Tartuffe acte I scène 4
Publié le 26/04/2014
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Introduction Molière né en 1622 appartient au mouvement du classicisme du XVIIème siècle. Le classicisme est le contraire du baroque ; c'est un mouvement extrêmement règlementé : par la bienséance, le niveau de langue très soutenu, des figures d'atténuations tel que l'euphémisme, les 3 unités, 1 jour 1 lieu 1 intrigue et enfin la vraisemblance. Molière pourtant ne respecte pas ces règles à la lettre. Le parcourt de notre dramaturge n'est pas banal, fils de tapissier, il fonde avec Madeleine Béjart l'Illustre Théâtre mais l'échec est total, Molière s'endette ce qui le mène en prison. Ne désespérant pas la troupe fait des tournées en province c'est ainsi que Molière reçoit la protection de Monsieur, le frère du roi. Il joue pour la première foi devant le souverain en 1658. Il possède un grand sens d'observation critique, ainsi qu'une habileté surprenante à peindre les moeurs de son temps. Aucun type social n'échappa à sa plume, même celui du faux dévot dans Tartuffe. Qu'il écrit en 1664 mais elle est refusée pour outrage à la dignité de l'Église. La pièce ne sera autorisée que 5 ans plus tard lorsque Molière ajoute l'acte 5 à la gloire du roi. Cette grandes comédies de Molière a d'abord une vocation satirique : il a su donner chair à des archétypes socio-psychologiques puisqu'on parle désormais d'un tartuffe, pour évoquer un hypocrite. La scène que nous allons étudier, quatrième scène du premier acte, poursuit l'exposition. Nous assistons en effet ici à l'entrée en scène tardive d'Orgon, dont on a déjà appris, par les autres personnages, qu'il s'est entiché du dévot. Cette scène, première tentative de Dorine pour dessiller Orgon, vient aussi compléter le portrait de l'hypocrite. Nous pourrons donc nous demander comment Molière met en scène ici, de manière comique, dès l'entrée en scène d'Orgon, l'emprise de Tartuffe sur le maître de maison. C'est pourquoi nous nous pencherons dans un premier temps sur le comique de la scène avant de nous intéresser à l'intérêt dramaturgique de la scène dans la pièce. I- Une scène comique Comique de situation Champ lexical de la maladie, exagération de Dorine « fièvre » (vers 231)/ « grand dégout » (vers 235) / « empêchaient de pouvoir sommeiller » (vers 243)/ « souffrir la saignée » (vers 250) // indignation vis a vis d'Orgon qui ne se soucis point de sa femme Champ lexical de la bonne santé, exagération de Dorine « Gros, gras, le teint frais et la bouche vermeil » (vers 234)/ « il mangea deux perdrix » (vers 239)/ « sans trouble il dormit » (vers 248) / « But à son déjeuner quatre grand coup de vin » (vers 255) Ici le comique est dut au parallélisme créé par Dorine entre la maladie de Elmire et la situation heureuse de Tartuffe. 2) Le comique de répétition -> étonnement de Dorine a la question d'Orgon « Tartuffe ? » (Vers 233) // Prouve qu'elle n'est pas habitué a ce comportement de la part de son maitre -> Répétition d'Orgon, « et Tartuffe » (vers 233/vers 238/vers 245/vers 252) / « le pauvre homme » (vers 235/vers 241/vers 249/vers 256) // cette répétition nous montre Orgon comme un Automate+ comique par décalage entre la situation et les propos d'Orgon. -> dialogue de sourd // Le comique du dialogue de sourd annonce le danger. Décalage entre les 2 propos amène une certaine angoisse chez le spectateur. II- L'intérêt dramaturgique de la scène. 1) La valeur du dialogue -> Dialogue de sourd // Face a son maitre, Dorine adopte une certaine stratégie. Elle prononce 2, 3 et enfin 4 vers. Il y a une gradation des vers. -> Recours à l'ironie. Elle se moque de son maître, mais ce dernier ne voit rien. « La part que vous prenez a sa convalescence » (Vers 258) Cléante est un témoin muet, mais fondamental. Dorine veut convaincre Cléante de la folie d'Orgon. Cette scène est donc la confirmation des propos de Dorine qu'elle portait à la scène 2. Du coup, le spectateur ou lecteur prend conscience de l'état de folie d'Orgon. Cette scène a une valeur dramaturgique importante et joue un rôle de présentation au niveau de la pièce tout entière. -> étonnement de Dorine a la question d'Orgon « Tartuffe ? » (Vers 233) // Prouve qu'elle n'est pas habitué a ce comportement de la part de son maitre 2) Le portrait de Tartuffe Tartuffe est absent. Son entrée se prépare par une série de portraits qui créer un phénomène d'attente pour le spectateur : - portrait de Dorine - éloge du dévot par Orgon -> aime la bonne chaire, gros, gras et la bouche vermeille. Accumulation de termes péjoratifs. -> Thème de la gourmandise = thème récurant « certain goût pour le vin », le manger ». Vers 239, Tartuffe tombe dans la gourmandise, or c'est l'un des 7 péchés capitaux. ->Décalage comique entre la faiblesse d'Elmire et la bonne santé de Tartuffe. Allusion à la cène au ours de laquelle le sang du christ se transforme en vin. Donc le sang d'Elmire est bu par Tartuffe : de façon sacrilège. -> Homme paresseux = péché vers 241 à 248. -> Hypocrite : propos différents de ces actions. Il s'immisce dans une famille bourgeoise pour la ruiner. Conclusion Pour conclure, l'étude de la scène 4 du premier acte du Tartuffe de Molière nous amène à comprendre d'une part la structure de la comédie et d'autre part le fonctionnement du registre comique. En effet, cette scène a un rôle essentiel dans l'oeuvre car en cet acte d'exposition elle nous informe sur l'obsession d'Orgon, sur l'attitude de Tartuffe, présenté comme un parasite, et sur la clairvoyance de la servante qui s'attire ici la confiance et la complicité du public. En outre, nous avons pu étudier le fonctionnement du dialogue au théâtre qui ici est voué à l'échec mais permet la mise-en-oeuvre de procédés comiques nombreux, variés, plus ou moins raffinés. Cette scène est l'une des plus comiques de la pièce puisque, ne l'oublions pas, Le Tartuffe de Molière reste une comédie parfois grave : la fausse dévotion et l'hypocrisie amènent également la perte d'une famille et une véritable dénonciation des faux-semblants.
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