” mais écrit sans mayuscule, qui va être associé à d'autres caractéristiques d'agamemnon construites de la même façon et de manière ironique (père qui sacrifie sa propre fille).

   Adjectifs (rythme ternaire) complétent le tableau en grossissant le trait “vaniteux, vide aussi, banal”, “pompeux, indécis, niais”.

   Utilisation d'une restrictive : “n'a jamais été que...”

   Donc ses caractéristiques morales se trouvent accentuées par son physique.

 

   Les images:Petit doigt et barbe = caricature d'Agamemnon car réduction progressive à ces deux éléments. Barbe “d'or” mais répulsion cependant. Description dans une attitude royale, mais aussi une conduite plus ordinaire : boire, conduire le cheval, sceptre.

   Puis allusion au tragique de la mort d'Iphigénie. Cf: image picturale du soleil.

 

Donc un portrait totalement démythifié d'Agamemnon pour convaincre Électre. Ceci est possible puisqu'il s'agit d'une adaptation du mythe.

 

   Adaptation et modernisation du mythe:

 

Des élément de l'antiquité mais avec un effort de modernité ce qui lui donne un nouveau sens.

 

a) un thème savant:

 

Les éléments du mythe: les lieux “Delphes”, les événements : le sacrifice d'Iphigénie ; allusion au bain (qui évoque aussi le meurtre), la barbe en “or”, avec ses annelages” (cf: les statues antiques et masque d'Agamemnon dans les fouilles de Mycènes).

Mais un personnage avec des faiblesses et des aspects ridicules au physique comme au moral. D'où un être plus familier, accesible à un public élargi.

 

b) Le sens de l'adaptation:

 

Agamemnon est éternel mais humain.

   Présentation dérisoire d'Agamemnon mais à travers lui celle de tous les puissants.

 En 1937, cette pièce veut montrer la faiblesse des chefs d'états. Elle traduit un  parti pris politique dans une Europe dominée par les dictatures.

 

   Mais humanité d'un héros qui a une orientation philosophique : les héros assument leur destin. La présentation du roi justifie l'acte de Clytemnestre présenté comme légitime.

 

 Donc l'homme devient responsable de sus actes et la divinité est absente.

 

CONCLUSION:

 

Moment important car Clytemnestre détruit la figure idolâtrée d'Agamemnon, tout en cherchant à justifier son acte aux yeux d'Électre.

 

Passage qui permet aussi de saisir la violence du caractère de la reine, et donc d'expliquer en partie la haine qui lui voue Électre.

 

Mais adaptation qui montre aussi le tragique d'une condition humaine à laquelle les rois n'échappent pas.

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