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Synthèse: L'ART

Publié le 24/07/2010

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Le terme art comporte une ambiguïté dans ses usages courants « l’art d’être grand mère «, l’art culinaire « ont-ils quelque chose de commun avec ce que l’on fait à l’école des beaux-Arts ? On distinct en fait un sens large et un sens plus étroit. On peut commencer pour cerner une définition par dire que l’art c’est finalement une production qui n’est pas issue directement de la nature mais qui dépend de l’habilité humaine. On pourrait rajouter surtout si cette habilité est réfléchie. Pour restreindre dans un premier temps notre champs d’étude nous dirons qu’une pratique habile n’est de l’art que si elle produit une œuvre, quelque soit cette œuvre (horloge, tableau, discours, poème etc). Pour pousser plus en avant l’analyse, il faut remonter au source grec et latine de notre culture. En grec le mot « techné « signifie métier, art, habilité de faire quelque chose mais aussi méthode et ruse. Le terme latin est « ars «.Notre langue dispose aujourd’hui par ces différentes origines (latine et grec) de deux séries de mots : arts, artiste, artistique, d’une part ; technique, technicien d’autre part. Le besoin c’est fait sentir de diviser se vaste domaine des arts, avec d’un côté les beaux-Arts (architecture, art décoratif, gravure, musique, peinture, sculpture) et de l’autre les arts mécaniques (toutes les techniques fondées sur le travail manuel). A la fin du XVIII° apparaît le mot « technique «, d’abord utilisé pour désigner les procédés matériels qui interviennent dans un art, il désigne aujourd’hui les procédés de fabrication, surtout ceux qui appliquent un savoir scientifique et pour lesquels l’enseignement théorique se joint à l’apprentissage pratique. « art « tout court est utilisé aujourd’hui uniquement pour les beaux-Arts. Définir la technique par son but utilitaire et ses procédés rationnels, et lui opposer l’art, c’est limiter le domaine de ce dernier sans dire encore ce qu’il est. On peut se rendre compte facilement de la variété des œuvres d’art. Existe t-il un point commun à toutes ces œuvres ? Peut on y intégrer les nouvelles formes d’art moderne (cinéma, bande dessinée) ? comment distinguer l’œuvre et le chef-d’œuvre ? Pour nous aider on peut dire qu’il y a art lorsqu’il y a production d’une œuvre belle ? C’est une première approche car que faisons nous des œuvres d’art qui récuse le beau et il y a de la beauté hors de l’art. Il faut peut être définir ce qu’est le beau ? Le beau doit être distingué de l’utile. Ce qui est utile c’est ce qui satisfait directement ou indirectement (les outils) un besoin. Or la chose belle ne satisfait pas un besoin directement ou indirectement. On ne se demande pas devant un tableau : « a quoi ça sert ? «. Pourtant il peut arriver qu’un même objet soit beau et utile. Cette coïncidence est rechercher dans les arts appliqués (ameublement, vêtement, architecture). Kant appelle cela la beauté adhérente , car la beauté d’un objet est soumis à d’autres critères que le jugement esthétique (du grec aisthétikos, qui peut être perçu par les sens). Un édifice doit non seulement servir, il doit tenir mais il peut plaire indépendamment de son utilité. Le design, mouvement contemporain, cultive méthodiquement cette union de l’utile et du beau. La beauté libre désignée par Kant par ce vocable n’est astreinte à aucune fonction extérieure au beau lui-même (elle ne sert à rien). Il ne faut pas considérer l’une supérieure à l’autre, si l’on parle de pureté dans le cas d’un objet simplement beau, la beauté liée à l’utile enrichit la vie quotidienne. La beauté et la recherche de celle-ci dans la nature ou dans des artifices conduit à des comportements et des appréciations diverses, certains dédaigneront la sorte de beauté que d’autres apprécient. L’apparente contradiction de ses attitudes se résout si l’on considère que le beau répond à un besoin spécifique, distincts des besoins biologiques : un besoin d’esprit. L’art peut être à la fois un luxe inutile et ludique, mais il peut aussi être dans le cas de chants d’esclaves ou de poèmes de déportés, un soulagement un début de libération. L’art reste en dehors des intérêts et de l’action efficace. L’art dans les deux cas, luxe ou consolation, offre à notre conscience la possibilité pour un temps de nous situer hors du besoin. L’art n’est ni superficiel, ni illusoire, son but n’est pas d’imiter. Oscar Wilde va même jusqu’a dire que c’est la nature qui imite l’art. En effet notre vision de la nature est prédéterminée par notre culture. L’art est une sphère riche de sens de l’activité humaine. Cette expression que l’artiste nous propose dans son œuvre est peut être plus authentique, plus signifiante, plus essentielle finalement que la « réalité « triviale du monde quotidien. Le vrai est dans l’esprit plus que dans l’univers banal des choses sensibles. L’œuvre d’art n’étant pas bornée par aucune fonction déterminée est une réserve de sens toujours plus riche qu’on ne l’avait cru. Le regard actif du spectateur détecte telle ou telle signification. Pour la connaissance esthétique il n’y a pas de contresens, tout ce qui fait sens est heureux. L’interprétation du sens caché de l’activité artistique pose notamment pour Freud et sa psychanalyse ses limites d’analyse. L’élucidation du génie ou du don artistique ne sont pas du ressort de la psychanalyse. L’acte créateur reste mystérieux voir obscur pour le créateur et l’interprète de cette création. Platon va jusqu'à leur refuser le terme d’art qui est appliqué aux artisans ou aux ouvriers. il évoque plutôt une activité inspirée. Leur génie est un pouvoir communiqué directement par les Dieux. Cette opposition tranchée entre le génie et le labeur est vu par certains artistes comme un malentendu ou une mystification qui cache le véritable travail créateur. L’œuvre même parfaite a été faite, mais le « faire « a su se faire oublier. Il reste qu’il y a un mystère du processus créateur, et de ce point de vue tout chef d’œuvre peut apparaître comme une énigme. Cette irrationalité renvoie à une analyse des rapports qu’entretient l’œuvre avec le réel. Ce qui est beau ne se donne pas à la perception, ni même à l’intelligence, c’est un système de négation, une protestation contre les normes et les poncifs d’un temps. L’artiste franchit un seuil invisible et il sait que « la porte entrouverte là est celle d’un autre monde «. Les bouleversements esthétiques contemporains, la « désublimation « généralisée des œuvres d’art sont ils l’aboutissement d’un processus significatif et inéluctable ? L’histoire de l’art contemporain ne se résume pas à un tel processus. L’esprit de sérieux et de frivolité se mêle étroitement dans la production artistique. Si l’art assume aujourd’hui sa fonction de divertissement nous ne pouvons pas en conclure qu’il est tombé dans la futilité et l’insignifiance. La précarité de l’œuvre d’art ou son immatérialité lui confère une grâce éphémère et magique difficilement déchiffrable.

 

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