synthèse - chimie.
Publié le 25/04/2013
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3. 2 La symbiose synthèse-analyse chimique
Pour synthétiser un composé, il faut connaître à la fois la structure des différents produits entrant dans sa synthèse et la réactivité de tous ses composés.
La détermination de ces paramètres — qui s’est affinée tout au long des XIXe et XXe siècles — et
la méthodologie de synthèse qui en a résulté sont toujours les mêmes aujourd’hui.
C’est en analysant de nouveaux produits à l’aide notamment de techniques spectroscopiques que les synthèses deviennent de plus en plus sophistiquées et précises.
De fait, on remarque que le développement de la synthèse va de pair avec celui de l’analyse chimique, qui donne accès aux structures et aux propriétés chimiques des différents constituants entrant en jeu dans les synthèses ou étant synthétisés.
C’est ainsi que les synthèses se sont améliorées régulièrement tout au long des XIXe et XXe siècles.
Les techniques de synthèse de pierres précieuses se sont développées au XXe siècle avec le développement des techniques spectroscopiques,
notamment l’analyse aux rayons X, qui permettent de déterminer avec une grande précision les structures cristallines ( voir cristallographie).
Les progrès réalisés en synthèse inorganique, dans la seconde moitié du XXe siècle, ont débouché sur la
synthèse de monocristaux de silicium de plus en plus grands, donnant naissance à l’électronique moderne.
3. 3 Synthèse et rétrosynthèse
Avant de se lancer dans une nouvelle synthèse, le chercheur doit effectuer un travail intellectuel qui consiste à élaborer la meilleure stratégie de synthèse possible par rapport à un cahier des charges précis.
Ceci est valable pour le chercheur de
laboratoire en recherche fondamentale autant que pour l’ingénieur responsable de la recherche et du développement dans une entreprise de chimie fine.
Cet exercice de style demande une très grande culture chimique, une connaissance des réactions
chimiques, des réactifs utilisés et de la sélectivité de chaque étape proposée.
Élaborer le plan de synthèse demande de fragmenter la molécule que l’on veut préparer en « morceaux » de plus en plus simples, selon leurs fonctions chimiques ou leurs
facilités d’obtention.
Cette étape de réflexion, appelée rétrosynthèse, demande de grandes qualités de créativité et d’imagination au chimiste.
Le travail des chercheurs comme celui des industriels consiste de plus en plus à augmenter la sélectivité des synthèses en réduisant le nombre d’étapes, donc le coût de fabrication, ainsi que les nuisances pour l’environnement.
Augmenter la pureté
d’un principe actif médicamenteux de synthèse est garant de la diminution de ses effets secondaires dus à des sous-produits indésirables.
Utiliser un catalyseur en chimie fine permet de réduire le temps de synthèse, la quantité de réactifs et de
solvants, et d’augmenter la sélectivité tout en préservant l’environnement par une meilleure connaissance des milieux réactionnels.
Actuellement, tout résultat issu de la recherche fondamentale dans ce domaine est immédiatement répercuté aux
industriels, d’autant plus qu’ils sont souvent les commanditaires et les financiers de la plupart des projets de synthèse.
4 INTÉRÊTS ET ENJEUX DE LA SYNTHÈSE ORGANIQUE
La synthèse organique permet de fabriquer artificiellement des composés à haute valeur ajoutée.
Au départ, il s’agissait d’élaborer des substances naturelles connues, dont la synthèse s’avérait économiquement plus intéressante que leur extraction à
partir de sources naturelles.
Par la suite, des produits inconnus dans la nature — mais dotés de propriétés intéressantes et insoupçonnées — ont vu le jour par synthèse.
Ainsi, des colorants diazoïques de synthèse remplacent peu à peu les colorants naturels plus rares et plus difficiles à obtenir dès la seconde moitié du XIXe siècle ( voir colorants).
Des substances odorantes, des additifs alimentaires, des exhausteurs de
goût, des édulcorants et autres produits inconnus au XIXe siècle voient le jour grâce aux techniques de synthèse en parachimie.
De nombreux autres composés, produits à l’échelle industrielle, sont issus de synthèses organiques : les détergents, les
solvants, les matières plastiques, les pesticides, la majorité des médicaments, etc.
Toutes ces synthèses sont aujourd’hui possibles grâce à une matière première que l’homme a appris à transformer : le pétrole.
Sans la pétrochimie, ce serait plus
difficile et plus coûteux.
Actuellement, on distingue la chimie fine de la chimie lourde, dont le but est de fabriquer des intermédiaires pour son propre compte ou pour la chimie fine et pour d’autres entreprises de transformation.
La fabrication de monomères pour l’industrie
des matières plastiques et autres polymères entre dans ce transfert chimie lourde-chimie de transformation (acrylonitrile, éthylène, acide téréphtalique, etc.).
La chimie lourde n’innove d’ailleurs presque plus de nos jours en matière de synthèse.
En
revanche, la recherche en chimie fine est très active, dans la mesure où les besoins sont évolutifs et où les petits tonnages demandés pour satisfaire des besoins spécifiques permettent de répercuter plus vite les améliorations des synthèses obtenues
en laboratoire au stade de fabrication.
On recherche notamment plus facilement des pesticides plus sélectifs et moins dommageables pour l’environnement, des bases de parfum synthétiques en remplacement des bases naturelles épuisées ou difficiles
à extraire, des colorants adaptés aux nouvelles fibres textiles elle-mêmes synthétiques, et surtout de nouveaux médicaments très spécifiques.
Dans le domaine de la pharmacochimie, la recherche sur les nouvelles voies de synthèse évolue très vite.
Elle devient très complexe et elle se trouve, de ce fait, confrontée à des exigences de rentabilité.
C’est dans cette branche de la chimie que les
chercheurs ont été amenés à utiliser les nouvelles technologies.
Par exemple, la synthèse de la vitamine B12 en 1972 a demandé l’équivalent de 300 années-chercheurs de travail.
La synthèse assistée par ordinateur permet de réduire ce temps de
recherche en optimisant les plans d’expérience qui tiennent compte de tous les paramètres possibles.
La créativité n’est pas enlevée au chimiste ; au contraire, elle est décuplée par la puissance informatique et logicielle.
Les chercheurs peuvent ainsi
avoir un inventaire rapide de toutes les réactions envisageables et en même temps une évaluation comparée de tous les chemins réactionnels inventoriés.
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