tant la génération, la naissance, et Vichnou la conservation, c'est au dieu qui symbolise la destruction, la mort, à Schiwa, qu'elle a donné, avec le collier de têtes de mort, comme attribut, le Lingam, symbole de la génération.
Publié le 23/10/2012
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tant la génération, la naissance, et Vichnou la conservation, c'est au dieu qui symbolise la destruction, la mort, à Schiwa, qu'elle a donné, avec le collier de têtes de mort, comme attribut, le Lingam, symbole de la génération. Ici la génération apparaît comme le complément de la mort ; ce qui doit nous faire entendre, que ces deux termes sont par essence corrélatifs... Quand un individu meurt, la nature dans son ensemble n'en est pas plus malade : la volonté non plus. Ce n'est pas lui, en somme, c'est l'espèce seule qui intéresse la nature. Tout naïvement, elle nous déclare ainsi la grande vérité : que les Idées seules, non les individus, ont une réalité propre, étant seules une véritable réalisation objective de la volonté. Or l'homme, c'est la nature, la nature arrivée au plus haut degré de la conscience de soi-même ; si donc la nature n'est que l'aspect objectif de la volonté de vivre, l'homme, une fois bien établi dans cette conviction, peut à bon droit se trouver tout consolé de sa mort et de celle de ses amis : il n'a qu'à jeter un coup d'oeil sur l'immortelle nature : cette nature, au fond, c'est lui. (Monde, I, 287-9.) SCH OPENHAUER 11 II L'AFFIRMA TION DU VOULOIR-VIVRE A) LE VOULOIR-VIVRE ET L'INSTINCT SEXUEL I. « L'OEUF DU MONDE « Si la volonté de vivre ne se manifestait que comme simple instinct de conservation personnelle, il n'y aurait là qu'une affirmation du phénomène individuel, pour le temps bien court de sa durée naturelle. Les peines et les soucis d'une telle vie seraient médiocres, et la vie serait ainsi facile et sereine. Comme, au contraire, la volonté désire la vie absolument et pour toujours, elle se manifeste en même temps sous la forme de l'instinct sexuel qui a en vue toute une suite infinie de générations. Cet instinct supprime l'insouciance, l'enjouement et l'innocence qui accompagneraient la seule existence individuelle, en introduisant dans la conscience l'agitation et la mélancolie, dans le cours de la vie les infortunes, les inquiétudes et les besoins. — Vient-on, par une exception bien rare, comme nous le voyons, à l'étouffer volontairement, c'est alors le revirement de la volonté qui fait retour sur elle-même. Elle naît alors dans l'individu, sans se prolonger au delà de lui... Poursuivons : l'opération qui permet à la volonté de s'affirmer et à l'homme de naître est un acte dont tous les individus éprouvent une honte intime, dont ils se cachent avec soin, effrayés, si on les saisit sur le fait, comme s'ils étaient surpris dans l'accomplissement d'un crime. C'est une action dont la pensée n'excite de sang-froid que la répugnance, et, dans des dispositions d'esprit plus élevées, que l'horreur. Sur ce sujet, Montaigne nous présente des considérations détaillées et profondes, faites en ce sens, dans le chapitre V du Me livre, sous cette glose marginale : Ce que c'est que l'amour. L'exécution de cet acte est immédiatement suivie d'un chagrin et d'un repentir tout particuliers, sensibles surtout pour la première fois qu'on s'y livre, et d'autant plus prononcés en général que le caractère est plus noble. — Et cependant l'incessante répétition d'un acte de cette nature est le seul, l'unique moyen qui assure l'existence de la race humaine. — Si maintenant l'optimisme avait raison, s'il nous fallait reconnaître avec gratitude dans notre existence le don gracieux d'une suprême bonté guidée par la sagesse, par suite un don précieux en lui-même, une source de gloire et de joie, alors l'acte destiné à la perpétuer devrait revêtir vraiment une apparence tout autre. Cette existence n'est-elle au contraire qu'une sorte de faux pas, ou de fausse route, est-elle l'oeuvre d'une volonté originellement aveugle, dont le développement le plus heureux consisterait à revenir à elle-même, pour se supprimer de son propre mouvement, alors l'acte qui perpétue cette existence doit bien paraître ce qu'il nous paraît. Ici doit se placer une remarque relative à la vérité première et fondamentale de ma doctrine : la honte signalée plus haut comme provoquée par l'acte de la génération s'étend même aux parties qui servent à l'accomplir, quoique la nature nous les ait données dès la naissance, comme tous les autres organes. C'est encore une preuve frappante que non seulement les actions, mais déjà même le corps de l'homme se peuvent regarder comme la forme phénoménale, comme l'objectivation et l'oeuvre de sa volonté. Car l'homme pourrait-il rougir d'une chose qui existerait sans sa volonté ? Par rapport au monde, l'acte de la génération apparaît comme le mot de l'énigme. Le monde en effet est étendu dans l'espace, vieux dans le temps, et présente une inépuisable diversité de figures. Tout cela pourtant n'est que le phénomène de la volonté de vivre ; et le centre, le foyer de cette volonté est l'acte de la génération. Ainsi, dans cet acte s'exprime
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