SYNTHESE FABLES DE LA FONTAINE - LIVRES VII-XII
Publié le 20/11/2019
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SYNTHESE LES FABLES DE LA FONTAINE – LIVRE 7 à 11 Jean de La Fontaine (1621-1695) est un célèbre auteur de l’époque classique. Il est connu pour ses fables qui ont pour but « de plaire et d’instruire ». Il puise son inspiration chez les auteurs anciens comme Esope, Phèdre, Horace ou Pilpay. Il prend parti pour les Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes. Il publie son deuxième recueil de fables (livres 7 à 11) en 1678-1679. Elles sont plus complexes que dans son premier recueil. La Fontaine fait une satire de la société de son temps à travers des fables plaisantes à lire. Mais il livre aussi une réflexion sur le bonheur et la sagesse. Les fables de ce recueil sont variées pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les sujets sont multiples (sociaux, politiques, défauts humains). Ensuite les personnages ne sont plus que des animaux. On trouve des animaux anthropomorphes (La cour du Lion) mais aussi des humains (Les deux amis, Le financier et le savetier). Enfin les styles sont variés, satirique dans « Les animaux malades de la peste », plus humoristique dans « Le Lion, le Loup et le Renard, philosophique dans « Le songe d’un habitant du Mogol ». La Fontaine utilise une écriture qui lui permet de plaire et d’instruire à la fois. Il dit : « Je me sers des animaux pour instruire les hommes ». La Fontaine utilise la personnification via des animaux anthropomorphes pour faire une critique des défauts des hommes grâce à l’ironie et au comique. Il utilise différents types de discours et de champs lexicaux, des vers hétérométriques, des enjambements, des rimes irrégulières afin de rendre ses fables vivantes et plaisantes. Dans ses fables, les morales explicites ou implicites illustrent le but instructif de ses récits. Dans ce recueil, La Fontaine aborde plusieurs thèmes importants. Tout d’abord, il dénonce les défauts des hommes comme l’orgueil dans Le Héron et la fille, l’hypocrisie dans Le chat et le renard, le commérage dans Les femmes et le secret, l’ambition dans La laitière et le pot de lait. Ensuite, il dénonce l’injustice comme dans Les animaux malades de la peste, mais aussi la flatterie des courtisans dans Les Obsèques de la lionne, la cruauté du roi dans La Cour du Lion. Puis, il délivre des messages plus philosophiques. Il condamne le pouvoir de l’argent dans Le Savetier et le Financier, vante l’amitié dans Les deux amis. Dans Le songe d’un habitant du Mongol et Les Deux pigeons, il fait comprendre que le bonheur se trouve près des gens qu’on aime mais aussi dans la solitude. Selon lui, dans La mort et le mourant, l’homme doit se préparer à la mort et l’accepter. Enfin, il dit dans Le pouvoir des fables, que l’imagination est utile si elle sert à instruire et à persuader, comme ses fables. La Fontaine (1621-1695) La Fontaine est un célèbre fabuliste du 17ème siècle. C’est un auteur classique connu pour ses fables publiées en 1668 (Livre 1 à 6), 1678-1679 ( livres 7 à 11) ET 1694 (livre 12) qui visent à « plaire et à instruire ». Ses fables sont plaisantes à lire mais délivrent toujours un message. Il vit au temps du Grand Siècle, celui de Louis XIV. Les Arts sont mis à l’honneur et participent au rayonnement de la France en Europe grâce à la création de la Comédie Française et à des artistes comme Racine, Molière, La Bruyère, Mme Lafayette en littérature, Lully en musique, Poussin en peinture, Lenôtre en paysagisme. Après la disgrâce de Fouquet dont il était le protégé, La Fontaine fréquente les salons parisiens et obtient la protection de diverses personnes, sont Mme de La Sablière. Il puise son inspiration chez les auteurs de l’Antiquité tels que Esope, Phèdre, Pilpay. Il se range du côté des Anciens dans la querelle des Anciens et des Modernes. L’art de La Fontaine se fonde sur trois piliers : - L’art de raconter : o Il campe des personnages caractérisés par des fonctions, des attitudes, des mœurs spécifiques o Il compose des récits variés : la fable peut être une petite pièce de théâtre, un petit roman, une énigme o Il utilise un style varié : vocabulaire riche, style vivant, registres divers (comique, ironique, satirique…) - La peinture des animaux : il utilise des animaux anthropomorphes pour faire la satire des mœurs de la société : o Les animaux sont caractérisés par des détails précis : attitude, mouvement corporel, fonction sociale (« Le héron au long bec… », Le héron et la Fille) o Les animaux sont personnifiés : ils parlent, agissent comme les hommes, ont un nom, une profession, incarnent un type humain (L’araignée est « filandière », le cochon s’appelle Pourceau) - Des moralités de différentes formes o Une maxime ou un proverbe (« Tel est pris qui croyait prendre », Le rat et l’huitre) o Un commentaire personnel (« Cette fable contient plus d’un enseignement… », Le rat et l’huitre) o Des moralités implicites ou explicites (« Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire… », Le Lion, le Loup et le Renard) o Des moralités appuyées sur un raisonnement Apologue : Court récit qui vise à divertir et à instruire. Il a une visée morale. LE CLASSICISME Le classicisme est un mouvement littéraire du 17ème siècle qui connait son apogée sous le règne du Roi-Soleil, Louis XIV. Il fait suite au Baroque et reflète la stabilité religieuse, politique et économique sous Louis XIV qui unifie la France par la guerre et les Arts. Il est caractérisé par la recherche de l’ordre, de la clarté, de la mesure de l’élégance. Sur le plan littéraire, des règles d’écriture sont définies dans le but d’imiter la nature et les Anciens et de faire appel à la raison. L’imitation de la nature entraine la règle de la vraisemblance dans le récit et la règle des trois unités au théâtre (action, temps, lieu). L’appel à la raison (c’est-à-dire à la mesure) entraine la règle de bienséance et la volonté de plaire et instruire. L’œuvre doit être utile. Ainsi les comédies de Molière ont pour but de corriger les mœurs. Les fables de La Fontaine sont plaisantes mais délivrent toujours un message. L’appel à la raison et à la mesure s’incarnent dans l’idéal de l’honnête homme, homme élégant, mesuré, poli, cultivé. Le style classique est simple, ordonné, le vocabulaire est précis. Les auteurs aiment employer le parallélisme et le chiasme, l’alexandrin régulier. Le classicisme s’exprime en particulier dans le théâtre, la fable et le portrait. On retiendra les tragédies de Racine (Phèdre), les comédies de Molière (Le Misanthrope), les Fables de La Fontaine, Les caractères de La Bruyère.
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- Dans le salon de Madame de La Sablière qu'il a fréquenté de 1672 à 1678, La Fontaine s'est mêlé aux discussions des philosophes et des savants. Les fables des Livres VII à XII contiennent des échos de leurs débats. ?
- « Les longs ouvrages me font peur», écrit La Fontaine dans l'Épilogue du Livre VI. A la lumière des fables contenues dans les Livres VII à XII, vous direz en quoi cette confidence du fabuliste éclaire son art poétique. ?
- « Les propriétés des animaux et leurs divers caractères y sont exprimés ; par conséquent les nôtres aussi, puisque nous sommes l'abrégé de ce qu'il y a de bon et de mauvais dans les créatures irraisonnables », écrit La Fontaine dans sa Préface au premier recueil de ses Fables (1668). Trouve-t-on encore dans les Livres VII à XII de quoi justifier cette affirmation du fabuliste ?
- La Fontaine a évoqué son apport personnel dans le domaine de la fable en décla¬rant qu'il y avait introduit la gaieté. Il précise ainsi cette notion : « Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire ; mais un certain charme, un air agréable qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux » (Préface du pre¬mier recueil, 1668). Votre lecture des Fables (livres VII à XII) vous permet-elle de souscrire à ce jugement ?
- La Fontaine a évoqué son apport personnel dans le domaine de la fable en déclarant qu'il y avait introduit la gaieté. Il précise ainsi cette notion : « Je n'appelle pas gaieté ce qui excite le rire ; mais un certain charme, un air agréable qu'on peut donner à toutes sortes de sujets, même les plus sérieux » (Préface du premier recueil, 1668). Votre lecture des Fables (livres VII à XII) vous permet-elle de souscrire à ce jugement ?